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Peut-on démontrer qu'une oeuvre d'art est belle ?

Publié le 12/12/2005

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Résultant du travail ou de l'activité artistique, l'oeuvre d'art doit être distinguée du simple produit. Déjà Hegel en soulignait la dimension spirituelle, et la façon dont l'esprit s'y révèle à lui-même par le biais de son inscription dans le sensible. Ainsi, ce qui est vrai de toute invention technique se confirme pleinement dans l'invention de l'oeuvre d'art, qui est par définition « manifestation sensible de l'idée «. 

La facilité avec laquelle la beauté peut être reconnue, indépendamment des oeuvres d'art, à des choses ou des personnes spontanément  qualifiées de « belles « sans même qu'elles présentent forcément un intérêt esthétique laisse présager de la difficulté rencontrée lorsque la philosophie entreprend de définir le beau de façon normative. On peut, en effet, soit reconnaître un caractère de beauté aux choses de la nature aussi bien qu'à celles produites par l'homme, soit réserver le concept de beau exclusivement à celles-ci. De part et d'autre, on peut s'accorder pour admettre que le beau correspond à ce qui suscite chez l'homme une satisfaction spécifique mais dans le deuxième cas, il faut se demander si tous le objets artistique produits par l'ensemble des cultures humaines à travers leur histoire peuvent répondre à des normes universelles.

« davantage comme un visage, comme des mains ou comme quoi que ce soit d'autre qui ressortisse au corps, nimême comme un discours ou comme une connaissance certaine; elle ne sera pas non plus, je suppose, situéedans un être différent d'elle-même, par exemple dans un vivant, dans la terre ou dans le ciel, ou dans n'importequoi d'autre.

Non, elle lui apparaîtra en elle-même et pour elle même, perpétuellement unie à elle-même dansl'unicité de son aspect, alors que toutes les autres choses qui sont belles participent de cette Beauté d'une manière telle que ni leur naissance ni leur mort ne l'accroît ni ne la diminue en rien, et ne produit aucun effetsur elle ».Cela signifie que si nous étions capable de voir avec les yeux de l' Amour , nous pourrions contempler ce que le monde comporte de beauté et il en résulterait alors que nous verrions la Beauté comme principed'unité de tout ce qui existe.

De ce point de vue, bien que la Beauté ait sa demeure sur un plan qui n'est pasmatériel, elle permet que tout ce qui existe participe d'elle à un divers degré.

Toute chose, à un degré subtil,est une oeuvre d'art car participant de la Beauté, même si la relativité des objets fait que, dans le temps, rienne demeure.

Rien n'existe en dehors de la Beauté : de la beauté du corps, à la beauté des actions, à la beautédes sciences, des lois, des oeuvres de l'esprit, à la beauté de l'âme. L'oeuvre comme objet : L'objet technique est d'abord fonctionnel, il est défini par son utilité.

Les objets techniques sont standardiséset impersonnels et assez souvent de mauvais goût. L'objet technique est réalisé en milliers ou millions d'exemplaires tous identiques.

On ne saurait donc parler ici d'une oeuvre, il faut seulement dire qu'il s'agit d'unobjet .

Ce qui détermine la conception de l'objet, c'est sa fonction, son utilité.

Il n'est pas essentiel qu'il soit esthétique, ce qui est essentiel, c'est par contre qu'il soit fonctionnel.

L'art contemporain s'est ingénié à fairetomber l'oeuvre d'art du piédestal où l'avait placé l'art classique, en incorporant dans l'art tout ce qui s'endistinguait.

Marcel Duchamp est un de ces artistes qui refusent la conception traditionnelle, en se posantcomme anartiste.

Il se permet d'incorporer dans l'art des matériaux techniques : poignées de portes, bouteillesde plastiques, objets courants etc.

Ce n'est pas nouveau.

Picasso s'était livré à ce genre d'exercice, enprenant un guidon et une selle de vélo pour faire un taureau.

Duchamp pousse cette logique jusqu'au ready- made .

En 1913 il met une roue de bicyclette sur un tabouret.

En 1917 il met un urinoir en exposition, en signant du nom d'un fabricant.

En nommant l'objet technique, l'artiste en fait une oeuvre d'art, il suffit qu'il aitdonc un concept original à représenter, pour que n'importe quel objet technique devienne ipso facto de l'art. La seule provocation suffit à donner à l'art un contenu.

Du coup, la signification utilitaire de l'objet disparaît, et il devient une oeuvre sous un point de vue différent, eu égard à la justification conceptuelle de l'artiste.L'artiste ne produit rien, il ne crée pas.

Il crée des concepts : il se contente de placer, de nommer pourproduire une nouvelle oeuvre.

Duchamp donne à penser qu'au fond, ce n'est pas l'artiste qui fait l'oeuvre, c'estle spectateur éberlué devant les audaces conceptuelles de l'artiste.

Dans cette direction, il faut comprendre que l'art contemporain a sciemment entreprit de détruire le statut del'oeuvre d'art et même de faire de la destruction de l'art le projet éminent de l'art.

En bref l'art contemporain, -dans son avant-garde - se veut ferment du chaos.

Karel Appel, un peintre hollandais, écrit en ce sens : « l'artest un chaos positif.

Je l'oppose, par cette expression au chaos négatif, qui est cette barbarie qui monte autour de nous...

Toute l'ancienne morale et les valeurs ont été détruites par le dadaïsme, mais ensuite, c'estle dadaïsme que l'on continue de détruire, comme dans le groupe Cobra.

C'est le côté barbarie dans la peinturequi démolit les anciennes valeurs.

Il faut montrer ce nouveau monde où l'on vit maintenant sans aucunéquilibre, ...montrer tout cela dans un tableau, je considère que c'est un chaos positif ».

C'est pour cetteraison que l'on a souvent évoqué le nihilisme comme fil conducteur de l'art contemporain. Mais ce nihilisme est à penser en terme de conscience et à relier avec la réduction de l'oeuvre d'art au rang del'objet technique, et même de l'objet quelconque.

La question qu'est-ce que l'oeuvre d'art ? à la limite ne sepose même plus.

La seule question qui reste c'est : « quand y a-t-il de l'art ? », puisque un même objet peut-être constitué, soit comme objet technique, ou devenir, en passant par une interprétation théorique, un objetd'art prenant la valeur symbolique que la théorie lui attribue.

Et puisqu'il n'y a plus de différence, la frontièreentre l'esthétique industrielle et l' esthétique artistique n'existe pas : un four à micro-onde, une cocotte minute, une voiture, un balai-brosse et une poubelle sont de l'art.

La publicité est un art.

Tout est de l'art.

Il n'y a plusà opposer la gratuité de l'art et l'utilité des objets.

La notion d'oeuvre d'art est passée au rouleau compresseurdu relativisme qui aplatit la différence entre tous les objets et du même coup, la notion de beauté. La Vie et l'oeuvre d'art : Un tel renversement radical de l'idéal classique du Beau est stupéfiant.

Il y a deux manières de comprendrecette métamorphose de l'oeuvre d'art.

Soit nous considérons que l'art a par là prouvé son autodestruction et laseule explication c'est que nous vivons aujourd'hui la fin de l'art.

Cette fin de l'art se manifesterait à traversplusieurs signes d'une véritable imposture sur le statut de l'art contemporain.

Ou bien, le nihilisme de l'art contemporain traduit la limite de la représentation objective, de sorte que l'art finit par atteindre la limite historique qu'on avait pu lui assigner.Selon A.

Danto, la période contemporaine serait, depuis une trentaine d'années, celle de la fin de l'art , ce qui ne signifie pas dans son esprit que cette période ne produirait plus d'oeuvres d'art, mais que l'art a atteint un. »

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