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La nature est-elle artiste ?

Publié le 03/10/2005

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Coïncidant avec son origine, se rendant absolument transparente à elle-même, l'oeuvre figure la chair, l'auto-affection s'éprouvant dans la présentation du monde, C'est pourquoi l'oeuvre peut être figurative. C'est l'énigme (souvent commentée) de Cézanne: "l'homme absent, mais tout entier dans le paysage".» 2 Peut-on parler des grandes victoires de l'art sur la nature ? Texte John Stuart Mill, La Nature Si le cours naturel des choses était parfaitement bon et satisfaisant, toute action serait une ingérence inutile qui, ne pouvant améliorer les choses, ne pourrait que les rendre pires. Ou, si tant est qu'une action puisse être justifiée, ce serait uniquement quand elle obéit directement aux instincts, puisqu'on pourrait éventuellement considérer qu'ils font partie de l'ordre spontané de la nature ; mais tout ce qu'on ferait de façon préméditée et intentionnelle serait une violation de cet ordre parfait. Si l'artificiel ne vaut pas mieux que le naturel, à quoi servent les arts de la vie ? Bêcher, labourer, bâtir, porter des vêtements sont des infractions directes au commandement de suivre la nature. [...] Tout le monde déclare approuver et admirer nombre de grandes victoires de l'art sur la nature : joindre par des ponts des rives que la nature avait séparées, assécher des marais naturels, creuser des puits, amener à la lumière du jour ce que la nature avait enfoui à des profondeurs immenses dans la terre, détourner sa foudre par des paratonnerres, ses inondations par des digues, son océan par des jetées. Mais louer ces exploits et d'autres similaires, c'est admettre qu'il faut soumettre les voies de la nature et non pas leur obéir ; c'est reconnaître que les puissances de la nature sont souvent en position d'ennemi face à l'homme, qui doit user de force et d'ingéniosité afin de lui arracher pour son propre usage le peu dont il est capable, et c'est avouer que l'homme mérite d'être applaudi quand ce peu qu'il obtient dépasse ce qu'on pouvait espérer de sa faiblesse physique comparée à ces forces gigantesques.

 

L’art est une spécificité proprement humaine. Il y a une intentionnalité dans l’art, et c’est un critère de distinction entre beauté artistique et beauté naturelle, cette dernière étant régie par un mécanisme de causalité (ainsi l’oiseau qui fait son nid le fait par nécessité naturelle, non par goût artistique). Dès lors on entend la différence entre l’art (intentionnel, réfléchi, libre, etc.) et la nature régie par la causalité nécessaire, l’identité et la répétition. Alors que l’art est régi par une finalité libre, la nature l’est par le déterminisme. L’art est ainsi une pratique culturelle, non naturelle. Comment peut-on ainsi légitimement poser cette question : « La nature est-elle artiste ? « ; sur quel(s) critère(s) pouvons-nous établir que la nature est en quelque façon « artiste « ?

 

« L'artiste travaille soit sur un travail d'imitation, soit en création géniale.

Il nous faut analyser très rigoureusement letravail d'artiste de la nature : comment naissent ses oeuvres et comment les comprendre ? II L nature est artiste : le problème de l'artifice 1 le savoir-faire et l'artiste Texte Alain Cugnot La puissance du mal p 232-234 «Tout objet technique nécessite pour être fabriqué un savoir-faire.

Celui-ci est d'abord étranger à l'apprenti, quipar la répétition des gestes l'intériorise sous la forme d'habitus.

En apprenant à faire un mur, l'apprenti maçonintériorise ce qu'il mettra en oeuvre en tant qu'artisan.

Dire qu'il connaît le métier veut dire qu'il peut monter unmur selon les règles de l'art.

Devant l'oeuvre, en revanche, l'artiste n'est pas tout à fait dans la même situation.Qu'il le sache ou non, il ne produit pas un objet qu'il sait faire, mais justement ce qu'il ne sait pas faire, ce quin'appartient pas à son habitus.

Plus précisément, il apprend, pour une prochaine fois qui n'aura jamais lieu, à fairel'oeuvre qu'il n'a pas encore créée par les gestes qui lui donnent naissance.

Il est en train d'apprendre à faire uneoeuvre qu'il ne connaît pas autrement que par cet apprentissage.

(...) Ce serait à peine métaphoriser que de direque c'est l'oeuvre qui a l'initiative.

Mais ce serait une métaphore.

En réalité, chaque geste de l'artiste anticipe uneoeuvre qui vient vers lui parce qu'il la suscite.

C'est cette anticipation effectuée qui se donne à voir dansl'exposition, dans la manifestation de l'oeuvre.

(...) C'est pourquoi la jouissance esthétique consiste à plonger dansla transparence de l'origine, puisque c'est exactement ce que montre l'oeuvre: aucune autre raison d'être qu'elle-même, aucune autre justification que d'être soi.

Coïncidant avec son origine, se rendant absolument transparenteà elle-même, l'oeuvre figure la chair, l'auto-affection s'éprouvant dans la présentation du monde, C'est pourquoil'oeuvre peut être figurative.

C'est l'énigme (souvent commentée) de Cézanne: "l'homme absent, mais tout entierdans le paysage”.» 2 Peut-on parler des grandes victoires de l'art sur la nature ? Texte John Stuart Mill, La Nature Si le cours naturel des choses était parfaitement bon et satisfaisant, toute action serait une ingérence inutile qui,ne pouvant améliorer les choses, ne pourrait que les rendre pires.

Ou, si tant est qu'une action puisse être justifiée,ce serait uniquement quand elle obéit directement aux instincts, puisqu'on pourrait éventuellement considérer qu'ilsfont partie de l'ordre spontané de la nature ; mais tout ce qu'on ferait de façon préméditée et intentionnelle seraitune violation de cet ordre parfait.

Si l'artificiel ne vaut pas mieux que le naturel, à quoi servent les arts de la vie ?Bêcher, labourer, bâtir, porter des vêtements sont des infractions directes au commandement de suivre la nature. [...] Tout le monde déclare approuver et admirer nombre de grandes victoires de l'art sur la nature : joindre par desponts des rives que la nature avait séparées, assécher des marais naturels, creuser des puits, amener à la lumièredu jour ce que la nature avait enfoui à des profondeurs immenses dans la terre, détourner sa foudre par desparatonnerres, ses inondations par des digues, son océan par des jetées.

Mais louer ces exploits et d'autressimilaires, c'est admettre qu'il faut soumettre les voies de la nature et non pas leur obéir ; c'est reconnaître que lespuissances de la nature sont souvent en position d'ennemi face à l'homme, qui doit user de force et d'ingéniositéafin de lui arracher pour son propre usage le peu dont il est capable, et c'est avouer que l'homme mérite d'êtreapplaudi quand ce peu qu'il obtient dépasse ce qu'on pouvait espérer de sa faiblesse physique comparée à cesforces gigantesques.

Tout éloge de la civilisation, de l'art ou de l'invention revient à critiquer la nature, à admettrequ'elle comporte des imperfections, et que la tâche et le mérite de l'homme sont de chercher en permanence à lescorriger ou les atténuer. 3 Transition La nature est artiste au sens où elle crée, invente des objets nouveaux, des éléments inattendues, uniques, inédits.L'homme est-il à même d'être artiste III L'Homme est-il artiste ? 1 la peinture hollandaise et le contenu de l'art Texte Hegel Esthétique , Aubier, t1, p.

31. " Le contenu peut-être tout à fait indifférent et ne présenter pour nous, dans la vie ordinaire, en dehors de sa représentation artistique, qu'un intérêt momentané.

C'est ainsi, par exemple, que la peinture hollandaise a surecréer les apparences fugitives de la nature et en tirer mille et mille effets.

Velours, éclats de métaux, lumière,chevaux, soldats, vieilles femmes, paysans répandant autour d'eux la fumée de leurs pipes, le vin brillant dans desverres transparents, gars en vestes sales jouant aux cartes, tous ces sujets et des centaines d'autres qui, dans lavie courante, nous intéressent à peine, car nous-mêmes, lorsque nous jouons aux cartes ou lorsque nous buvonset bavardons de choses et d'autres, y trouvons des intérêts tout à fait différents, défilent devant nos yeux lorsquenous regardons ces tableaux.

Mais ce qui nous attire dans ces contenus, quand ils sont représentés par l'art, c'est. »

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