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Y a-t-il une nature humaine ?

Publié le 01/03/2004

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Observons les insectes. Que constatons-nous ? Que les conduites essentielles à la survivance de l'individu et de l'espèce sont transmises héréditairement. Les instincts, l'équipement anatomique sont tout. Nulle trace de ce qu'on pourrait appeler « le modèle culturel universel » (langage, outil, institutions sociales, et système de valeurs esthétiques, morales ou religieuses). Tournons-nous alors vers les mammifères supérieurs. Nous constatons qu'il n'existe, au niveau du langage, des outils, des institutions, des valeurs que de pauvres esquisses, de simples ébauches. Même les grands singes, dit Lévi-Strauss, sont décourageants à cet égard : « Aucun obstacle anatomique n'interdit au singe d'articuler les sons du langage, et même des ensembles syllabiques, on ne peut qu'être frappé davantage par sa totale incapacité d'attribuer aux sons émis ou entendus le caractères de signes . » Les recherches poursuivies ces dernières décennies montret, dit Lévi-Strauss que « dans certaines limites le chimpanzé peut utiliser des outils élémentaires et éventuellement en improviser », que « des relations temporaires de solidarité et de subordination peuvent apparaître et se défaire au sein d'un groupe donné » et enfin qu' « on peut se plaire à reconnaître dans certaines attitudes singulières l'esquisse de formes désintéressées d'activité ou de contemplation ». Mais, ajoute Lévi-Strauss, « si tous ces phénomènes plaident par leur présence, ils sont plus éloquents encore -et dans un tout autre sens, par leur pauvreté ».

« contemplation ».

Mais, ajoute Lévi-Strauss, « si tous ces phénomènes plaident par leur présence, ils sont pluséloquents encore –et dans un tout autre sens, par leur pauvreté ».

De plus, et c'est là sans doute lacaractéristique la plus importante, « la vie sociale des singes ne se prête à la formulation d'aucune norme ».A partir de cette constatation, Lévi-Strauss indique ce qui lui semble être le critère de la culture : « Partoutoù la règle se manifeste, nous savons avec certitude être à l'étage de la culture.

» Mais les règlesinstitutionnelles qui fondent la culture sont particulières et varient d'une société à l'autre.

On peut doncaffirmer que l'universel, ce qui est commun à tous les hommes, et la marque de leur nature.

C'est donc cedouble critère de la norme (règle) et de l'universalité qui permet –dans certain cas- de séparer les élémentsnaturels des éléments culturels chez l'homme : « Posons donc que tout ce qui est universel chez l'hommerelève de la nature et se caractérise par la spontanéité, que tout ce qui est astreint à une norme appartient àla culture et présente les attributs du relatif et du particulier.

» Mais ce double critère posé, nous noustrouvons confrontés avec un fait unique en son genre : la prohibition de l'inceste.

Celle-ci, en tantqu'institution relève de la règle et donc de la culture.

Mais, en même temps, elle est un phénomène universelet semble donc relever de la nature.

Une contradiction donc, un mystère redoutable : « La prohibition del'inceste possède, à la fois, l'universalité des tendances et des instincts, et le caractère coercitif des lois etdes institutions.

» La nature humaine est constanteOn peut dire avec Hume que les conduites des hommes ne varient presque pas, ni dans l'histoire ni, à unmême moment, dans les différentes sociétés.

Les comportements des hommes traduisent donc par leur naturepsychologique, esthétique ou morale, qui est toujours et partout la même.

Cette nature, c'est la naturehumaine.

[L'«Homme» n'est pas une essence pré-définie, antérieure aux conditions réelles d'existence.

Il est le résultat de rapports sociaux concrets.

L'idée de nature humaine n'est qu'une abstraction.] L'existence précède l'essenceDans « L'existentialisme est un humanisme », tirant les conséquences «morales » du principe existentialiste : « L'existence précède l'essence »,Sartre en conclut que nous sommes radicalement libres, et par suiteradicalement responsables.

Si « nous sommes condamnés à être libres», c'est que nous devons assumer une liberté que nous n'avons paschoisie, mais qui nous définit.La philosophie de Sartre est un philosophie de la liberté, dont lesprémisses reposent sur la fameuse formule : « L'existence précèdel'essence ».La conséquence la plus immédiate de ce principe est que « l'hommen'est rien d'autre que ce qu'il se fait ».

Nous sommes tout entier liberté,libres –dans les limites de notre condition, de notre situation- de nousfaire.

Aucune nature humaine, aucun destin ne dicte notre conduite.

Laliberté est ici l'absence de norme qui préexisterait à notre action.

Ainsiy a-t-il une condition humaine universelle, non une nature dont nousserions prisonniers. « Dostoïevsky avait écrit : « Si Dieu n'existait pas, tout serait permis».

C'est là le point de départ de l'existentialisme [...].

Autrement dit, iln'y a pas de déterminisme, l'homme est libre, l'homme est libéré.

Si, d'autre part, Dieu n'existe pas, nous ne trouvons pas en face de nous des valeurs ou des ordres quilégitimeront notre conduite.

Ainsi, nous n'avons ni devant nous, ni derrière nous, dans le domaine lumineuxdes valeurs, des justifications ou des excuses.

Nous sommes seuls, sans excuse.

C'est ce que j'exprimerai endisant que l'homme est condamné à être libre.

» SARTRE. L'homme est le produit d'une évolution.Cette conception d'une essence humaine préalable est intenable devant les progrès de l'anthropologie et dessciences humaines.

Depuis le XIXième, les sciences biologiques ont établi de façon définitive et irréversiblel'origine animale de l'homme.

En 1859, Darwin publie « L'origine des espèces ».

Dans cette oeuvre ; il retracel'évolution de la vie depuis l'animal unicellulaire, en passant par les poissons, les amphibies, les mammifères etles hommes primitifs, jusqu'aux « homini sapientes », cad aux hommes tels que nous les connaissonsaujourd'hui.Cette théorie de l'évolution remet en cause le dogme de la création en six jours ainsi celui de la création. »

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