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La vérité peut-elle être propre à chacun ?

Publié le 20/07/2004

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Ainsi les progrès des sciences nous montrent qu'il serait imprudent de considérer leurs vérités comme absolues et définitives : elles sont relatives aux concepts et moyens techniques dont dispose le scientifique, à chaque stade de la recherche. Ainsi toute vérité scientifique est datée, et aucune ne prétend "épuiser" la réalité de la matière. Comme le soulignait déjà saint Thomas, «les vérités de l'intelligence humaine sont mobiles et changeantes« (Somme théologique). D'abord, parce que la connaissance progresse, à supposer que l'objet demeure le même. Ensuite, parce que l'objet lui-même peut changer. Seule, l'intelligence parfaite serait immuable et il n'y a qu'en une intelligence divine que la vérité transcenderait la relativité spatio-temporelle. Mais si une philosophie humaine se donnait pour la Philosophie et la Vérité, son dogmatisme dérisoire, oublieux de ses racines culturelles, historiques, serait une caricature risible du philosopher. Philosopher consiste justement à confronter son jugement critique à la diversité contradictoire des philosophies. Ainsi la formule « à chacun sa vérité « paraît recevable comme respect de l'irréductibilité des sensibilités singulières, comme tolérance différentialiste ou encore comme antidote à un dogmatisme impuissant à penser le rapport entre vérité et historicité. Mais a-t-on bien mesuré tous les présupposés, toutes les implications d'une telle formule ?
Y a-t-il une vérité en soi ? Ou seulement des perspectives différentes sur ce qui paraît être vrai ? Nietzsche dira: “la vérité n'est qu'une illusion dont nous avons oublié que c'était une illusion”. Il n’y aurait plus de vérité absolue mais des points de vue subjectifs… L'idée de vérité dans notre relativisme contemporain ne serait rien d'autre qu'un mot que nous utilisons pour affirmer nos préférences, nos exclusives : d' où le sujet : La vérité peut-elle être propre à chacun ?
 
 
 
 

« » (Pascal, Pensées, 294 éd.

Brunschvicg), c'est s'interdire de conclure des différences à l'inégalité. Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà. (Pensées) Pascal s'en prend ici au caractère relatif, conventionnelde la justice humaine.

Les lois varient d'un État àl'autre.

La justice des hommes n'est pas universelle aucontraire de la justice divine. Le « à chacun sa vérité» signifie alors une reconnaissance de; différences, quiest l'antidote à la barbarie ethnocentrique et au fanatisme qu'elle peutentraîner.

Le fanatique croit en la vérité, certes, mais la confond avec se;préjugés et ses habitudes culturelles.

À ce titre, mieux vaut la prudentehumilité du sceptique qui, ne prétendant pas connaître la vérité, ne prétendpas impose, aux autres ce qu'il sait n'être que sa vérité.Enfin, chacun est un homme de son temps.

Même si la vérité est absolue eéternelle, il existe bien une histoire de sa découverte au regard de laquellele. »

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