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Parler est-ce agir ?

Publié le 21/02/2011

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Parler apparait tout d'abord comme une utilisation personnelle du langage, autrement dit on  utilise le langage en ayant une fn. D'un premier abord, parler s'oppose a agir : on utilise  couramment l'exemple du beau parleur pour désigner cette personne qui substitue les paroles  aux actions. En cela c'est admettre que la parole exclue une activité : parler ce n'est donc pas  agir, mais le fait de parler ne témoigne-t-il déjà pas d'une action, ayant ou non une visée ? Et  admettre que la parole s'oppose a l'action c'est avouer que celle ci ne peut avoir d'impact sur la  réalité, comme provoquer une action, notre hypothèse apparait donc faillible... Ainsi parole et  action seraient-ils étroitement liés.

« parole et la pensée s'opposent.Il apparait donc futile d'associer la parole nécessairement a l'action, en effet l'action a-t-elle besoin de la pensée pour être réalisé ? Le silence n'empêche donc pas l'action.

L'action sesufrait- elle ainsi a elle-même, car en l'absence de parole, l'action sera toujours commandéepar la pensée, mais plus par le biais de la parole, et ce n'est pas pour autant qu'elle n'aurapaslieu.

L'action n'a donc pas besoin de la parole pour être commandée, particulièrement s'il s'agitd'une démarche personnelle.

Prenons tout simplement l'exemple des animaux, quicommuniquent avec des signes, n'ayant pas de langage propre si ce ne sont des sons.

Pourordonner une action par exemple, l'animal obtient d'un autre animal qu'il effectue une actionsans passer par la parole.

Celle-ci n'apparait donc pas nécessaire a l'action.

Il y aurait doncunepensée non discursive, celle qui commande l'action.Ainsi donc le langage et l'action apparaissent comme dissociés d'un premier abord, carl'on peut très bien considérer que la parole et l'action se suffisent a eux-mêmes, et c'est encelaque penser ce n'est pas agir.

D'autre part la parole constitue pour l'homme un outil, qui vise alacommunication.

Mais une telle défnition ne va pas sans poser de problème La notion d'outilimplique un soucis de retranscription de la réalité a travers les mots.

Des mots ne pouvantcorrespondre a un objet exacte, du fait de la particularité de l'objet et du caractère universeldumot.

Mais cependant, en décomposant le processus du langage et de la communication, onremarque que la parole et l'action se dissocient, mais ne s'opposent pas totalement.

Enconsidérant la finalité du discours, ne peut-on pas s'interroger sur les effets de la parole surautrui ? Y aurait-il donc un rapport indépendant entre l'action et la parole? L'erreur seraitdoncici de considérer le langage comme “objet autonome” comme le souligne le philosophe anglaisAustin.Opposer la parole et l'action c'est donc nier que la parole elle-même ne constitue pasune action, elle qu'elle n'a aucun pouvoir, donc celui de provoquer une action.

Ce qui apparaiten effet paradoxal.Parler est donc tout d'abord un acte locutoire, comme le suggère Austin.

C'est donc unacte, issu d'une pensée, et extériorisé par la parole, sous le contrôle de nos membres.

Ainsi, ''l'énonciation de la phrase est l'exécution d'une action ''.

Dire c'est donc faire : un discoursestd'abord l'exercice de la faculté du langage, c'est un énoncé ou même un ensemble d'énoncéréellement produit par un locuteur.

Cependant, l'acte de parler ne se réduit pas qu'a une simpleénonciation formelle, mais implique également son contenu.En effet la parole constitue un acte, non seulement sous sa forme mais également par savisée.

En effet, c'est un acte perlocutoire selon Austin, car le discours a une finintentionnelle, ounon sur autrui.

C'est un acte effectué en disant quelque chose.

En disant quelque chose,j'efectue un acte diférent de l'acte locutoire qui est de dire quelque chose.

Ce sont desénonciations visant à faire quelque chose d'accompli .

Par exemple, lorsque je dis a la mairie oua l'Église '' oui je le veux'', '' je ne fais pas le report d'un mariage : je me marie ''.

Ainsidonc, laparole permet de mettre en œuvre une action, elle condition du moins sa réalisation en ayant unimpacte sur la réalité, car en affirmant, j'établis une vérité.

Par la parole, j'effectue donc unacte.On distingue alors, les énoncés constatatifs, ceux qui décrivent le monde, ou constatent, desénoncés performatifs, ceux qui consistent a accomplir une action.

Cependant on ne peut pasnégliger la puissance des mots, qui sont la visée de la parole.

Car les mots ne sont-ils pasaussice qui permet une action ?Les mots assurent avant tout la communicabilité entre les hommes, une des fonctionsessentielles du langage est donc d'agir sur autrui.

C'est la fonction conative du langage selonR.Jakobson.

La parole permet alors de dissuader, de donner un ordre, etc..

Elle a donc un impactsur autrui, elle créé un acte par l'intermédiaire d'autrui.

C'est par cette répercussion queparlers'associe a l'action, certes indirecte.

Elle permet a l'interlocuteur de réaliser son action.Celasuggère donc le pouvoir des mots et du discours.

C'est donc l'essentiel de la rhétorique, qui estselon Platon '' La rhétorique nous est une ouvrière de persuasion'' dans le Gorgias.

Persuader lafoule par des mots, ce qui sous entend le pouvoir du discours et l'intérêt porté sur les réactionqu'il créé sur autrui, dans le but de persuader.

Parler c'est donc aussi obtenir quelque chosed'autrui.Pouvons-nous donc affirmer que loin d'être le contraire de l'action, la parole est ce qui. »

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