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Peut-on refuser de douter ?

Publié le 14/03/2004

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S'il doute même de ce qui  semble le plus évident, c'est dans le but de trouver la vérité ; il veut « établir en toutes choses des vérités fermes et assurés sur le modèle des sciences ». Le doute cartésien est un remède au doute : on doute dans le but  de se débarrasser du doute, dans le but d'acquérir des certitudes solides. Le doute cartésien est méthodique et provisoire. Il s'agit de s'assurer que  ce que l'on croit vrai l'est vraiment, de s'assurer que l'on n'est pas  victime d'évidences trompeuses. Pour Descartes, il s'agit de douter « une  fois dans sa vie »mais il précisera aussi que si le doute est absolument  nécessaire dans le domaine de la connaissance, il est à proscrire lorsqu'il  est question d'agir (exemple de la personne perdue en foret).Cependant, si Descartes montre qu'il est nécessaire de douter de tout « une  fois dans sa vie » afin de se débarrasser des préjugés accumulés dans  l'enfance, cela ne signifie pas que nous devons tous en passer par l'épreuve  du doute radical ;si celle-ci semble nécessaire pour celui qui souhaite  devenir philosophe, douter au sens philosophique c'est, d'une manière  générale, ne rien considérer comme définitivement acquis ou du moins veiller  à toujours être capable de revenir sur ce que l'on croyait acquis. Il ne  s'agit pas de devenir philosophe au sens fort du terme, mais d'apprendre à  penser par soi-même afin d'acquérir une certaine indépendance  intellectuelle. Or la liberté de penser est le fondement de toute liberté. Il faut donc savoir douter si on ne veut pas rester des « moutons ». Notre  capacité à remettre en cause ce qui paraissait certain nous permet d'être  attentif à la parole de l'autre, d'être ouvert au dialogue.

« constructif, et risque plutôt d'être un facteur de confusion qui ne débouche que sur la désarroi, voir un sentimentd'impuissance qui conduit souvent au retour à ses anciennes certitudes.

S'il est absurde de refuser de douter sansraisons valables, il est tout aussi absurde de douter sans savoir pourquoi.

La capacité à développer un douteproductif et stimulant n'est pas naturelle. Mais dans un cas comme dans l'autre, c'est à dire, qu'elle réside d'une décision volontaire ou d'une incapacitéintellectuelle, l'absence de doute a pour conséquence l'intolérance, l'aliénation: parce que nous ne pensons pasvraiment par nous mêmes, nous ne pouvons accéder à une véritable liberté de penser et parce que les points devue divergents viennent troubler notre petit confort intellectuel , nous les rejetons sans examen.

Or, on sait que l'intolérance peut aller jusqu'au fanatisme, et donc la violence. Dans ces conditions, a-t-on le droit de refuser de douter? Il est possible de refuser de douter, nous l'avons montrédans notre première partie, mais poussé à l'extrême ce renoncement n'est-il pas générateur de graves inconvénients?D'ailleurs les raisons que nous avons invoquées pour justifier le refus sont-elles inattaquables? III. On pourrait en effet montrer que le scientifique lui-même reste toujours ouvert à la réfutation et ce, malgré le côtéobjectif et vérifiable des énoncés scientifiques.

La science ne progresse que par correction de ses propres erreurset donc par la remise en question de ce qui fut, pendant un temps, considéré comme la vérité.De même, notre deuxième argument présente des faiblesses car les évidences peuvent être trompeuses : les senssont trompeurs comme le montre Descartes dans la première méditation ; nous connaissons tous l'exemple desillusions d'optique.

Et, bien que nous sachions de manière indubitable que la terre tourne autour du soleil, nos sensnous donnent l'impression de contraire.Les évidences issues du raisonnement ne sont pas non plus exempts de doute, car le raisonnement peut s'appuyersur des prémisses fausses ou comporter une erreur dans l'enchaînement logique des propositions.

L'évidence estdonc un critère suspect de vérité.Mais, si l'on ne peut se fier ni à l'évidence ni aux vérités scientifiques, comment être certain de quelque chose ?Cela signifie t-il que l'on doive douter de tout ? Ne risque t-on pas alors de ne jamais trouver la vérité ?Le doute ne risque t-il pas de constituer un nouveau carcan ? Et peut-on réellement et sérieusement douter detout ? Le doute systématique également appelé sceptique n'est en effet guère constructif.

Il n'est pas un remède auxpréjugés et aux erreurs de jugement car il conduit à une suspension définitive du jugement.

La vérité est considérée comme inaccessible à l'esprit humain et on doit donc y renoncer ; dans ces conditions la réflexions'avère inutile.

Mais comme le souligne Henri Poincaré : « douter de tout ou tout croire sont deux attitudes également commodes qui nous dispensent de réfléchir ».

S'il est naïf et aliénant de ne jamais remettre en questionses certitudes, il est absurde et stérile de toujours tout remettre en question.

sans compter qu'il semble difficile demaintenir cette décision jusqu'au bout ; en effet pour être cohérent avec ses principes le sceptique ne devrait-ilpas renoncer à agir ?Toute action n'est-elle pas le témoin ou l'indice que l'on croit a quelque chose.

Si tout est douteux, pourquoi agir ?S'il ne faut pas se fier sans réfléchir à ce qui parait évident, il ne suffit pas de douter pour atteindre la vérité.Douter n'est qu'une démarche utile et donc défendable uniquement dans la mesure où elle permet d'obtenir unrésultat.

Si le doute est un moyen et non une fin en soi, on peut même envisager de douter de tout : c'est ce qu'entreprend Descartes au début des Méditations.

S'il doute même de ce qui semble le plus évident, c'est dans lebut de trouver la vérité ; il veut « établir en toutes choses des vérités fermes et assurés sur le modèle dessciences ».

Le doute cartésien est un remède au doute : on doute dans le but de se débarrasser du doute, dans lebut d'acquérir des certitudes solides.Le doute cartésien est méthodique et provisoire.

Il s'agit de s'assurer que ce que l'on croit vrai l'est vraiment, de. »

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