Obsession - Baudelaire

Grands bois, vous m'effrayez comme des cathédrales; Vous hurlez comme l'orgue; et dans nos cœurs maudits, Chambres d'éternel deuil où vibrent de vieux râles, Répondent les échos de vos De profundis. Je te hais, Océan! Tes bonds et tes tumultes, Mon esprit les retrouve en lui; ce rire amer De l'homme vaincu, plein de sanglots et d'insultes, Je l'entends dans le rire énorme de la mer. Comme tu me plairais, ô nuit! sans ces étoiles Dont la lumière parle un langage connu! Car je cherche le vide, et le noir, et le nu ! Mais les ténèbres sont elles-mêmes des toiles Où vivent, jaillissant de mon œil par milliers, Des êtres disparus aux regards familiers. Baudelaire.

« Le sujet indique : Dans un commentaire composé, vous préciserez les éléments de la nature que Baudelaire choisit et les correspondances qu'il établit avec ses émotions intérieures ; puis vous tenterez de définir, d'après ce texte, comment Baudelaire conçoit la poésie. Question 3. Montrez comment l'image de la cathédrale (vers 1), est harmonieusement développée dans toute la première strophe. Question 4. Baudelaire et la nuit : analysez les raisons de sa sympathie, puis de sa répulsion. ► Conseils : C'est l'ensemble de la première strophe qui est inspiré des « cathédrales « du vers 1 : toutes les expressions sont choisies dans la logique de ce point de départ. Question 4 : comment comprenez-vous en particulier « ce langage connu « et la vision cauchemardesque de la fin?