bourgeois.

bourgeois. n.m., au Moyen Âge, citoyen d'un bourg, ville affranchie du joug féodal. Puis le terme désigna tout citoyen riche ou aisé qui n'était ni paysan, ni noble, ni clerc et qui n'appartenait pas au petit peuple des villes. Pour les marxistes, un bourgeois est un membre des classes possédantes. Aujourd'hui, le terme prend une acception assez vague et s'applique aux personnes qui jouissent d'une situation aisée. L'histoire des bourgeois est celle d'une classe sociale originairement vouée aux activités commerciales et qui supplanta progressivement la noblesse jusqu'à s'emparer du pouvoir politique et imposer ses propres références culturelles. Naissance et essor politique de la bourgeoisie en France. Au XIe siècle, au moment où l'Occident connaissait une expansion urbaine, le terme de bourgeois désignait un marchand établi dans une ville qui avait obtenu des privilèges et des libertés et qui pouvait constituer une commune. La prospérité des bourgeois de la fin du XIIIe siècle s'était accrue. Les plus riches d'entre eux prêtaient de l'argent aux rois. Certains, devenus légistes ou administrateurs, manifestèrent, à partir du XIVe siècle, des ambitions politiques dépassant les limites de leur ville, comme Étienne Marcel à Paris. Grâce à l'achat de charges qui anoblissaient leurs titulaires et qui devinrent héréditaires à partir de 1604, après l'édit de la Paulette, les bourgeois accédèrent à la noblesse de robe et constituèrent le haut personnel de l'État. La fraction de la bourgeoisie continuant à s'adonner au commerce connut une importante promotion au XVIIe siècle, en particulier grâce à Colbert, qui créa des compagnies commerciales et institua le Conseil du commerce. Cependant évincés des plus hauts postes par la noblesse sous le règne de Louis XVI, les bourgeois détenaient la richesse, mais pas le pouvoir politique. Leur mécontentement fut une des causes de la Révolution en 1789. Les institutions et la législation issues de la Révolution furent mises en place par et pour les bourgeois. Elles favorisèrent leurs intérêts économiques en supprimant le corporatisme et en empêchant les ouvriers de constituer des syndicats. La mainmise politique des bourgeois fut manifeste avec l'instauration du suffrage censitaire sous le Directoire, puis sous la Restauration et la monarchie de Juillet. Du fait de la révolution industrielle, se creusa un clivage entre bourgeois et ouvriers. Karl Marx, qui voyait dans la bourgeoisie la classe dominante propriétaire des moyens de production, dénonça l'exploitation, par la bourgeoisie, des forces productrices (prolétariat urbain). Cependant, les luttes ouvrières et leurs acquis - en France, droit de grève (1864), reconnaissance des syndicats (1884), puis impôt sur le revenu (1914) - mirent un frein à cette exploitation systématique. Avec le développement au XXe siècle d'une classe moyenne, se profila une nouvelle hiérarchie sociale aux frontières plus floues. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats classe - 4.SCIENCES SOCIALES Moyen Âge - La civilisation médiévale - Un monde dominé par l'économie agricole Moyen Âge - La civilisation médiévale - Une société dominée par le groupe Révolution française - La crise de l'Ancien Régime révolution industrielle - Déséquilibres et contestations de la civilisation industrielle Les livres Marcel Étienne, page 3035, volume 6 Moyen Âge - les bourgeois de Calais remettant les clefs de leur ville à Édouard III d'Angleterre, page 3326, volume 6