néerlandais, art - beaux-arts.
Publié le 14/05/2013
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4. 1 L’architecture et la sculpture
Au XVII e siècle, les provinces catholiques sont très réceptives à l’art baroque tandis que celles du Nord sont plutôt attirées par le classicisme.
Adepte de cette seconde école, Jacob Van Campen réalise la Mauritshuis de La Haye (1633, en collaboration
avec Pieter Post) et l’hôtel de ville d’Amsterdam (1647-1665, aujourd’hui Palais royal).
C’est dans le même esprit que Philip Vingboons et Daniel Stalpaert revoient l’architecture de Leyde.
Jusqu’en 1650, la sculpture, dominée par Hendrick De Keyser, est très marquée par l’influence italienne.
Une exubérance fortement baroque apparaît dans les sculptures flamandes lorsque des artistes des Pays-Bas espagnols sont chargés de décorer
l’hôtel de ville d’Amsterdam.
4. 2 Le Siècle d’or de la peinture hollandaise
Historiquement dénommé le Siècle d’or des Provinces-Unies, le XVII e voit notamment émerger des peintres de talent — tels Rembrandt, Frans Hals, Jan Vermeer, Pieter De Hooch, Jacob Van Ruysdael et Carel Fabritius — dont l’art est bientôt salué sur
tout le continent.
À cette époque, le marché de la production artistique des Pays-Bas protestants est le plus dynamique d’Europe.
Les artistes n’attendent pas les commandes dans leur atelier, ils vont au-devant de potentiels acquéreurs dans les
kermesses, popularisant ainsi leur art.
En effet, contrairement au reste du continent (où l’art reste l’apanage des mécènes nobles et ecclésiastiques), les commanditaires hollandais sont essentiellement des marchands et des coteries.
Sous l’influence du protestantisme, les sujets empruntés à l’Ancien Testament sont redécouverts.
De même les genres se développent et se codifient, tels le portrait, la nature morte, le paysage et les scènes de la vie quotidienne, dites scènes de
genre.
4.2. 1 Les écoles néerlandaises
4.2.1. 1 Le maître Rembrandt à Amsterdam
Artiste singulier dont la manière disparaît avec sa mort, Rembrandt s’installe à Amsterdam en 1631.
Depuis son atelier, il produit une œuvre composite, excellant dans tous les genres picturaux — même s’il a une préférence pour l’art du portrait, et
particulièrement de l’autoportrait, qui lui permet de travailler sur la représentation de l’introspection.
La technique de l’artiste, doté d’une parfaite maîtrise du clair-obscur, se fait « expérimentale » lorsque Rembrandt commence à abandonner les
coups de pinceau, uniformes et précis, pour de simples touches, auxquelles s’ajoutent des couleurs douces et terreuses, pour rendre les expressions, les volumes et les décors.
4.2.1. 2 Le caravagisme d’Utrecht
Au début du XVII e siècle, grâce aux contacts entre Rome et l’archevêché catholique d’Utrecht, trois jeunes peintres néerlandais, Hendrick Ter Brugghen, Gerrit Van Honthorst et Dirck Van Baburen, visitent la Ville Éternelle et découvrent l’interprétation
picturale révolutionnaire du Caravage.
C’est par leur biais que le caravagisme se diffuse aux Pays-Bas (Gerrit Van Honthorst, le Reniement de saint Pierre, v.
1620-1625, Minneapolis Institute of Arts).
4.2.1. 3 Le courant monochrome de Haarlem
Entre 1620 et 1640 se développe, autour de la ville de Haarlem, un courant de peinture monochrome.
Pour exemple, dans les natures mortes de Willem Claesz Heda, la palette tend à une monochromie fort recherchée et les différents objets sont mis
en relation par le rendu subtil de reflets lumineux sur le verre et l’argent ( Nature morte, v.
1630-1640, Rijsksmuseum, Amsterdam).
4.2.1. 4 La « manière fine » de Leyde
À Leyde, Gérard Dou, le premier élève de Rembrandt, réalise des toiles riches en détails d’une grande précision, qui connaissent un succès remarquable.
Afin de rendre avec minutie chaque détail, l’artiste s’aide souvent d’une loupe.
Sa manière fait
bientôt école et, à partir de 1648, il devient le chef de file des Fijnschilders (« peintres de la manière fine »).
Les autres illustres membres de la guilde sont Gabriel Metsu, jusqu’en 1654, et Frans Van Mieris.
4.2.1. 5 L’école de Delft et Vermeer
À Delft émerge chez les peintres un goût prononcé pour la mathématique dans la perspective.
Les effets de lumière sont alors strictement régis par une parfaite maîtrise de la construction spatiale.
Le chef de file de cette école est Pieter De Hooch, et
son plus illustre représentant Carel Fabritius.
Établi à Delft à la même période, Jan Vermeer évolue cependant en marge de cette école, même si son œuvre en revêt les caractères.
Ses toiles, qui privilégient un unique personnage, font aujourd’hui
partie des chefs-d’œuvre de la peinture occidentale.
Parmi elles figure la Laitière (1658-1660, Rijksmuseum, Amsterdam), tableau particulièrement significatif de la manière de l’artiste, qui met en scène un intérieur simple et harmonieux baigné d’une
lumière diffuse se posant sur les objets, telle de la poussière d’or.
4.2. 2 L’apogée des genres
4.2.2. 1 Le portrait
Le portrait connaît un épanouissement extraordinaire au XVII e siècle.
Dans un pays qui ne cesse de s’enrichir, naît chez les nantis le désir de témoigner de leur réussite.
Dans la seconde décennie du XVII e siècle, les tableaux de Cornelis Ketel et de
Michiel Janszen Van Mierevelt respirent la solennité tant dans la pose des personnages que dans leur apparence.
Revêtus de somptueux costumes noirs, relevés par une collerette et des manchettes blanches, leurs personnages incarnent les valeurs
qui s’imposent dans la nation protestante émergente : sobriété et ardeur au travail.
À la même époque se distingue dans la florissante Amsterdam la figure de Thomas de Keyser, qui donne une nouvelle impulsion au portrait, et influence le jeune.
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