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Dissertation: Le renoncement

Publié le 05/01/2015

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« Tout près du renoncement est la béatitude ». Cette citation, empruntée à Sri Aurobindo, écrivain et philosophe indien du 20ème siècle, est en parfaite adéquation avec la définition initiale du renoncement au sens philosophique du terme, avant que se produise une dérive sémantique qui présente de nos jours le renoncement comme un acte négatif et d’une preuve d’une certaine faiblesse. De fait, le renoncement d’un point de vue philosophique, est considéré comme étant un « outil » de la sagesse, un effort de volonté au profit d’une valeur jugée plus haute : le renoncement n’est donc pas un acte chargé de négativité comme l’opinion publique tend à le croire. De fait, les synonymes actuels sont des mots qui impliquent un sentiment d’abandon, un défaitisme, voire, dans une outre mesure une faiblesse, alors que le renoncement doit, selon la majorité des philosophes, se placer dans une dynamique plus optimiste : un choix « libre » pour accéder à une sorte de plus-value. Pourtant cette vision du renoncement reste à nuancer, car les éléments qui la sous-tendent, à savoir cette dimension de faiblesse, d’échec, ne sont bien évidemment dénués pas de tout sens, et restent fondés, de par les nombreuses facettes que le renoncement peut présenter, et qui peuvent selon les situation être interprétées de façons diverses. Ainsi, le renoncement doit-il être perçu comme une forme d’abandon, de choix « forcé » ou doit-il être considéré comme une voie d’accès à une vie meilleure, comme un choix « libre », volontaire, un dépassement de soi ? Quels sentiments peuvent alors conduire à renoncer ? Le renoncement est-il vraiment un choix volontaire ?   De prime abord donc, le renoncement peut-être perçu comme un acte négatif, en y associant même une vision assez péjorative. En ce sens, le renoncement est majoritairement considéré comme une action « forcée », ou l’individu est en quelque sorte soumis à des forces extérieures qui l’obligent à opter pour une décision plutôt qu’une autre : dans ce cas, le renoncement résume en fait une situation d’échec, ou l’individu n’a pas d’autre choix que celui de reculer, sans pour autant pouvoir « avancer » par la suite. Cette opinion, qui définit le renoncement comme un échec, est  concevable, car il y a des choses auxquelles il faut savoir refuser de renoncer, et le renoncement dans ce cas serait un réel aveu de faiblesses, car il serait contraint. C’est dans ce sens là que le terme  est le plus souvent employé. On justifie cela par le fait qu’il existe des renoncements synonymes d’échec que de nombreux écrivains et philosophes ont traité, à l’instar de Rousseau, qui donne, dans son Contrat Social, un exemple qui justifie cela. Ainsi, Rousseau se place dans un système féodal, et prend l’exemple de deux monarques se livrant à un conflit militaire. En toute logique, à la fin de cette guerre, l’un des deux monarques l’emporte. Ce monarque vainqueur se retrouve donc possesseu...

« qu'une autre : dans ce cas, le renoncement résume en fait une situation d'échec, ou l'individu n'a pas d'autre choix que celui de reculer, sans pour autant pouvoir « avancer » par la suite. Cette opinion, qui définit le renoncement comme un échec, est  concevable, car il y a des choses auxquelles il faut savoir refuser de renoncer, et le renoncement dans ce cas serait un réel aveu de faiblesses, car il serait contraint.

C'est dans ce sens là que le terme  est le plus souvent employé.

On justifie cela par le fait qu'il existe des renoncements synonymes d'échec que de nombreux écrivains et philosophes ont traité, à l'instar de Rousseau, qui donne, dans son Contrat Social, un exemple qui justifie cela.

Ainsi, Rousseau se place dans un système féodal, et prend l'exemple de deux monarques se livrant à un conflit militaire.

En toute logique, à la fin de cette guerre, l'un des deux monarques l'emporte.

Ce monarque vainqueur se retrouve donc possesseur du peuple vaincu, de ses ressources et de ses terres.

Par ailleurs, il dispose aussi, en vertu des lois du système féodal, d'un droit de vie ou de mort sur les vies humaines qu'il contrôle désormais.

La population a donc un choix tout à fait restreint : se soumettre au monarque vainqueur, ou mourir (ou du moins, être persécuté) : le peuple va donc renoncer à sa liberté pour pouvoir continuer à vivre.

Dans ce cas, le renoncement est tout à fait contraint et résonne comme un échec : « renoncer à sa liberté c'est renoncer à sa qualité d'homme » (Rousseau) : les individus se résolvent à abandonner leur liberté, non pas pour accéder a une vie meilleure, mais uniquement par instinct de survie et par contrainte : ce renoncement la est donc bien négatif et montre que qu'il faut savoir ne pas renoncer à tout : de même, Tocqueville est là pour nous le rappeler : « C'est dans le renoncement à la liberté que se trouve le danger majeur pour la société démocratique ».

On pourrait se demander si l'obéissance est donc un renoncement à la liberté : est-ce un échec que d'avoir une vie régie par des contraintes extérieures, telles que les lois, certaines moeurs ? On renonce à certaines actions par obéissances à ces lois : on renonce donc en quelque sorte a une liberté d'action vraiment totale,  mais peut-t-on parler d'un échec ? L'Homme est soumis à ces contraintes qui régissent sa vie, mais d'une certaine manière, ces renoncements aux choses « interdites » forgent l'homme, l'éduquent, et permettent à la société de vivre de façon paisible : c'est pourquoi cette notion d'échec dans le renoncement ne s'applique pas vraiment à ce type de renoncement: cela s'applique plus au renoncement contraint à des choses nécessaires, comme la liberté.. »

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