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Quelles sont les inégalités justes ?

Publié le 27/01/2004

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Un corps robuste ou délicat l'est moins en raison de sa constitution naturelle, donnée une fois pour toutes, qu'en fonction de la manière, dure ou délicate, selon laquelle il a été élevé. L'argumentation de Rousseau s'appuie ici sur le caractère le plus manifeste de la culture, à savoir l'extrême variété de ses manifestations, des comportements et des manières de vivre que les différentes sociétés humaines nous donnent à voir. Les inégalités qui en découlent se renforcent toujours davantage, au cours de l'existence, comme l'illustre l'image du géant qui, à chaque pas, augmente l'écart qui le sépare du nain. Cette image sert à nous faire comprendre que l'inégalité culturelle, qui prend sa source dans les différences d'éducation, non seulement ne peut jamais être comblée, mais s'accroît même au fur et à mesure que les existences individuelles se déroulent. En inversant ainsi la perspective traditionnelle, à propos de l'origine de l'inégalité, ce texte engage par là même une réflexion d'ordre politique. Si les inégalités naturelles, certes inévitables, sont minimes, celles qu'institue une société peuvent être supprimées, et avec elles les injustices qu'elles entraînent. Nul pouvoir et nul privilège social ne peuvent donc s'appuyer sur une soi-disant supériorité naturelle pour justifier leur exercice, et ils peuvent être contestés pour le motif qu'ils reposent en réalité sur l'arbitraire de la culture. ■ Il faut reconnaître la supériorité des meilleurs Platon, dans La République, pense que le pouvoir doit appartenir aux meilleurs, à ceux qui disposent des plus grandes vertus intellectuelles et morales, c'est-à-dire aux philosophes. « Tant que les philosophes ne seront pas rois dans les cités, ou que ceux qu'on appelle aujourd'hui rois et souverains ne seront pas vraiment et sérieusement philosophes [...] il n'y aura de cesse aux maux des cités, ni, ce me semble, à ceux du genre humain.


« discussion publique des prix, l'acheteur et le vendeur se trouvent bientôt également instruits sur ce qu'ils veulentvendre ou acheter.

Un marché, c'est un lieu de libre discussion.Un tout petit enfant, qui connaît mal l'utilité relative des choses, et qui ne règle le prix que sur son désir présent, untout petit enfant sera l'égal de l'acheteur le plus avisé, si seulement plusieurs marchands offrent publiquement àplusieurs acheteurs la chose que le petit enfant désire.

Je n'en demande pas plus.

Le droit règne là où le petitenfant qui tient son sou dans sa main et regarde avidement les objets étalés, se trouve l'égal de la plus ruséeménagère. On voit bien ici comment l'état de droit s'opposera au libre jeu de la force.

Si nous laissons agir les puissances,l'enfant sera certainement trompé ; même si on ne lui prend pas son sou par force brutale, on lui fera croire sanspeine qu'il doit échanger un vieux sou contre un centime neuf.

C'est contre l'inégalité que le droit a été inventé.

Etles lois justes sont celles qui s'ingénient à faire que les hommes, les femmes, les enfants, les malades, les ignorantssoient tous égaux.

Ceux qui disent, contre le droit, que l'inégalité est dans la nature des choses, disent donc despauvretés. SECONDE CORRECTION [L'égalité est le fondement du droit et de la justice.

Les hommes sont par convention égaux.

Dès lors qu'un individu n'est pas traité de la même manière qu'un autre, il y a injustice.] L'égalité est l'oeuvre de la raisonC'est en vue d'avantages communs que les hommes se sont réunis en société.

Nulle société humaine n'estconcevable sans lois.

Les progrès de la raison ont permis de définir l'égalité comme étant le seul fondementpossible du droit et de la justice.

Les hommes naissent libres et égaux.

Il appartient à la raison de maintenircette liberté et cette égalité au sein de la société civile. L'égalité devant la loi est le principe du droitL'efficacité de la loi réside dans le fait qu'elle est la même pour tous.

C'est seulement en ce sens qu'elle peutgarantir les droits de chacun.

La notion même de loi est vidée de son contenu dès l'instant où son applicationvarie selon l'âge, le sexe, la fortune ou bien encore la naissance.

La loi traite également tous ceux à qui elles'applique.

C'est le principe d'isonomie, selon lequel la loi est la même pour tous, quelles que soient par ailleursles différences entre les individus, puissants ou humbles, riches ou pauvres, hommes ou femmes.

« Le juste,donc, est ce qui est conforme à la loi et ce qui respecte l'égalité », écrit Aristote (Éthique à Nicomaque, V,2). L'égalité est l'essence même de la justiceIl n'est pas moralement et juridiquement concevable qu'un homme, en tant que personne humaine, soit traitédifféremment parce que ses aptitudes physiques, intellectuelles sont supérieures ou inférieures à celles d'unautre.

L'ordre et la justice dépendent d'une parfaite égalité établie, non par la nature, mais par convention.Pour Rousseau, le lien social doit être fondé sur un « contrat ».

Seules des conventions sont susceptibles delier les hommes et de faire naître la société.

[Toutes les inégalités ne sont pas injustes.

Les hommes ne disposent pas tous des mêmes aptitudes naturelles.

L'injustice naît d'une égalisation des mérites et des talents.

Il est injuste de ne pas reconnaître aux meilleurs leur supériorité.] Il y a des inégalités naturellesRousseau, qui pourtant défend l'égalité parmi les hommes comme principe politique absolu, ne nie pas qu'ilexiste des inégalités naturelles: la différence d'âge, la santé, la force du corps, les capacités intellectuelles...Ces inégalités ne sont injustes que dans la mesure où elles concernent l'homme.

L'ordre naturel, quant à lui,n'est ni juste ni injuste.

Dire qu'il est injuste que mon voisin soit plus grand que moi est une ineptie.. »

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