Anthologie poétique, à corriger car erreurs
Publié le 06/04/2023
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Anthologie
Poétique
Écrits du XVIème jusqu’au XVIIIème siècle
Et deux poèmes du XIXème siècle
BOSSARD Joyo 2GT1
Sommaire
1
Thème p.3
Je vis, je meurs, Louise Labé p.4-5
Je Mourrais de Plaisir..., Pierre de Ronsard p.6-7
Villanelle, Joachim du Bellay p.8-9
C’est Fait, Belle Caliste, François de Malherbe p.1011
Amitié Fidèle, Nicolas Boileau p.12-13
On aime encor comme on aimait jadis, Jean de la
Fontaine p.14-15
A une dame ou soi-disant telle, Voltaire p.16-17
Romance, Jean Jacques Rousseau p.18-19
Du plus malheureux des amants, Évariste du Parny
p.20-21
Ainsi le jeune amant, André Chénier p.22-23
Poison Perdu, Arthur Rimbaud p.24-25
Nevermore, Paul Verlaine p.26-27
Thème
2
Cette anthologie regroupait à l’origine les écrits
poétiques que je trouvais inspirant.
Néanmoins, en les
relisant, j’ai découvert que ces poèmes étaient
communs en un thème : le sentiment de nostalgie pour
des sentiments forts comme l’amour ou l’amitié.
La fidélité qu’impliquaient, ici, ces relations amicales ou
amoureuses, liait les poètes à des souvenirs et
sentiments alors révolus, il en résulte un constat du
poète.
Ce mélange d’émotions indescriptibles donna naissance
à des poèmes d’une atmosphère commune aux poètes
de toutes les époques.
3
Je vis, je meurs
Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J’ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m’est et trop molle et trop dure.
J’ai grands ennuis entremêlés de joie.
Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j’endure ;
Mon bien s’en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.
Louise Labé, Sonnets, 1555
4
Louise Labé née vers 1524 à Lyon et morte le 25 avril
1566 à Parcieux-en-Dombes est une écrivaine française
principalement connue en tant que poète de la
Renaissance.
L’œuvre de Louise Labé se compose principalement
de trois Élégies et de vingt-quatre sonnets portant
sur l’amour éprouvé par les femmes, et les tourments
qu’il peut entraîner.
Dans ce sonnet, on peut simplement être touché par
la plume sincère de la poète utilisant l’oxymore pour
parler de ses émotions.
C’est l’un des poèmes les plus connus de cette poète,
et le fait qu’elle soit une femme lettrée de ce fin
niveau d’écriture est
d’autant plus admirable au XVIe siècle.
Je suis personnellement sensible à la matérialisation de l’Amour
en une espèce de chemin de vie que la poète essaierait de
suivre.
La poète est nostalgique de l’amour lorsque celui-ci
semble perdurer mais qu’il s’estompe finalement.
La retranscription des émotions dans le poème en usant de
l’oxymore est semblable aux sauts d’humeur que l’on puisse
avoir dans la vie quotidienne, cela m’amuse de voir ces mêmes
particularités sentimentales que l’on peut tous ressentir, chez
un poète du XVIe siècle.
5
Je Mourrais de Plaisir...
Je mourrais de plaisir voyant par ces bocages
Les arbres enlacés de lierres épars,
Et la lambruche errante en mille et mille parts
Ès aubépins fleuris près des roses sauvages.
Je mourrais de plaisir oyant les doux langages
Des huppes, et coucous, et des ramiers rouards
Sur le haut d’un futeau bec en bec frétillards,
Et des tourtres aussi voyant les mariages.
Je mourrais de plaisir voyant en ces beaux mois
Sortir de bon matin les chevreuils hors des bois,
Et de voir frétiller dans le ciel l’alouette.
Je mourrais de plaisir, où je meurs de souci,
Ne voyant point les yeux d’une que je souhaite
Seule, une heure en mes bras en ce bocage ici.
Pierre de Ronsard, Continuation des Amours, 1555
6
Pierre de Ronsard, né en septembre 1524 en Vendômois,
et mort le 27 décembre 1585 à Tours, est un des poètes
français les plus importants du XVIe siècle.
Ses œuvres principales sont Les Odes (1550 – 1552), Les
Amours (1552 – 1578), Les Hymnes (1555 – 1556), Les
Discours (1562 – 1563) et Les Sonnets pour Hélène
(1578).
Le poète joue d’une description de la forêt qui l’entoure,
en effet, on remarque une abondance d’adjectifs cherchant
à contextualiser davantage son environnement.
C’est justement cette manière de contextualiser et décrire
les bois, pour qu’au final le poète ne rêve que de la
présence de sa bien-aimée, qui m’ébahis.
J’en conclus que
le poète, certes épanoui par ce qui l’entourait, n’aurait
absolument pas nié la présence de celle qu’il aimait, cette
idée est renforcée par des antithèses.
C’est particulièrement grâce au second tercet, parlant
d’une amante, que j’ai aimé ce poème dès la première
lecture.
7
Villanelle
En ce mois délicieux,
Qu’amour toute chose incite,
Un chacun à qui mieux mieux
La douceur’ du temps imite,
Mais une rigueur dépite
Me fait pleurer mon malheur.
Belle et franche Marguerite
Pour vous j’ai cette douleur.
Dedans votre œil gracieux
Toute douceur est écrite,
Mais la douceur de vos yeux
En amertume est confite,
Souvent la couleuvre habite
Dessous une belle fleur.
Belle et franche Marguerite,
Pour vous j’ai cette douleur.
Or, puis que je deviens vieux,
Et que rien ne me profite,
Désespéré d’avoir mieux,
Je m’en irai rendre ermite,
Pour mieux pleurer mon malheur.
Belle et franche Marguerite,
Pour vous j’ai cette douleur.
Mais si la faveur des Dieux
Au bois vous avait conduite,
Ou, d’espérer d’avoir mieux,
Je m’en irai rendre ermite,
Peut être que ma poursuite
Vous ferait changer couleur.
Belle et franche Marguerite
Pour vous j’ai cette douleur.
Joachim du Bellay, Les Regrets, 1558
Joachim du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré
en Anjou et mort le 1er janvier 1560 à Paris.
Sa rencontre
avec Pierre de Ronsard fut à l’origine de la formation de la
8
Pléiade, groupe de poètes pour lequel du Bellay rédigea un
manifeste, la Défense et illustration de la langue française.
Son œuvre la plus célèbre, Les Regrets, est un recueil de
sonnets d’inspiration satirique entre autres, écrit à l’occasion
de son voyage à Rome de 1553 à 1557.
Dans un premier lieu, une villanelle était une forme de poésie
chantée à la fin du XVIe, on remarque dans le poème ici,
qu’une répétition anaphorique, aujourd’hui pensée comme un
refrain, ajoute une légèreté à ce poème au fond plutôt malsain
et triste.
C’est justement cette tentative d’humour pour cacher le
désespoir du poète qui me déstabilise et provoque chez moi un
intérêt pour ce poème.
Dans un second lieu, je traduis le prénom Marguerite comme
une analogie à la fleur du même nom, je trouve curieux que
cette fleur aussi simple et banale soit-elle puisse causer à un
homme tel désarroi.
9
C’est fait, Belle Caliste
C'est fait, belle Caliste, il n'y faut plus penser :
Il se faut affranchir des lois de votre empire ;
Leur rigueur me dégoûte, et fait que je soupire
Que ce qui s'est passé n'est à recommencer.
Plus en vous adorant je me pense avancer,
Plus votre cruauté, qui toujours devient pire,
Me défend d'arriver au bonheur où j'aspire,
Comme si vous servir était vous offenser.
Adieu donc, ô beauté, des beautés la merveille !
Il faut qu'à l'avenir la raison me conseille,
Et dispose mon âme à se laisser guérir.
Vous m'étiez un trésor aussi cher que la vie :
Mais puisque votre amour ne se peut acquérir,
Comme j'en perds l'espoir, j'en veux perdre l'envie.
François de Malherbe, Poésies livre IV, 1608
10
François de Malherbe est un poète français, né à Caen
vers 1555 et mort à Paris le 6 octobre 1628.
Son influence
a été considérable sur la poésie française.
Son œuvre s’étend principalement sur des odes, sonnets,
des stances et des chansons.
Ce poème est touchant dans la manière qu’a le poète
d’exprimer son malheur.
Le sonnet compte des allitérations
légères en « f » au début du poème, que j’interprète comme un
appel à sa femme qu’il chérit encore.
Le poème est composé en rimes embrassées, qui est ma
métrique préférée notamment, mais qui renvoie aussi au baiser
indirectement.
L’utilisation de la métonymie pour parler de sa bien-aimée est
aussi bien pensée avec « ô beauté », le poète ne cite que le
nom de sa femme au début du sonnet puis ne fais qu’en parler
jusqu’à la fin sans réutiliser son nom.
11
Amitié Fidèle
Parmi les doux transports d’une amitié fidèle,
Je voyais près d’Iris couler mes heureux jours :
Iris que j’aime encore, et que j’aimerai toujours,
Brûlait des mêmes feux dont je brûlais pour elle :
Quand, par l’ordre du ciel, une fièvre cruelle
M’enleva cet objet de mes tendres amours ;
Et, de tous mes plaisirs interrompant le cours,
Me laissa de regrets une suite éternelle.
Ah ! qu’un si rude coup étonna mes esprits !
Que....
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