Explication de texte - Philosophie politique - Bergson

Explication de texte

Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, IV, 1932

Bergson a pour ambition, dans Les deux sources de la morale et de la religion, de

mettre au point une nouvelle métaphysique – et de se donner pour fondement une

distinction entre religion statique et religion dynamique. A la religion statique il associe les

sociétés archaïques, dont l’intuition d’une force vitale se mue en croyances et en rituels qui

favorisent une société close. Au contraire, la religion dynamique qu’est pour lui le

christianisme dans son acception mystique est le point de départ d’une nouvelle

métaphysique. Les formes politiques sont étroitement liées, et même consubstantielles, de

certaines conceptions religieuses et morales. Parmi ces formes politiques, la démocratie, à

l’époque ou Bergson écrit, tient une place à part entière. L’objectif de Bergson dans ce texte

est de montrer que la démocratie moderne répond dans ses intentions à la religion

dynamique pour s’en faire la traduction politique. Elle est un défi que les sociétés humaines

s’imposent, qui diffère des sociétés fermées soutenues par une religion statique. En cela, la

démocratie s’oppose doublement à la nature et demande une exigence formidable de la part

des sociétés humaines. Non seulement lutte-t-elle contre la tendance qu’a chaque homme à

l’égoïsme car son projet est de faire société, mais elle entend également dépasser les

modèles qui promouvaient la cohésion d’une société au détriment de certains de ses

membres. Pour Bergson, l’aspiration démocratique moderne est donc un effort pour contrer

et dépasser certaines inclinations naturelles.

D’abord, Bergson entreprend de définir la démocratie selon ses termes, en s’appuyant

notamment sur l’exclusion des prétendues démocraties antiques, sur le fonctionnement de

chaque homme au sein de cette démocratie, et sur les trois valeurs de la République

française. Ensuite, Bergson tente de retracer les prémisses d’un tel régime politique, pour

mieux les lier à la conception qu’il s’en fait, et tente de la définir négativement.