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André Malraux est mort

Publié le 14/12/2011

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malraux

 

Après une longue maladie, Malraux est mort à

l'hôpital de Créteil le 23 novembre dernier. André

Malraux était né à Paris le 3 novembre 1901. Il fait

ses études au lycée Condorcet, obtient le diplôme

de l'École des langues orientales ; il part au Cambodge

en mission archéologique (1923), s'attire

quelques ennuis à Angkor en emportant des morceaux

des temples, visite la Chine, l'Arabie, l'Allemagne

et l'URSS. Il écrit la Condition humaine,

qui se passe en Chine, et lui vaut le prix Goncourt

en 1933. Il paraît que les Chinois méprisent ce

livre, ce qui n'empêchera pas son auteur d'ètre reçu

par Mao, sur qui il écrira quelques pages assez bien

venues. En 1937, il va faire la guerre en Espagne et

en rapporte un livre et un film, l'Espoir, qui le classent

du côté du Front populaire. Mais l'homme est

insaisissable.

malraux

« passe et les hommes avec lui.

Malraux fit parler l'ombre de de Gaulle dans les Chênes qu'on abat, Picasso dans la Tête d'obsidienne (1974), puis, il se retourna sur lui-mème, son passé et tous ceux qu'il avait connus et admirés, Lazare, les Antimémoires etc.

Il est entré dans le temps de l'ombre.

«Il n'y a que la mort qui gagne », disait-il.

Raymond Queneau Raymond Queneau est mort à l'âge de soixante­ treize ans, le 25 octobre.

Il était né au Havre en 1903 ; venu faire ses études à la Sorbonne, il étudie la philosophie.

Il découvre les surréalistes, écrit dans leur revue, mais l'amitié avec Breton ne dure guère.

Un roman le Chiendent, lui vaut le prix des Deux-magots et le fait connaître (1933); il publie ensuite d'autres œuvres romanesques: Gueule de pierre (1934), les Derniers jours (1936), Odile (1937), Loin de Rueil (1944), Journal intime de Sally Mara (1951); des romans en vers : Chêne et chien (1937); des poèmes: Bucolique (1947), Peti­ te cosmogonie portative (1950), Si tu t'imagines (1952), et les fameux Exercices de style (1947) qui, avec les Frères Jacques le feront connaître du grand public.

Secrétaire des éditions Gallimard (1941), acadé­ micien Goncourt (1951), il obtient le 11 prix de l'hu­ mour noir Xavier Forneret » pour Zazie dans le métro (1959), dont Louis Malle fait aussitôt un film.

En mème temps qu'il continue à publier de nombreux recueils de poèmes (le Chien à la man­ doline, 1958; Cent mille milliards de poèmes, 1961, le Vol d'Icare, 1968).

Il dirige l'Encyclopédie de la Pléiade dont le premier volume paraît en 1956.

La biographie de Queneau suffit à définir l'hom­ me.

Il avait un grand savoir, une grande imagina­ tion, un grand talent et un goût illimité pour les plaisanteries, les jeux de mots et les calembours.

On ne connaît que Zazie, qui n'est pas ce qu'il a fait de mieux, mais ce joueur, qui pouvait tout faire d'une façon étourdissante, était un maître du langa­ ge, dans la mesure où le langage l'étourdissait.

Ce qu'on n'a pas toujours compris, c'est que ce farceur était sérieux et qu'il ne voulait s'exprimer sérieuse­ ment qu'en faisant semblant de rire.

Son dernier roman, le Vol d1care, est une rare satire du roman moderne en train de se chercher et de se détruire en mème temps.

L'histoire des écrivains mis en scène par Queneau est complètement folle.

Mais derrière cette folie apparente qui manipule toutes les techni­ ques, il y a une vision poétique de la réalité littérai­ re que l'auteur connaissait bien et qu'il a montrée à travers une fable assez étonnante.

Les prix littéraires Le prix Goncourt 1976 a été attribué, le 15 no­ vembre, à Patrick Grainville pour son roman les Flamboyants (Le Seuil).

C'est le quatrième roman de l'auteur, né en 1947, dont le second ouvrage, publié en 1973, avait manqué de peu le Goncourt et avait fait quelque bruit dans le monde des lettres (la Lisière).

Montherlant, à qui Grainville aujourd'hui professeur, avait consacré son mémoi­ re de maîtrise, avait trouvé que le premier livre de son ultime admirateur, la Toison, annonçait un talent original.

Il avait vu juste, bien que le lecteur soit parfois un peu submergé par le flot verbal des Flamboyants, œuvre dont le public ne connaît d'ailleurs qu'une version abrégée.

Le prix Renaudot a été attribué à Michel Henry pour l'Amour les yeux fermés (Gallimard).

Univer­ sitaire, philosophe, auteur de gros ouvrages sur Marx, Michel Henry a, depuis longtemps la tenta­ tion du roman.

En 1954, il publiait chez Galli­ mard, le Jeune officier.

L'Amour les yeux fermés a des airs de roman, mais c'est une fable philosophi­ que.

C'est à la foïs son intérèt et sa faiblesse.

Le prix Fémina a été attribué à Marie-Louise Haumont pour son roman, le Trajet (Gallimard).

L'aventure, surtout quand elle est purement spiri­ tuelle, peut commencer dès qu'on sort de chez soi.

Manquer un autocar peut ètre le départ d'une nou­ velle vie, d'une découverte de soi-mème, l'occasion d'une expérience qui bouleverse l'âme et vous fait pénétrer dans un autre royaume, celui de la liberté, par exmple.

C'est ce qui arrive à l'héroïne de Marie- Louise Haumont.

Le prix Médicis-étranger a été attribué à Doris Lessing, pour le Carnet d'or, publié en 1962 en anglais et en traduction chez Albin-Michel.

C'est un journal intime.

Une femme parle, et elle évoque tout le problème féminin dans un espace masculin.

Qu'est-ce qu'une révolution féminine, si le mot a un sens? C'est un livre important qui méritait d'ètre signalé à l'attention du public.

Le grand Prix du roman de l'Académie française a été décerné le 4 novembre à Pierre Schoendœrffer pour le Crabe-tambour publié chez Grasset.

Les académiciens ont choisi un roman qui leur a paru conforme à la signification du prix.

Sur la passerel­ le d'un chalutier, du côté de l'Islande, des pècheurs parlent.

Ils ont fait la guerre en Indochine, en Algé­ rie ; ils ont participé au putsch des généraux ; ils sont revenus à la vie civile.

Les grands espaces où l'homme affronte la nature en s'affrontant lui-mè­ me, la rudesse de l'existence, l'amitié virile, leur manquant, ils sont allés livrer une nouvelle bataille, avec l'Océan cette fois.

La mer, les Aurès et les rizières se mèlent dans un étrange poème qui ne manque pas de force.

Le prix Interallié a été décerné à Raphaële Billet­ doux, le 29 novembre.

Ce prix est réservé à un journaliste.

L'auteur qui travaille à la Maison de Marie-Claire, continue, avec ce nouveau roman, Prends-garde à la douceur des choses (Le Seuil), (son quatrième livre à recevoir un prix), un reporta­ ge sur la naissance sentimentale d'une femme.

On a parlé, à son propos, de Giraudoux et de Françoise Sagan.

Il faut ajouter à ces deux noms une manière qui est propre à l'auteur.. »

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