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SOCRATE: LE PHILOSOPHE

Publié le 02/03/2011

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socrate

     Comme les sophistes, Socrate fait partie du mouvement de retour à l'homme. Mais au contraire des sophistes, la mise en échec de la tradition ne le conduit pas à un verbalisme et à un savoir superficiel encyclopédique ; elle le conduit à une prise de conscience réflexive de la nature de l'homme. La morale, escamotée dans la « vertu « sophistique, est essentielle dans l'attitude socratique ; la « vertu « pour Socrate, c'est l'action propre à l'homme, conforme à son essence.

   Socrate n'a rien écrit. Nous le connaissons par trois sources : Aristophane, par la comédie des Nuées, Xénophon, par les Entretiens mémorables, et Platon (qui en a fait le personnage principal de ses dialogues, qui a raconté sa mise en jugement dans Y Apologie de Socrate et sa mort dans le Phédon).

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« féconde pour la psychologie de l'intelligence et pour la théorie de la connaissance (ou « épistémologie »). NATURE DE LA RAISON (OU « logos ») Cette doctrine est liée à la précédente.

Puisque nous sommes capables de contempler ainsi le type général ducheval, de l'homme et de toutes choses, c'est qu'il y a en nous une faculté de connaître distincte des sens.

Il y aun œil de l'âme qui voit autrement que l'œil du corps, c'est la raison.

Or, cette raison a une propriété admirable : elleest la même chez tous les hommes.

Elle permet donc de faire des démonstrations, des raisonnementscommunicables, que les autres, mêmes hostiles, doivent reconnaître pour vrais.

Elle réalise ainsi l'accord des esprits,tandis que les sens et l'intérêt personnel les divisent.

Elle est donc en nous une faculté supérieure, privilégiée (ondira bientôt divine) ; c'est elle qu'il faut toujours consulter comme le véritable oracle, quand on cherche le vrai, ouquand on cherche le bien. LA MÉTHODE La méthode socratique découle de ces conceptions ; elle a pour unique but de former ces idées générales, cesconcepts qui sont les véritables objets de la raison, et qui portent sur les vertus humaines, seuls objets d'unescience à notre portée. L'esprit général de cette méthode est la modestie intellectuelle : savoir d'abord qu'on ne sait rien ; ne pas croirequ'on sait, ce qui est l'obstacle à tout progrès.

La conscience de son ignorance est la seule supériorité que Socratese reconnaisse à lui-même. Le procédé de recherche est le dialogue.

Il cherche la vérité en discutant avec ses disciples.

En effet, puisqu'ilcherche des connaissances morales, il n'a qu'à pénétrer dans les âmes ; et comme l'objet vrai, l'objet de la raison,doit réaliser l'accord des esprits, c'est bien par la discussion qu'on le découvrira.

Le dialogue socratique prendsouvent une forme spéciale qui porte le nom célèbre de « maïeutique » (art d'accoucher les esprits) : il interroge sesdisciples de façon à faire sortir de leur esprit les vérités qu'ils portent en eux sans savoir les dégager eux-mêmes. — Les réponses obtenues, il faut les critiquer.

Le procédé critique par lequel chaque réponse passera à l'épreuve detous les assauts rationnels, est 1' « ironie socratique ».

Socrate prend l'opinion émise par son interlocuteur et,faisant semblant de l'adopter, en tire toutes les conclusions, jusqu'aux plus saugrenues.

L'interlocuteur s'embarrassedans ses déductions et finit par refuser sa propre définition de départ.

Socrate lui en fait alors chercher une autre. — Les réponses qui ont résisté à cette critique n'ont plus qu'à être interprétées.

C'est l' « induction socratique ».Elle consiste à comparer les données recueillies pour en dégager le concept, but de la recherche.

Par exemple, sil'entretien porte sur la justice, ses disciples lui ont cité plusieurs exemples d'actions justes ; en confrontant cesexemples, Socrate extraira le caractère commun essentiel, ce sera l'essence de la justice, ou « idée ». — Il ne reste plus qu'à formuler la définition.

Exemple : la justice est l'obéissance à la loi, écrite ou non.

Le travailest achevé, et Socrate est persuadé que si l'on a une idée claire de la justice, on ne pourra pas ne pas être juste. MORALE DE SOCRATE C'est la première morale rationnelle que nous connaissions.

Auparavant il y avait eu des commandements religieux,des ordres donnés par les chefs ou les groupes, des coutumes qui s'imposaient aux individus.

Cette fois, il s'agit dese gouverner soi-même, de faire seulement ce que la raison approuve, ce qu'elle commande.

Dans cette morale, ontrouve ; une conception du bien, une conception de la vertu, une conception des vertus particulières. 1.

Conception du bien (c'est-à-dire du vrai but de la vie).

Elle se résume en un mot : le bonheur.

Ce qui est bien,est ce qui est utile au bonheur.

Mais il s'agit d'un certain bonheur, et non pas de ce qui est appelé « bonheur » parle vulgaire : biens extérieurs, richesse, pouvoir, honneurs, ne sont pas de vrais biens parce qu'ils engendrent aussisouvent le malheur.

Il s'agit de la santé de l'âme (d'où l'exhortation à « prendre soin de son âme », ce qui prend unson médical), de la joie intérieure que donnent la force et l'harmonie de l'âme, que donne la vertu.

En somme le bien,c'est le bonheur, et le bonheur vient de la vertu. 2.

La conception de la vertu se résume dans cette formule difficile à bien comprendre : la vertu c'est la science.Avant tout il ne faut pas supposer que Socrate veuille tirer une morale de la science, des sciences physiques oubiologiques ; c'est là une idée moderne qui n'a rien à voir avec la pensée de Socrate.

La formule signifie que lascience, c'est-à-dire la connaissance claire du bien et du mal, du juste et de l'injuste, est la condition nécessaire etsuffisante de la vertu ; nécessaire, car celui qui ne sait pas reconnaître le parti le meilleur pour réaliser son bonheurcommettra à chaque instant des fautes de conduite ; suffisante, car si on a réellement compris la valeur d'un acte,compris qu'il contribuera au bonheur, comment ne le ferait-on pas ? De là les fameuses maximes, paradoxales en apparence : « Nul n'est méchant volontairement », « Tout vice estignorance », « La vertu s'apprend ».

Si un homme fait le mal, c'est qu'il n'a pas compris, donc qu'il ignore que sonaction lui sera nuisible.

Au XVIIe siècle, Spinoza dira dans le même sens que « le progrès de la connaissance est unprogrès moral en chaque individu ».. »

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