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Serait il preferable pour l'humanité de ne parler que une seul langue ?

Publié le 14/10/2014

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La multiplicité des langues a, de nombreuses fois, été désignée comme un fardeau pour l'homme. Le mythe biblique de la Tour de Babel en souligne les conséquences : condamnés à ne plus se comprendre par la volonté de Dieu, les hommes sont incapables d'achever leur construction. Mais le pessimisme de ce mythe peut être perçu différemment si l'on considère qu'en dépit des différences de langages l'homme a su montrer sa volonté de se comprendre et de communiquer avec son prochain en apprenant sa langue. Par langue, nous entendrons moyen de communiquer ses idées, ses pensée et ses désirs. Ainsi, nous distingueront la langue du langage, qui tel que les mathématiques, ne permet pas d'exprimer la complexité de la pensée. Il est vrai, qu'à l'heure d'une mondialisation prenant de plus en plus d'ampleur, la question d'une langue universelle est de rigueur. Un idiome unique ne risquerait il pas de faire sombrer la conscience dans l'uniformisation et la pensée neutre ? L'unification de l'homme par une langue universelle entrainerait une limitation de la compréhension de son monde. De plus il ne faut pas oublier le rôle que joue la langue dans le développement de la culture de l'individu. L'uniformisation entrainerait une deshumanisation, une pensée unique. Face à la question d'une langue universelle, l'on se doit de distinguer deux optiques : d'une part la création d'une langue artificielle; de l'autre l'universalisation d'une langue préexistante. Dans le premier cas, des tentatives ont déjà eu lieu avec la conception de l'esperanto à la fin du XIXeme siècle, qui, malgré un nombre de locuteurs conséquents est resté un projet qui n'arriva pas à maturité. Le problème majeur d'une langue artificielle réside dans son but d'&ecir...
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« Quant à la possibilité de l’universalisation d’une langue déjà existante, elle semble ne pouvoir seulement être que la conséquence de la suprématie d’un pays et d’une culture sur les autres.

En effet, le vocabulaire et la grammaire d’une langue transportent et diffusent avec eux l’histoire et la culture de son pays d’origine, qui l’influença au fil des siècles par son histoire, ses auteurs et ses penseurs.

Il suffit de constater la propagation de la culturel américaine sur celle Occidentale à travers l’universalisation de l’anglais.

La langue d’un pays est l’une des parties les plus importantes de sa culture.

On identifie immédiatement une langue à son origine géographique.

L’ethnologue Claude Lévi-Strauss fait apparaitre dans ses travaux le lien qui relie le langage et la culture.

Dans Anthropologie structurale ,il met en évidence la transmission de la culture de son peuple à travers sa langue : « c’est surtout au moyen du langage que l’individu acquiert la culture de son groupe : on instruit, on éduque l’enfant par la parole ; on le gronde, on le flatte avec des mots ». Toutes les langues renvoient à la culture d’un groupe.

Elles sont la mémoire d’une société.

Par son apprentissage, ainsi que par ce qu’elle nous apprend, une langue façonne la pensée de ses utilisateurs.

Elle reflète la vision du monde de son pays d’origine et ainsi ramène à ses fantômes du passé s qui l’ont influencée au fil des siècles.

Il est ainsi possible, à travers ce lien entre la culture et le langage, de percevoir l’influence de la langue sur l’identité.

Le locuteur entretient une relation affective avec sa langue.

Elle fait partie de lui, de son histoire et de son identité.

Le sens donné aux mots est influencé par son passé de façon consciente ou inconsciente.

La langue d’origine d’un individu lui permet un rattachement à son milieu d’origine, à son passé.

Il est néanmoins imaginable qu’un tel lien soit possible avec une langue universelle mais il perdrait sans doute de sa profondeur et de son intimité. La langue a également un impact conséquent sur notre pensée.

D’après Descartes « je pense donc je suis ».

Pensant dans ma langue, ma pensé est ma langue.

Ainsi, je suis ma langue.

On ne peut limiter une langue à la simple fonction de langage.

Une langue exprime la pensée de l’homme.

Sans langue, il est impossible de mettre en forme une pensée.

Les mots donnent un sens à ce qui nous entoure.

C’est parce que nous pouvons donner un nom à ce qui nous entoure que nous pouvons les utiliser.

Afin de mettre en avant l’influence du vocabulaire sur notre perception du monde des chercheurs ont démontrés qu’entre des individus connaissant les mots «droite » et « gauche » et d’autres les ignorants, les premiers arrivaient sans difficulté à s’orienter à l’inverse des seconds.

Cette expérience parmi d’autre permet de mettre en évidence le lien entre la langue et la pensée.

Si on ne possède pas un mot alors on ne peut se l’imaginer.

De même pour une idée, si on est incapable de décrire et de mettre en forme ce que l’on pense alors notre pensée de se développe pas.

Elle reste à l’« état de fermentation » comme le disait HEGEL. Il est alors juste de penser que à travers une unique langue parlé par tous en absence des mots à l’origine des conflits et des distinctions entre les individus, on pourrait alors songer à une paix et une union entre les hommes.

Mais nous nous retrouvons alors face à un conflit entre la paix et la différence.

Opposant l’union des hommes à leur conscience propre.

Sans oublier les dérives possibles d’une telle pratique comme décrite par George Orwell dans 1884 avec le « novo-langage » où l’homme en absence des mots en rapport à la révolution ne pense pas à se soulever contre celui qui l’opprime.. »

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