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satire

Publié le 27/02/2008

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Origine [modifier]

On a longuement discuté de l’origine de la satire. La critique humaniste de la Renaissance, durant près d'un siècle et demi, crut que la satire était originaire du drame satyrique grec, alors qu'il n'en est rien. Cette théorie est ancienne : elle remonte au moins au grammairien Diomède, dans la liste qu'il dresse des origines de la satire (satira autem dicta siue a Satyris, quod similiter in hoc carmine ridiculae res pudendaeque dicuntur, quae uelut a Satyris proferuntur et fiunt[1]). Quintilien (X, 1, 9) prétend que : « satura tota nostra est » ; il revendique ainsi la satire comme une création latine dont la définition proprement dite est un « pot-pourri », autrement dit un genre qui se caractérise par sa souplesse : sujet, ton, rythme, longueur. Cependant, en latin, la satire se reconnaît au moins à son mètre : l'hexamètre dactylique.

Origine grecque ? [modifier]

Si un tel schéma de filiation est trop simple, il reste que de nombreux textes grecs possèdent déjà l’essentiel des caractéristiques de la satire latine. On peut notamment lire le Margitès attribué à Homère, parodie de l’épopée, ou bien le portrait de Socrate dans « les Nuées » d’Aristophane (v.218-234), qui n’a rien à envier aux portraits satiriques de l’époque républicaine.

Cependant, on attribue la paternité de la satire au poète grec Archiloque de Paros. Ce fils d'esclave affranchi, très pauvre était très fier de ses origines. On raconte que cette fierté fut la cause de son premier poème. En effet, il était le promis d'une jeune fille du nom de Néoboulé, dont le père annula le mariage à quelques jours de la fête, ayant trouvé un meilleur parti pour sa fille. Archiloque fut tellement outragé qu'il écrivit la première satire dans un nouveau mètre poétique : l'iambe. On raconte que le père de Néoboulé ainsi que sa fille se pendirent après avoir entendu ce poème très virulent. La légende veut aussi que les personnes visées par Archiloque contractaient des maladies de peau.

Un genre littéraire latin [modifier]

La satire est typique de la littérature latine, même si les écrivains n’en ont pas l’exclusivité : elle a connu à Rome un fort développement, y compris institutionnel (cf. les vers satiriques prononcés par les légionnaires à destination de leur général : Suétone, Vie de César, 49.51.52 par exemple).

Sous le terme satire au sens strict, on ne retrouve (dans la littérature conservée) que les « Sermones » d’Horace, et les Satires de Lucilius, Perse et Juvénal. Si l'on étend le sens à l'inspiration satirique, on peut y faire entrer certains « Carmina » de Catulle, certaines Épigrammes de Martial. Le genre est très malléable, ce qui a permis son évolution vers notre conception, plus étroite.

Les principaux auteurs de satire de l'Antiquité sont :

  • Lucilius, dont on possède de nombreux fragments et auquel de nombreux poètes se réfèrent.
  • Varron, auteur de Satires Ménippées, type particulier de satire reconnaissable à son mélange de vers et de prose, et explicitement placé dans la perspective d’un héritage grec, puisqu’elles font référence à Ménippe de Gadara, cynique grec du IIe siècle avant notre ère.
  • Horace qui, par ses Sermones (Conversations), entreprend de faire de la satire un genre aimable.
  • Perse, poète plus obscur, influencé par le stoïcisme.
  • Sénèque qui émaille ses textes de philosophie morale d’anecdotes piquantes et proprement satiriques. Il est aussi probablement l’auteur d’une satire ménippée : « L’Apocoloquintose du divin Claude ».
  • Juvénal qui fera culminer la violence des propos, la bile satirique, la condamnation personnelle à son apogée s'attaquant à la société dans tous ses vices : tyrannie, perversités féminines, superstitions, privilèges..

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