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Bergson: l'origine de l'idée.

Publié le 15/09/2014

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bergson

Dégagez l'intérêt philosophique du texte suivant en procédant à son étude ordonnée :

 

D'où viennent les idées qui s'échangent? Quelle est la portée des mots? Il ne faut pas croire que la vie sociale soit une habitude acquise et transmise. L'homme est organisé pour la cité comme la fourmi pour la fourmilière, avec cette différence pourtant que la fourmi possède les moyens tout faits d'atteindre le but, tandis que nous apportons ce qu'il faut pour les réinventer et par conséquent pour en varier la forme. Chaque mot de notre langue a donc beau être conventionnel, le langage n'est pas une convention, et il est aussi naturel à l'homme de parler que de marcher. Or, quelle est la fonction primitive du langage? C'est d'établir une communication en vue d'une coopération. Le langage transmet des ordres ou des avertisse­ments. II prescrit ou il décrit. Dans le premier cas, c'est l'appel à l'action immédiate ; dans le second, c'est le signalement de la chose ou de quelqu'une de ses propriétés, en vue de l'action future. Mais, dans un cas comme dans l'autre, la fonction est industrielle, commerciale, militaire, toujours sociale. Les choses que le langage décrit ont été découpées dans le réel par la perception humaine en vue du travail humain. Les propriétés qu'il signale sont les appels de la chose à une activité humaine. Le mot sera donc le même, comme nous le disions, quand la démarche suggérée sera la même, et notre esprit attribuera à des choses diverses la même propriété, se les représentera de la même manière, les groupera enfin sous la même idée, partout où la suggestion du même parti à tirer, de la même action à faire, suscitera le même mot. Telles sont les origines du mot et de l'idée.

BERGSON

Quelle est l'origine des idées ? L'analyse habituelle présente l'idée comme le résultat d'un travail d'abstraction à partir de l'expérience des choses ou du vécu. Ainsi on ne retient des objets appartenant à un même genre que leurs propriétés communes, négligeant leurs pro­priétés particulières. On aboutit de cette manière à une idée générale et on atteint l'essence de l'objet. N'est-ce pas la démarche de Socrate qui cherche à définir la vertu, par exemple ?

bergson

« Thème : l'origine de l'idée.

Objectif de l'auteur : montrer que l'idée a son origine dans l'ac­ tion sociale.

Thèse : une idée est un découpage du réel selon les nécessités de l'action.

Présenter l'ordre logique selon lequel s'articulent les idées, en les expliquant : Le texte débute en annonçant la question: d'où viennent les idées? D'emblée est annoncé aussi le terrain sur lequel la réponse sera cher­ chée : les idées s'échangent à travers les mots du langage.

Ainsi la question initiale sera éclairée par l'analyse du langage, plus précisé­ ment en s'interrogeant sur la fonction du langage à son origine, ce que Bergson appelle sa "fonction primitive".

Cette "fonction primitive" est d"'établir une communication en vue d'une coopération".

Dans cette affirmation on distingue deux idées.

Le langage est un acte social, d'une part, il est utile à l'action, d'autre part.

C'est que dans le cadre social, l'action exige collaboration entre membres, elle est "coopération".

L'auteur démontre ceci en expliquant les deux usages les plus courants du langage.

Soit il "transmet des ordres'', il "prescrit" et appelle "à l'action immédiate"; soit il "décrit", signale la présence ou une propriété d'une chose et prépare "l'action future".

Quoi qu'il en soit on retrouve dans ces deux cas les caractères du langage : échange entre émetteur et récepteur et action.

Cette analyse est généralisée : la fonction sociale du langage est en vue de l'action, que celle-ci soit "industrielle" c'est-à-dire visant la fabrica­ tion d'objets, "commerciale" c'est-à-dire visant l'échange d'objets, ou militaire, visant la défense du groupe social.

Bergson tire alors les conséquences.

Puisque c'est en vue de l'action que le langage fonctionne, il ne retient des choses que l'aspect ou les propriétés qui importent à l'action.

Ainsi il "découpe" dans le réel les choses selon ce que la perception aura retenu d'utile.

Par voie de con­ séquence, l'unité signifiée par un mot sera l'unité d'une démarche utile à l'action.

Par exemple, on dira "ouvrir" qu'il faille tourner et pousser ou tirer, lever ou abaisser, ...

De même on appellera "table" une variété de choses qui remplissent la même fonction utile.

Encore une conséquence de cette analyse, l'esprit de l'homme uni­ fiera sous une idée une variété de choses ou de propriétés selon l'iden- 57. »

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