Devoir de Philosophie

La technique peut-elle nous rendre maîtres et possesseurs de la nature ?

Publié le 21/01/2004

Extrait du document

technique
C'est cette idée même qui amorce la science moderne qui a pour but de concrétiser dans des objets techniques les découvertes scientifiques. En Occident, cela généré un étrange enchevêtrement de la connaissance et de la puissance, qui marque la technique moderne et dont les Grecs n'eurent d'ailleurs aucun pressentiment. À l'aube des Temps modernes, Descartes, sur la lancée de Bacon qui opposait la science active aux spéculations stériles (Novum Organum, II, chap. 44) et de Galilée qui, s'il manquait d'« ordre » (Descartes, Lettre à Mersenne du 11 octobre 1638), entendait pourtant déjà la nature lui parler en « langue mathématique », annonce aux hommes qu'ils sont sur le point de devenir « comme maîtres et possesseurs de la nature » (Discours de la Méthode, VI). Dans la pratique, la création des premières machines ont été un moyen de rendre l'homme plus maître de son destin et moins dépendant des conditions d'existence. Par exemple, l'utilisation des machines, et notamment de la force hydraulique, connaît un essor important à partir des XVIe et XVIIe siècles. C'est avec Bacon et Descartes que la machine sera considérée essentiellement comme un moyen de libérer l'homme des forces de la nature ; la clef de l'amélioration des conditions de l'existence humaine est à chercher dans le développement des techniques, et de la possession de la nature. La technique moderne a d'ailleurs largement dépassé toutes les espérances de Descartes qui n'en demandait peut-être pas tant. « Les hommes ont fait l'essai des valeurs cartésiennes », disait Saint-Exupéry, qui ajoutait : « Hors les sciences de la nature, ça ne leur a guère réussi » (Lettre au général X). La technique moderne, pour Heidegger a trop pris au mot la devise cartésienne au point de détruire la nature elle-même.

Ce sujet fait directement référence à la célèbre formule du Discours de la méthode, pour qui la science rendra les hommes « comme maîtres et possesseurs de la nature « Il faut tout d’abord comprendre cette phrase avec l'apparition de la méthode expérimentale et le développement des sciences positives au 17e siècle. Abandonnant l'idéal de connaissance pure ou désintéressée, la science s'est lancée dans une vaste entreprise de transformation, c'est-à-dire de domination du monde. Elle se rapproche de plus en plus de la technique, au point qu'on la désigne parfois aujourd'hui sous le nom de techno-science. La science moderne semble en passe de réaliser le rêve cartésien de rendre l'homme comme « maître et possesseur de la nature «. Elle devient à ce titre le dépositaire de tous les espoirs de l'humanité, la technique a-t-elle réussi ce pari, n’est-ce pas aussi dangereux d’être maître et possesseur de la nature, n’est-ce pas « arraisonner le monde « comme le pensait Heidegger ?

 

technique

« 2) Maître et destructeur de la nature ? Aussi, toujours selon Heidegger, dans la question de la technique in Essais et conférences : « (la technique) est un dévoilement.

C'est seulement lorsqu'on arrête notre regard sur ce trait fondamental que ce qu'il y a de nouveau dansla technique moderne se montre à nous.Le dévoilement qui régit la technique moderne ne se déploie pas en uneproduction au sens de la poiesis .

Le dévoilement qui régit la technique moderne est une provocation par laquelle la nature est mise en demeure delivrer une énergie qui puisse comme telle être extraite et accumulée.

» C'estce qu'il appelle l'arraisonnement du monde.

Cet arraisonnement n'a rien envérité de technique.

Il fait la différence entre le commettre et le dévoilement.Cet arraisonnement entrave le véritable dévoilement qui n'est possible endéfinitive qu'avec l'art.

La technique provoque la nature, Un paysan parexemple en labourant sa terre ne la provoque pas.

Il n'y a plus d'accord entrel'homme et la terre, il doit la transformer pour en tirer une énergie, unematière qui ne se trouve pas comme telle disponible.

Construire un barrage,une carrière de minerais, une centrale nucléaire est une provocation.

Aussi letravail du paysan sera dit proche de la nature, et la technique moderneéloigne l'homme de la nature en vérité puisque l'homme cherche à enoutrepasser les limites, à la dépasser, à en retirer quelque chose qu'elle nedonne pas naturellement.

La volonté de posséder la nature peut aboutir à sonarraisonnement, voire à sa destruction.

En vérité, la technique éloigne l'homme de la nature plus qu'il ne devient sonpossesseur, vouloir rendre la nature entièrement humaine, c'est en réalité son existence. 3) La technique éloigne l'homme de la nature. Selon Hans Jonas dans le Principe La technique a transformé en profondeur l'essence de l'agir humain.

La technique a considérablement augmentée la portée de l'agir humain.

La portée causale déborde tout ce que l'on a connuautrefois.

La promesse technique s'est transformée en menace, ce que l'homme pourra faire à l'avenir n'a pasd'équivalence par le passé.

Elle a fait apparaître de nouveaux devoirs.

L'éthique antique est inopérante à l'heure dela technique.

Aujourd'hui, les conséquences de certains actes ne seront visibles que dans quelques centainesd'années.

L'exemple de la pollution, de la surexploitation des ressources forestières, des pêches abusives, de ladisparition des déchets nucléaires) .Aussi tous nos pronostics à long terme sont incertains.

Le principe responsabilitévoudra donc que l'on favorise les hypothèses pessimistes au profit des hypothèses optimistes.

Le mal est toujourscertain.

Le principe responsabilité dit « Agis de telle façon que les effets de ton action soient compatible avec lapermanence d'une vie authentiquement humaine sur terre.

» Il s'agit d'un droit à l'existence d'une vie pas encoreactuelle.

Ce principe est programmatique, il vise quelque chose qui ne s'est pas encore produit.

L'homme s'est vuremettre une essence, il en est responsable.

Il faut donc une prescience, une anticipation.

Il faut une métaphysiqueque n'a pas encore la science.

Le principe responsabilité pressent l'impossible, il veut le limiter.

Il doit aller au devantdes abus.

Tous les possibles demeurent une fois que l'action s'est produite.

Il faut que les conséquences desactions soient voulues.

Il faut pour cela que des principes soient voulus pour que les conséquences soient voulues.Il faut donner à l'agir humain une dimension de volonté et qu'elle soit au principe de ses réalisations.

Car la réalitéhumaine correspond à quelque chose de non- voulu.

L'agir a pris des dimensions cosmologique.

La menace descivilisations technologiques repose sur l'idée que la technologie domine aussi l'homme comme elle domine la nature.C'est l'étant dans sa totalité qui est menacé.

Dans ce cas la technique nous éloigne de la nature dans la mesure oùelle est exploitée, parfois détruite.

Ce principe de responsabilité vise en réalité à rapprocher l'homme de la nature, età ne pas simplement s'intéresser au profit qu'il peut tirer pour lui-même. Conclusion. La technique peut effectivement nous rendre maître et possesseur de la nature, mais le rêve de Descartes a étédépassé par la réalité, son désir d'améliorer les conditions d'existence de l'homme s'est transformer en une véritablealiénation de la nature, en son arraisonnement.

C'est en vérité une volonté de domination de la nature, qui peut êtreune source de destruction et de pollution de la nature, et surtout d'exploitation.

Cela peut être aussi l'occasion dejouer aux « apprentis-sorciers », de vouloir prendre la place des processus naturels eux-mêmes, et de créer devéritables anomalies de la nature qui sont en réalité artificielles.

Aussi, ce dernier siècle nous a fait comprendre quenous sommes en rien les possesseurs de la nature, ni les propriétaires.

C'est nous en vérité qui appartenons à lanature. SUPPLEMENTS:. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles