C'était pour nous une denrée plus précieuse que l'or.
Publié le 30/10/2013
Extrait du document
«
Nous
nousassîmes entriangle.
Levisage deTom étaittrèshâlé etses yeux étaient clairs.
Il portait desvêtements debonne qualité, maisiln’avait jamaisl’airbien habillé.
Il
différait deson père.
Samoustache étaitmalcoupée, sescheveux endésordre etses
mains calleuses.
Mary demanda :
« Oncle Tom,comment fait-onpourdevenir ungarçon ?
– Comment ? Mais,Mary, onnaît garçon…
– Ce n’est pasçaque jete demande.
Comment, moi, je
peux devenir ungarçon ? »
Tom laregarda gravement.
« Toi ? » demanda-t-il.
Elle parla trèsvite :
« Je neveux pasêtre unefille, oncle Tom.Jeveux êtreungarçon.
Lesfilles, ça
s’embrasse toutletemps etça joue àla poupée.
Jeveux êtreungarçon. »
Des larmes decolère roulèrent surlesjoues deMary.
Tom baissa lesyeux, regarda sesmains etgratta unedeses paumes calleuses.
Jecrois
qu’à cemoment-là ilaurait vouludirequelque chosedebeau, trouver desmots comme
ceux deson père, caressants etchantants.
« Je nevoudrais pasque tusois ungarçon, dit-il.
– Pourquoi ?
– Je t’aime parcequetuesune petite fille. »
Une idole s’écroula danslatête deMary.
« Tu veux direquetuaimes lesfilles ?
– Oui, Mary,jeles aime. »
Le mépris sepeignit surlevisage deMary.
Sic’était vrai,Tom étaitunidiot.
Ellepritson
air « à moi-on-ne-me-la-fait-pas » :
« Admettons, dit-elle.Maiscomment je dois
faire pour devenir ungarçon ? »
Tom comprit qu’ilperdait l’estime deMary alorsqu’ilaurait vouluqu’elle l’aimât et
qu’elle l’admirât.
Enmême temps, unfin ruban d’acier sedéplaçait enlui pour couper la
tête auxmensonges.
Ilregarda lescheveux deMary, siclairs qu’ilssemblaient blancs,
tressés pourqu’ils nelagênent pas,etsales àleurs extrémités, carMary s’essuyait les
mains sursanatte quand, aujeu debilles, elleavait uncoup difficile àtirer.
Tomscruta
son visage hostile.
« Je necrois pasque tuveuilles vraiment changer.
– Si. »
Tom setrompait, elleledésirait vraiment.
« Eh bien, dit-il, c’estimpossible.
Etun jour viendra oùtuen seras heureuse.
– Je neserai pasheureuse », ditMary.
Puis ellesetourna versmoietdit avec unton demépris glacé :
« Il nesait pas. »
Le visage deTom secrispa etjefrémis devant l’énormité del’accusation.
Maryétait
brave etâpre aujeu.
C’est pourquoi ellegagnait touteslesbilles deSalinas.
Tom, embarrassé, dit :
« Si tamère estd’accord, j’iraicommander deshuîtres toutàl’heure etnous les
mangerons cesoir.
– Je n’aime pasleshuîtres », ditMary.
Et elle sedirigea résolument versnotre chambre, dontelleclaqua laporte.
« C’est bienunefille », ditTom.
Nous étions seulsetjesentais qu’ilétait demon devoir depanser lablessure queMary
avait ouverte.
« Moi j’aime bienleshuîtres, dis-je.
– Je lesais bien.
EtMary aussi.
– Oncle Tom,iln’y avraiment pasmoyen qu’elledevienne ungarçon ?
– Je n’en connais pas,dit-il tristement.
Sij’en connaissais un,jelelui aurais dit..
»
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