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Commentaire de Texte Candide chapitre XXX

Publié le 08/11/2014

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Contexte : Objet d'étude : Convaincre, persuader, délibérer Genre littéraire : L'apologue (le conte philosophique) Type de sujet : Commentaire littéraire Texte étudié : L'incipit de Candide, du début à « ... il fallait dire que tout est au mieux » Auteur : Voltaire (1694, 1778) Le plan du commentaire : I. L'univers du conte A. Les formules traditionnelles du conte B. Les éléments traditionnels du conte C. Une présentation de personnages de contes II. Les « grincements », révélateur de l'ironie du texte A. Les discrètes interventions du narrateur B. Les justifications absurdes révélant l'envers du décor C. Une philosophie qui sonne faux Le commentaire rédigé : Introduction Le texte dont il est ici question est l'incipit de Candide de Voltaire. Voltaire est un des grands hommes du mouvement des Lumières, il dénoncera sans relâche et en utilisant différents genres, les injustices, les inégalités et l'intolérance. Il écrira des contes philosophiques, commeCandide et Micromégas, mais aussi des traités, des essais, des lettres ainsi que des articles de l'Encyclopédie. Candide est donc un conte philosophique, une des formes possibles de l'apologue, qui se doit d'être un récit divertissant comportant une moralité, un enseignement explicite ou non. Ce conte est représentatif de l'esprit des Lumières et de ses grands combats, puisque Voltaire y dénonce en particulier la philosophie Leibnitzienne, mais également diverses formes d'injustices comme les abus de la religion (chapitre 6 : « L'autodafé »), du pouvoir (chapitre 3 : « La guerre »), ainsi que l'esclavage (chapitre 19 : « Le nègre de Surinam »). De plus, c'est une oeuvre qui propose constamment un double niveau de lecture par le recours à l'ironie, une arme formelle dont Voltaire a souvent usé. L'incipit nous donne à voir les éléments traditionnels du conte pour mieux les subvertir et mettre à jour une réalité déceptive cachée derrière des illusions, qui sont ainsi dénoncée. I. L'univers du conte Avant toute chose, l'incipit met en avant un univers du conte traditionnel, qui est illustré dans le texte par les formules du conte, les éléments spatio-temporels et les poncifs ainsi que des personnages représentatifs de ce genre très codé, qui fait partie des références culturelles du lecteur. A. Les formules traditionnelles du conte <...

« De même, le texte est litt éralement envahi par une caract érisation positive qui passe par la multiplication d’adjectifs   m élioratifs comme « beau », « bon », « honn ête », « douce », etc. On retrouve aussi le temps de la description du conte, l’imparfait, avec par exemple, « avait », « annon çait »,   «soup çonnaient». L’incipit est domin é par l’imparfait ce qui souligne sa vocation, car il s’agit de pr ésenter la situation   initiale et tous ses  éléments avant d’ évoquer l’ élément perturbateur, qui am ènera l’utilisation du pass é simple. B. Les  éléments traditionnels du conte Ensuite, si le lecteur retrouve d’embl ée le langage du conte, il retrouve aussi tous ses  éléments. En effet, les lieux   sont dignes d’un conte de f ée, le r écit d ébute dans un pays peu connu, « la Westphalie », et surtout se d éroule dans   un « ch âteau », lieu embl ématique du conte o ù l’on trouve, bien s ûr, une « grande salle » avec sa « tapisserie ». Non seulement les personnages font pratiquement tous partie de la noblesse, on trouve ainsi le « baron », la «   baronne » et leurs enfants, mais de plus cette noblesse est mise en relief par le refus de la sœur du baron   d’ épouser un « bon et honn ête gentilhomme du voisinage » car celui­ci « n’avait pu prouver que soixante et onze   quartiers, et que le reste de son arbre g énéalogique avait  été perdu par l’injure du temps ». La noblesse est donc  à   la fois la caract éristique principale des personnages mais elle commande aussi leurs actions. La pr ésence d’un   pr écepteur va dans ce sens, en faisant partie des attributs ins éparables de la noblesse. De m ême, Voltaire choisit l’intemporalit é propre  à l‘univers du conte et l’absence de pr écision pour plus d’irr éalit é.

  L’univers qu’il construit est clos sur lui­m ême et fantasmatique, il permet de placer une philosophie au centre de ce   microcosme et sa cl ôture m ême fait de cette philosophie la seule explication du monde connue, donc valable pour   les habitants du ch âteau : « Il prouvait admirablement qu’il n’y a point d’effets sans causes, et que dans ce meilleur   des mondes possibles, le ch âteau de monseigneur le baron  était le plus beaux des ch âteaux et madame la   meilleure des baronnes possibles ». On peut lire en filigrane dans cette description, une image du paradis qui sera confirm ée par l’exclusion de Candide. C. Une pr ésentation de personnages de contes En dernier lieu, les personnages sont assez peu d écrits et se r ésument en g énéral  à une caract éristique principale,   ce qui les rapproche des personnages de conte qui sont g énéralement r éduits  à des types et n’ont aucune nuance   ni complexit é. C’est dans ce sens que Candide est pr ésent é par une p ériphrase : « un jeune homme  à qui la nature   avait donn é les moeurs les plus douces ». De plus, on note une compl ète co ïncidence entre son apparence et son   caract ère : « Sa physionomie annon çait son  âme ». Le personnage du baron se r éduit  à son appartenance  à la noblesse, qui est soulign ée de mani ère insistante. Le   baron est un personnage puissant et digne qui est d éfinit comme « un des plus puissants seigneurs de Westphalie   », qui jouit de la consid ération et de l’admiration de son entourage : « ils riaient quand il faisait des contes ». Il en est de m ême pour la baronne, caract érisée elle aussi par sa dignit é, ce que met en relief le lexique, « tr ès   grande consid ération », « honneurs », « dignit é », « respectable ». Les enfants ne sont que de p âles reflets de leurs parents : Cun égonde est r éduite  à son physique et  à sa sensualit é   (« haute en couleur, fra îche, grasse, app étissante ») et le fils du baron est la copie de son p ère (« paraissait en tout   digne de son p ère »). Quant  à Pangloss, il n’est que ce qu’il enseigne et n’a pas d’autres caract éristiques physiques   ou morales. II. Les « grincements », r évélateur de l’ironie du texte Si dans un premier temps, le lecteur semble plong é dans un univers qui lui rappelle celui des contes de f ée, il se   rend rapidement compte que la pr ésence d’un certain nombre de « grincements » invite  à une lecture ironique du   texte et que derri ère une fa çade idyllique le monde du baron n’est pas ce qu’il semble. Cet incipit d éconstruit donc   plus encore qu’il ne construit un univers merveilleux.. »

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