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Marie-Sophie Humeau, «Du conditionnement musical...», in Encyclopedia Universalis Universalia

Publié le 28/03/2011

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Partie du programme abordée: La musique et les jeunes. Conseils pratiques: Le résumé est relativement simple; la discussion, plus délicate, suppose que l'on exprime par des mots - le langage écrit - des émotions, des sentiments véhiculés par les sons, les rythmes musicaux. On n'oubliera pas d'utiliser des exemples concrets. Difficulté du sujet : * Sujet Contraction de texte Écoutée, davantage qu'entendue, à une intensité sonore et durant un laps de temps raisonnable, adaptée à notre sensibilité et choisie selon nos besoins du moment, la musique nous touche au plus profond de nous-mêmes. Elle nous console de la réalité pour mieux nous aider à l'affronter; elle est un art de vivre. Inversement, entendue et rarement écoutée, subie à forte intensité et longuement, à la mode ou indifférenciée et non choisie en fonction des circonstances et de notre état de réceptivité, elle nous fatigue, nous isole et nous fragilise, elle nous rend dépendants; elle abîme. Car, si l'on admet que la musique possède des pouvoirs, c'est qu'elle n'est pas inoffensive. Aussi convient-il de s'attarder sur les dangers d'une mise en condition par la musique et, plus précisément, sur les conséquences d'une trop longue écoute de la musique pop et rock et sur ceux de la musique dite «fonctionnelle planifiée«. Ces musiques ont en effet pour particularité d'agir à la fois sur le psychisme et sur le physique, d'entraîner une musico-dépendance et des provoquer des modifications psychologiques et physiologiques néfastes. Devenue véritable phénomène de société (il n'est que de constater la formidable montée des chiffres de vente des disques, cassettes et compacts, et qui ne possède une chaîne haute-fidélité ?), la musique est présente partout, elle envahit tout. Création artistique transformée en produit commercial, elle accompagne le quotidien de l'homme, depuis son foyer jusqu'à son lieu de travail, depuis les lieux publics jusqu'aux lieux de loisirs. Entre bruit et silence, elle s'est banalisée en fond sonore rassurant. Revendiquée comme une évasion ou une détente, tour à tour masque des appréhensions et du désespoir ou reflet de la mode et des désirs, la musique rock et pop porte en elle les traces d'un rituel qui rassemble. En effet, elle représente aujourd'hui le moyen de communication le plus populaire chez les adolescents du monde entier. Elle est leur dénominateur commun, leur signe de reconnaissance ; elle entraîne la cohésion et l'équilibre des groupes de «fans« au-delà de toute frontière; elle renforce leur sentiment d'appartenance à une communauté et leur conscience d'une identité. [...] Mais, écoutée longuement, et surtout à forte intensité, la musique rock et pop provoque un certain nombre de méfaits. Il est bien connu, par exemple, que l'utilisation fréquente et trop prolongée d'un baladeur — qui supprime tout écran entre les sons et les tympans — entraîne des lésions définitives de l'audition chez certains individus. En revanche, rares sont les personnes qui savent que cette utilisation excessive provoque aussi des modifications physiologiques et psychologiques. Rythmée par des basses répétitions douces qui donnent l'impression de tourner d'une oreille à l'autre, elle agit sur les cellules nerveuses et sur les glandes hormonales pour entraîner une sensation d'apaisement et d'euphorie et provoquer bientôt ce qu'on appelle un état d'hypovigilance (1), état proche du sommeil dans lequel la volonté est en quelque sorte en veilleuse. Marie-Sophie Humeau, «Du conditionnement musical...«, in Encyclopedia Universalis Universalia 1990, p. 400.

(1) Hypovigilance: niveau d'attention insuffisant.

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