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L'univers créé par la technique est il inhumain

Publié le 15/04/2005

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technique
  Transition : Alors il devient manifeste que la technique écorne les valeurs démocratique de par sa difficulté à penser le vivant, et sa tendance à le rationaliser à outrance. Que répondre à la question : qu'est-ce que la vie ? Il est vrai qu'on ne peut plus penser la finalité de manière aristotélicienne comme une sorte de force magique animant les êtres. Il nous serait utile de distinguer mécanisme et organisme.   b° Une mécanique spécifique :   Ø  On peut citer plusieurs spécificités qui font que tout organisme se différencie d'un mécanisme : - « Je dirais au préalable qu'une chose existe comme fin de nature, si (...) elle est cause et effet d'elle-même. »[9]. - « se reproduit aussi comme individu.-A cette sorte d'effet nous donnons seulement il est vrai le nom de croissance. »[10] - « une partie de cette créature se reproduit de telle sorte que la conservation de l'une dépend de la conservation de l'autre et réciproquement.

Analyse du sujet d'un point de vue conceptuel :

l  Univers : D'après son étymologie (du latin = universum, littéralement ce qui est tourné (versus) vers l'un (unus) ) l'univers désigne l'ensemble de ce qui existe et peut être regroupé dans un même unité, une même totalité.

 

l  créé /création : Selon l'étymologie latine la création est l'acte par lequel on « fait pousser «, on fait croître (crescere). Le terme ne se réduit pas à une transformation, il sous-entend un surgissement du néant, là où la transformation part de ce qui existe.

 

l  Technique : Le mot vient du grec technè qui signifie habileté, savoir-faire comme lorsque l'on parle par exemple de la technique utilisée par un artisan pour réaliser tel ou tel objet. En d'autres termes la technique serait cette mise en œuvre de moyens en vue d'une production matérielle.

 

l  in/humain : On peut remarquer, dans un premier temps, la présence du préfixe in, celui-ci marque l'absence ou la privation. Il s'agirait donc ici de l'absence ou de la privation d'une part d'humanité, de ce qui serait spécifiquement humain. L'absence ne correspond pas exactement à la privation, la première désigne ce qui est dénué de toute humanité tandis que la seconde insiste d'avantage sur l'idée d'une « déchéance «, d'une perte d'humanité. Or l'absence d'humanité n'est-elle pas synonyme d'un retour à la barbarie, c'est-à- dire à la violence primitive pareille à celle des animaux ; en quoi serions-nous alors différents de ces derniers ?

                                                           Problématisation :

Nous le voyons en étudiant les termes de notre sujet la technique met en jeu notre rapport au monde mais aussi celui que nous entretenons avec notre propre identité. En effet, on nous demande ici si l'univers créé par la technique est ou non inhumain, cela revient à s'interroger sur la valeur de la technique au-delà de son utilisation de simple moyen, de simple « outil «. En première analyse on pourrait admettre que tout l'univers créé par la technique a quelque chose d'inhumain, il suffit de songer au film de Chaplin les Temps Modernes dans lequel l'ouvrier à la chaîne finit par se confondre avec sa machine et même par subir la cadence qu'elle lui impose. Pourtant ne faut-il pas également souligner « l'action libératrice « de la technique, n'a-t-elle pas permis aux hommes de voler et ainsi de voyager autour du monde ? Et dans ce contexte, nous pourrions penser que la technique nous rend plus humain en ce qu'elle nous affranchie de nos limites antérieures ? Nous sommes ainsi plus apte à nous réaliser. Ainsi apparaît clairement le dilemme de la technique, elle nous offre des possibilités de plus en plus étendues mais, dans le même temps, elle accroît notre dépendance autant que notre responsabilité car qu'est ce que la véritable maîtrise sinon la connaissance des conséquences de ses actes ; Dès lors nous verrons dans quelle mesure la responsabilité peut-être considérée comme le point d'équilibre fragile entre l'humanité et « l'inhumanité « potentielle de la technique.

technique

« « Un indice en est, dit Antiphon, que, si on enterrait un lit, et que la putréfaction acquérait la puissance de faire pousser un rejet, ce n'est pas un lit qui viendrait à l'être mais du bois, parce que, d'après lui, ce qui lui appartient par accident c'est la disposition conventionnelle que lui a donnée l'art » [2] Ø On perçoit combien pour Aristote, « l'art », c'est-à-dire la technique au sens moderne est toujours lié à lanature en tant qu'elle en serait un « accident » de la matière, l'artisan vient perturbé la composition d'unematière, en l'occurrence le bois, dans le but d'y imprimer la forme d'un lit.

La technique serait alors unecertaine finalité qui rencontre par accident le mouvement naturel de changement intrinsèque de la matière.La matière possédait déjà en elle une finalité particulière celle de sa propre nature. Transition : Dans une optique aristotélicienne, tout mouvement qu'il soit naturel ou technique possédait une finalité,la visée d'un but précis.

Or ne peut-on pas craindre qu'avec la vision mécaniste qui caractérise notre époque, latechnique ne soit plus perçu que comme un moyen sans référence aucune à la finalité ? b° De la finalité au mécanisme : Ø L'acception de la technique comme simple mécanisme revêt un caractère inhumain par le simple fait qu'elle nese préoccupe plus ni de l'auteur, ni du résultat d'une technique mais seulement de la composition et del'ordre de ce mouvement technique : « J'ai décrit cette terre et généralement tout le monde visible, comme si c'était seulement une machine en laquelle il n'y eu rien du tout à considérer que les figures et les mouvements des parties ». [3] Ø Le grand changement qu'apporte Descartes peut se résumer à une autonomisation de la matière, ainsi que dela technique qui s'y applique, vis-à-vis de toute finalité.

Seul Dieu assigne mouvement et finalité en cela ilest cause première dont les lois de la nature dérivent. Dans ce contexte la technique ne devient qu'une imitation du mouvement que Dieu à imprimer en chaquechose, d'une certaine manière, il s'agit d'un hommage : « Je ne reconnais aucune différence entre les machines que font les artisans et les divers corps que la nature seule compose, sinon que les effets des machines [...] sont toujours si grands que leurs figures et mouvements se peuvent voir, au lieu que les tuyaux ou ressorts des corps naturels sont ordinairement trop petits pour être aperçus de nos sens » [4] Ø En somme, Descartes nous fait ici franchir un cap important dans le rapport de l'homme à la technique, il rendplus floue la frontière ontologique entre êtres vivants et outils technique, l'homme devient la « machinedivine » la plus élaborée et les machines techniques ne sont que la mesure humaine du mécanisme divin.

Ainsise fait jour le paradigme de « l'homme-machine ».

Or de l'homme où de la machine qui prendra le dessus,surtout si l'action divine en vient à ne plus justifier la technique comme c'est le cas dans le cartésianisme ? Ø Descartes ne prône en aucune façon un mécanisme radical, néanmoins il entrouvre une porte que d'autresfranchiront.

Plusieurs conséquences peuvent être déduites des prémisses cartésiennes ; tout d'abord si lescorps naturels deviennent des machines autonomes des fins divines qui les ont mises en mouvements, alorsces êtres rationnels que sont les hommes peuvent se rendre comme « maîtres et possesseurs de lanature » [5] ; ils ont la possibilité d'intervenir sur la création entre autre pour la réparer (voir l'exemple de la médecine). L'assimilation ainsi faîte des corps naturels, et notamment du corps humain, à des machines posent laquestion des rapports entre âme et corps, et de la signification du « comme maître et possesseurs de lanature » ? Ø La technique ne peut-elle pas devenir inhumaine si elle considère la nature et les hommes qui en font partiscomme de simples outils, comme de simples matériaux ? Il ne faut pas négliger l'aspect de domination querevêt tout projet technique, en effet, l'homme s'approprie la nature lorsqu'il s'agit de produire sonalimentation, son énergie, de tracer des axes de communication .....etc.

Cependant une fois que l'homme adominé les êtres et les choses situées autour de lui, que peut-il faire d'autre sinon vouloir asservir « lamachine » qu'est le corps humain ? On peut songer ici aux sinistres expériences pratiquées par le médecin nazi Mengele sur les détenusd'Auschwitz.

La volonté de pouvoir technique ne peut-elle pas se retourner contre l'espèce humaine, nepeut-elle pas finir par se détruire lui-même ?. »

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