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La philosophie est-elle compatible avec l'engagement politique ?

Publié le 17/03/2004

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Et dans ce jeu mobile et contradictoire où s'enchaînent et s'entraînent questions et réponses sans que l'ironie soit jamais totalement absente, est-il seulement légitime de dégager une doctrine ? Derrière la fausse simplicité d'une conversation entre philosophes, l'art du dialogue soulève d'insurmontables difficultés qu'il nous faudra ici ignorer pour tenter de cerner l'image du politique qui se dégage de la « République «. Dans cet ouvrage, Socrate présente donc l'idée qu'il se fait de la cité idéale. Il décrit une société fortement hiérarchisée au sein de laquelle les « gardiens « forment une classe dans laquelle règne une communauté parfaite. Au livre V, Glaucon, qui est l'un de ses principaux interlocuteurs, demande à Socrate si une cité aussi parfaite que celle qu'il a décrite peut exister dans la réalité. Avec beaucoup de prudence, car il sait ce que sa réponse peut avoir de ridicule et de scandaleux, Socrate répond qu'une seule réforme est nécessaire à qui veut changer radicalement la société:  il suffit que se conjuguent le pouvoir politique et la philosophie. Socrate déclare : « Tant que les philosophes ne seront pas rois dans les cités, ou que ceux qu'on appelle aujourd'hui rois et souverains ne seront pas vraiment et sérieusement philosophes ; tant que la puissance politique et la philosophie ne se rencontreront pas dans le même sujet ; tant que les nombreuses natures qui poursuivent actuellement l'un ou l'autre de ces buts de façon exclusive ne seront pas mises dans l'impossibilité d'agir ainsi, il n'y aura de cesse, mon cher Glaucon, aux maux des cités, ni, ce me semble, à ceux du genre humain, et jamais la cité que nous avons décrite tantôt ne sera réalisée, autant qu'elle peut l'être, et ne verra la lumière du jour. Voilà ce que j'hésitais depuis longtemps à dire, prévoyant combien ces paroles heurteraient l'opinion commune. Il est en effet difficile de concevoir qu'il n'y ait pas de bonheur possible autrement, pour l'Etat et pour les particuliers. « Socrate va s'attacher à justifier une proposition qui, aux yeux de ses interlocuteurs, ne peut être reçue que comme un insoutenable paradoxe.

  • I) Le philosophe doit s'engager.

a) Les philosophes universitaires ne sont que des bourgeois. b) Penser le monde ce n'est pas le transformer.

  • II) Le philosophie ne doit pas s'engager.

a) La philosophie se suffit à elle-même. b) Une philosophie engagée est une philosophie populaire. c) Le philosophie ne doit pas épouser les modes de son époque.

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« Voilà ce que j'hésitais depuis longtemps à dire, prévoyant combien ces paroles heurteraient l'opinion commune.Il est en effet difficile de concevoir qu'il n'y ait pas de bonheur possible autrement, pour l'Etat et pour lesparticuliers.

» Socrate va s'attacher à justifier une proposition qui, aux yeux de ses interlocuteurs, ne peut être reçue que comme un insoutenable paradoxe. Pour ce faire, il entreprend de construire une définition de la philosophie.

En ce sens, la « République » est autant un traité de la philosophie qu'un traité de la politique.

Par là même se marque combien, aux yeux dePlaton , sont indissociables ces deux dimensions : celle du savoir et celle du pouvoir. Encore faut-il s'entendre sur ce que sont les « vrais philosophes ».

Socrate les présente comme « ceux qui aiment le spectacle de la vérité ».

Mettant en place l'opposition, fondamentale dans la doctrine Platon icienne, entre la science et l'opinion, il oppose les vrais philosophes à ceux qui, amoureux des apparences, sont incapables de s'élever jusqu'à la vision du Beau et du Juste, et qui ne méritent pas le nomde « philosophe » - « qui aime la sagesse » - mais celui de « philodoxe » - « qui aime l'opinion ». C'est aux philosophes et non aux philodoxes que doit revenir le gouvernement de la cité.

Au début du livre VI,Socrate trace des premiers un portrait particulièrement élogieux : le philosophe est « par nature, doué de mémoire, de facilité à apprendre, de grandeur d'âme et de bonne grâce » ; il est « parent de la vérité, de la justice, du courage et de la tempérance ».

Comment dans ces conditions, lui refuser le gouvernement de la cité ? Rendant hommage à l'habileté de la démonstration de Socrate , un autre des interlocuteurs ( Adimante ) s'insurge contre les conclusions auxquelles il aboutit.

Il objecte : « On voit bien que ceux qui s'appliquent à la philosophie, et qui, après l'avoir étudiée dans la jeunesse pour leur instruction, ne l'abandonnent pas mais yrestent attachés, deviennent pour la plupart des personnages tout à fait bizarres, pour ne pas dire tout à faitpervers, tandis que ceux qui semblent les meilleurs, gâtés néanmoins par cette étude que tu vantes, sontinutiles aux cités.

» Socrate n'en disconvient pas.

Il souligne cependant que l'inutilité de la philosophie n'est pas le fait des philosophes, mais des citoyens qui se refusent à chercher conseil auprès d'eux.

Socrate s'explique au moyen d'une image.

Il compare la société à un navire dans lequel les marins, ignorants es lois de la navigation, sedisputent le gouvernail et méconnaissent le seul vrai pilote qui pourrait les guider, préférant le tenir pour un« bayeur aux étoiles », « un vain discoureur » et « un propre à rien ». En ce qui concerne la perversité des philosophes, Socrate s'attache à en expliquer les causes.

Il décrit les dégradations du naturel du vrai philosophe en montrant que celui-ci, doué à l'origine de toutes sortes dehautes qualités, peut déchoir si de néfastes influences s'exercent sur lui : « Si donc ce naturel que nous avons attribué au philosophe reçoit l'enseignement qui lui convient, c'est une nécessité qu'en se développantil parvienne à toutes les vertus ; mais s'il a été semé, a grandi et a puisé sa nourriture dans un sol ne luiconvenant pas, c'est une nécessité qu'il produise tous les vices, à moins qu'un dieu ne lui porte secours. » Or, dans la société telle qu'elle est, les jeunes gens doués de toutes les qualités qui font les philosophes vontse détourner de la vérité et gaspiller leurs talents pour assurer leur réussite personnelle et celle de leur famille.Dès lors, seuls les moins aptes à la philosophie se consacreront à elle : « Donc, ces hommes, nés pour la philosophie, s'en étant éloignés et l'ayant laissée seule et inféconde, pour mener une vie contraire à leurnature et à la vérité, d'autres, indignes, s'introduisent auprès de cette orpheline abandonnée de ses proches,la déshonorent, et lui attirent les reproches dont tu dis que la chargent ses détracteurs : à savoir que deceux qui ont commerce avec elle, certains ne sont bons à rien, et la plupart méritent les plus grands maux. » La solution passe donc, poursuit Socrate , dans une nouvelle attitude adoptée par la cité à l'égard de la philosophie.

Il ne faut pas enseigner la philosophie aux enfants pour qu'ils oublient celle-ci une fois arrivés àl'âge adulte mais, tout au contraire : « donner aux adolescents et aux enfants une éducation et une culture appropriées à leur jeunesse, prendre grand soin de leur corps à l'époque où il croit et se forme, afin de lepréparer à servir la philosophie ; puis quand l'âge vient où l'âme entre dans sa maturité, renforcer lesexercices qui lui sont propres ; et lorsque les forces déclinent, et que le temps est passé des travauxpolitiques et militaires, libérer dans le champ sacré, exempts de toute occupation importante, ceux qui veulentmener ici-bas une vie heureuse et, après leur mort, couronner dans l'autre monde la vie qu'ils auront vécued'une destinée digne d'elle.

» Que les philosophes soient rois et guident ainsi la multitude : est-ce là un simple rêve ? Socrate admet que la réalisation en est difficile mais il nie qu'elle soit impossible.

A cette condition seule, les hommes pourrontconnaître la véritable félicité : « Une cité ne sera heureuse qu'autant que le plan en aura été tracé par des artistes utilisant un modèle divin. » Et ces artistes, Socrate décrit ainsi ce que sera leur tâche : « Parachevant cette esquisse, ils porteront fréquemment leurs regards, d'un côté sur l'essence de la justice, de la beauté, de la tempérance et desvertus de ce genre, et de l'autre côté sur la copie humaine qu'ils en font ; et par la combinaison et le mélanged'institutions appropriées, ils s'efforceront d'atteindre à la ressemblance de l'humanité véritable, en s'inspirant. »

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