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Nature des états émotifs

Publié le 12/05/2012

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Cette théorie, consistant à ramener l'émotion à la conscience de modifications cénesthésiques, a revêtu diverses Jormes. Pour W. JAMES, l'émotion eonsiste surtout dans la conscience des modifications musculaires de l'organisme. Pour LANGE, elle est avant tout la conscience des réactions vaso-motrices, dépendant du grand sympathique. Pour SERGI, ce sont les réactions viscérales qui jouent le rôle principal. Dans ces trois cas, les émotions s'expliquent par les faits périphériques et non par les représentations. D'où le nom de théorie périphérique souvent donné à cette opinion....

Les réactions inémotives. - Une série d'observations concerne les faits de réactions somatiques de même nature que celles par lesquelles se manifeste l'émotion et qui ne comportent cependant aucun caractère affectif. C'est ainsi que le frisson produit par le froid ressemble au frisson de la peur, qu'une marche rapide accélère le rythme cardiaque exactement comme fait la colère. Mais il n'y a, dans ces cas, ni peur ni colère. De même, l'injection d'adrénaline dans le sang détermine un état général de surexcitation qui n'a rien de commun, au témoignage de tous les sujets soumis à l'expérience, avec une émotion authentique.

« 1 1.

r THÉORIE INTELLECTUALISTE 383 et de sentiments sans objets (phobies, angoisse, tristesse vague, etc.), ainsi que des phénomènes cyclothymiqnes (alter­ nances de périodes plus ou moins longues de dépression et d'exaltation, sans que le malade puisse fournir une explication plausible de ces oscillations morbides, .ni davantage être affecté par des événements heureux pendant la période dépressive ou par des événements tristes durant la période exaltée).- Dans le même sens, il y a aussi le cas des optimistes ou des pessimistes de tempérament, qui cherchent constamment de quoi justifier une sérénité ou une mélancolie qui dérivent banalement d'une bonne ou d'une mauvaise cénesthésie.

on· sait enfin que les acteurs peuvent éprouver des émotions simplement par le fait de mimer les manifestations normales de ces émotions.

De tous Ce!! faits, dit-on, il résulterait que l'émotion peut être indépen­ dante de tout fait de connaissance.

En réalité, ces derniers arguments établissent bien, contre la théorie intellectualiste, que les phénomènes émotifs ne peuvent pas se ramener purement et simplement à un rapport entre représentations et que les faits physiologiques en sont partie intégrante.

Mais ils ne prouvent pas qu'ils soient indépendants de toute représentation, car, dans tous les cas mis en ac•ant, il y a lieu de reconnaître la présence de faits psychologiques plus ou moins précis (perceptions ou images).

La question est de savoir dans quel rapport se trouvent ces faits psychologiques avec les faits physiologiques.

La thèse intellectua~iste se présente souvent sous une forme moins nette, mais aussi peu vraisemblable, en ramenant le sentiment à la conscience d'une tona:ité affective, liée à une représentation "intellec­ tuelle.

Par exemple, la joie que j'éprouve à voir Pierre se ramènerait à la conscience de l'agrément que me procure sa présenc. »

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