UCCELLO Paolo : SAINT GEORGES ET LE DRAGON

« UCCELLO Paolo SAINT GEORGES ET LE DRAGON Vers 1470 Peintre italien Analyse ♦-'Une atmosphère à la fois tourmentée et figée baigne ce tableau.L'effroyabledragon ploie la tête vers le sol,frappé à l'œil par le cavalier accouru pour sauver la jeune fille. Vêtu de son armure grise étincelante, montant un cheval blanc lancé au galop, le saint fait irruption sur la droite. À gauche, une impavide princesse sert de contrepoint à la composition : représentée de profil, elle porte une longue robe verte et rouge ; ses cheveux rassemblés sous une coiffe accen tuent encore la finesse de son corps et de son cou. Désormais dompté, le monstre ne semble guère terrifier la gracieuse jeune fille : bien qu'elle tienne ici le rôle de la victime, elle semble para doxalement dominer le dragon, en le tenant en laisse.

Les deux diagonales formées par l'animal et le saint convergent au centre du tableau sur lemanteau herbeux et fleuri qui parsème le sol. Une large grotte creusée dans la roche sert, à gauche, de fond à la scène : à droite, un amas lourd et tourmenté de nuages concentriques, aux couleurs changeantes, dément au premier plan la sérénité du reste du ciel. pcto NATIONAL GALLERY 40b LONDRES XVe siècle École florentine Huile sur toile 57 x73 cm L'œuvre H ULe tableau se trouvait, avant de rejoindre en 1959 la National Gallery de Londres, àVienne, dans la collection Lanckoronski. L'attribution de l'œuvre à Paolo Uccello estrécente :elle a été ren due possible par une « relecture » du tableau et une restauration complète; la datation duSaint Georges reste, néanmoins, controversée. Le tableau fut sans doute exécuté dans les toutes dernières années de la vie du peintre, c'est-à-dire vers 1470 : le style est en effet proche de celui de la Chasse d'Oxford, et desScènes de la vie monastique, conservées àl'Académie de Florence. il.:.::: ?Cette œuvre appartient, avec l'autre Saint Georges du musée Jacquemart-André de Paris — peint, lui, en 1465 — et quelques autres tableaux de moindre relief mais sans doute d'égale valeur, au noyau d'œuvres « domestiques » mentionné plusieurs fois par Vasari : toutes ces peintures étaient destinées à orner les intérieurs des Des tableaux domestiques Du même peintre : PICTO 39 à40a © Nardini Editore, 1995. Liriade pour l'édition française, 1995. demeures. Outre PaoloUccello, d'autresartistes — dont certains assez connus — réalisèrent de ces œuvres de petites dimensionspour agrémen ter les têtes de lits, les panneaux latéraux de ber ceaux,le devant et lescôtésdescaisses et des coffres-forts ou tous autres meubles utilisés dans une maison. Photo Archives Nardini 36-01. »