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La Princesse de Clèves: « Mme de Clèves lut cette lettre… de l'inclination qu'elle avait pour ce prince »

Publié le 05/08/2010

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Introduction : -Situation de l’extrait dans l’œuvre , Mme de Clèves vient de découvrir une lettre d’amour qu’elle croit adressée au duc de Nemours.  -Problématique : En quoi ce portrait de Mme de Clèves correspond-il à celui d’un personnage de roman classique ? L’héroïne est-elle aliénée par cette passion, et comment se manifeste cette aliénation ? En quoi ce texte reflète-t-il l’éthique et l’esthétique classique ?  -Plan : Une femme jalouse, les désordres de l’amour puis anatomie du cœur humain.    I. Une femme jalouse    A. Une femme blessée  -Mme de Clèves caractérise elle-même ses sentiments comme étant de la jalousie opposée à la vertu du héros classique  -Elle représente sa supposée rivale, lui attribue de l’esprit, « digne d’être aimée « ; « plus de courage qu’elle… «  -Signe de sa grandeur d’âme. Elle reconnaît la supériorité de sa rivale, grandeur d’âme du héros classique.  -Elle est blessée : « Mr de Nemours ne l’aimait pas «, « homme indigne… «, « orgueil et vanité «.    B. Violence du dépit amoureux  -Phrases exclamative, ponctuation expressive qui traduisent l’affliction.  -Sonorités « qui, que, qui, quel «  -Phrases longues et tortueuses : parole libératoire et exutoire.    II. Les désordres de l’amour    A. Aveuglement et confusion intérieure  Lexique de la « vue « qui montre la lucidité, permet de saisir la réalité d’une situation.  Aveuglée par la douleur Mme de Clèves perd ici toute sa lucidité. Agitation extérieure de l’héroïne.  Trois premières phrases sont longues, à la syntaxe tortueuse. Gradation de la longueur des phrases, enchâssement des propositions. Cette syntaxe vient soutenir le fait que Mme de Clèves perd ses repères et ne parvient plus a réfléchir. Agitation extrême de l’héroïne.    B. L’aliénation amoureuse  L’amour que Mme de Clèves porte à Mr de Nemours est qualifié de « passion violente «. L’héroïne ne se contrôle plus, elle est aliénée par son amour. Les termes utilisés dans ce passage sont « humeur «, « aigreur «, « insupportable «, « horreurs «, termes négatifs qui peignent un sentiment dégradant.    C. La déroute de la vertu  Ce passage doit être comparé au premier portrait de Mlle de Chartres. Il donne raison à Mme de Chartres car Mme de Clèves a perdu sa « tranquillité « et sa « vertu «. Elle est rongée par la jalousie et est prise d’un autre homme que son mari. Mr de Nemours apparait comme un séducteur volage et inconstant, comme Mme de Chartres l’avait dit de tous les hommes qui selon elle ne pouvait témoigner que de « peu de sincérité «. Mme de Clèves connait à présent le remords et la mauvaise conscience.  Ainsi on peut déduire de ce passage la grande faiblesse et la misère de l’homme. Même l’être le plus digne ne peut résister à la force de la passion même lorsqu’il y a été préparé. Cependant Mme de Clèves qui souffre, ne cède pas.    III. Anatomie du cœur humain    A. Le soliloque (quand on parle de soi même)  Ce passage fait par un narrateur omniscient nous projette dans la tète du personnage et nous libre ses pensées les plus intimes immédiatement. L’imparfait est employé pour les verbes d’analyse « pensait «, voyait «, « trouvait « et le passé simple souligne l’action « lut «, « relut « et les circonstances de la réflexion. Alternance du discours du narrateur et de la voix du personnage au discours indirect, c’est un soliloque déclenché par l’agitation extrême de l’héroïne. On note la récurrence du pronom personnel « elle «. C’est un repli sur soi, une méditation intérieure qui permet de cerner son état psychique. Les termes « retours « et « réflexions « soulignent le caractère réflexif de la pensée.  Ce passage décrit l’intensité des voix intérieures.    B. Intensité de cette méditation  On note une progression dans ce passage ou l’héroïne égagne en lucidité.  - Les répétitions lexicales et les propositions enchevêtrées (l.1032-1045) marquent le ressassement et la confusion.  - Nommer le mal : (l.1043-1055), le sentiment est défini « jalousie « avec le connecteur logique « mais «.  Mme de Clèves élabore des hypothèses sur l’amour de Mr de Nemours pour cette femme « peut-être « (l.1054). Récurrence du verbe « penser «. L’esprit de Mme de Clèves frappe en clairvoyance et en cohérence. Elle pénètre plus finement son cœur.  - Le remords : « lexique du repentir – conditionnel « avait mieux fait « ; capacité de recul par rapport à ses actes ; connaissance progressive de soi « trouva que «, « connaissance «.  - La solution (l.1067-fin), l’apaisement final (n’avait plus rien à craindre «) vient d’une capacité à trouver un remède (faire taire l’amour)    Conclusion  Ce texte reflète l’éthique classique : vision pessimiste du cœur humain, ronge par la faiblesse et aliéné par la passion. Néanmoins Mme de Clèves est capable de dépasser ses faiblesses de les sublimer grâce a la méditation intérieure et a l’examen de la conscience.  C’est aussi un texte qui reflète l’esthétique classique, on a pu voir une écriture de l’introspection, un lexique d’analyse et le pouvoir de la définition.

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