Celui qui connaît seulement son propre argument dans une affaire en connaît peu de chose.
Publié le 03/11/2013
Extrait du document
Celui qui connaît seulement son propre argument dans une affaire en connaît peu de chose. Il est possible que son raisonnement soit bon et que personne ne soit arrivé à le réfuter. Mais s'il est, lui aussi, incapable de réfuter le raisonnement de la partie adverse. et s'il n'en a même pas connaissance, il n'a aucune raison de préférer une opinion à une autre. La position rationnelle à adopter dans son cas serait la suspension du jugement, et faute de savoir s'en contenter, soit il se laisse conduire par l'autorité, soit il adopte, comme la majorité des gens, le parti pour lequel il éprouve le penchant le plus fort. Il ne suffit pas non plus qu'il écoute les arguments de ses adversaires de la bouche de ses propres maîtres, présentés à leur façon, et accompagnés de ce qu'ils proposent comme des réfutations. Ce n'est pas comme cela que l'on rend justice aux arguments, ou qu'on les confronte vraiment avec son propre esprit. On doit être capable de les écouter de la bouche même des personnes qui les croient réellement, qui les défendent sérieusement, et qui font tout leur possible pour les soutenir, Il faut les connaître sous leur forme la plus plausible et la plus persuasive et il faut sentir toute la force de la difficulté que la véritable conception du sujet doit affronter et résoudre ; sans quoi on ne possède jamais réellement soi-même cette partie de la vérité qui affronte la difficulté et la supprime. MILL, De la Liberté
Liens utiles
- Dans une lettre à un ami, après un rapide examen de la manière dont l'histoire était comprise avant lui, Augustin Thierry expose sa propre manière de la concevoir et de la traiter. © Tu te rappelles l’enthousiasme que provoqua chez moi la lecture du sixième livre des Martyrs. Ce moment a été décisif pour ma vocation. Je serai historien, mais je veux faire quelque chose de tout à fait nouveau.
- La Curée de ses amis qui allait être exproprié, rue de la Pépinière; il eut bien soin de dire à chacun des deux compères qu'il ne parlerait de cette affaire à aucun autre membre de la commission, que c'était une chose en l'air, mais qu'il comptait sur toute sa bienveillance.
- Comment connaît-on notre propre corps ?
- Comment l'homme connaît-il son propre comportement et que vaut cette connaissance ?
- Peut-on connaître l'homme comme on connaît une chose ?