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Nietzsche et la conscience

Publié le 10/02/2011

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nietzsche

« La conscience est la dernière phase de l'évolution du système organique, par conséquent aussi ce qu'il y a de moins achevé et de moins fort dans ce système... On tient (cependant) le conscient pour une constante ! On nie sa croissance, ses intermittences ! On le considère comme « l'unité de l'organisme « ! On le surestime, on le méconnaît ridiculement, ce qui a eu cette conséquence éminemment utile d'empêcher l'homme d'en pousser le développement trop hâtivement.    « Croyant posséder la conscience, les hommes se sont donné peu de mal pour l'acquérir; et aujourd'hui ils en sont toujours là! C'est encore une tâche éminemment actuelle, que l'œil humain commence même à peine à entrevoir, que celle de s'incorporer le savoir, de le rendre instinctif chez l'homme ; une tâche qu'aperçoivent seuls ceux qui ont compris que jusqu'ici l'homme n'a incorporé que l'erreur, que toute notre conscience se rapporte à elle. «    Nietzsche et la conscience      Ce texte, extrait du Gai savoir (paragraphe 1 1, Éditions Idées/-Gallimard, page 50), peut être étudié et interprété comme une relativisation de la notion traditionnelle de conscience. On pourra relever, dans la première partie du texte, trois idées importantes :    ► critique de la surestimation du conscient (cf. pour comparaison la remarque de Freud dans L'interprétation des rêves, citée plus haut, sujet 62). Critique corrélative de l'assimilation de la conscience à « l'unité de l'organisme « ;    ► thème de la «croissance« de la conscience (conscience saisie non comme une donnée mais comme un produit, dont on peut saisir l'historicité) ;    ► thème du caractère lacunaire de la conscience (« intermittences «).    La deuxième partie du texte constitue une interprétation philosophique de la première. On y remarquera des thèmes plus spécifiquement nietzschéens (conscience qui incorpore l'erreur: conscience du ressentiment, qui assimile les justifications de la faiblesse et renonce implicitement au pouvoir que lui donnerait «l'incorporation du savoir«). «   

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