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Colette, La maison de Claudine, 1922 (texte)

Publié le 28/03/2011

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Parties du programme abordées:    - Le XXe siècle.    - Colette.    Conseils pratiques: Plan relativement facile à élaborer (en s'appuyant sur le libellé).    S'intéresser de près à la forme, aux pronoms, aux temps des verbes.    Prévoir une analyse serrée des notations de couleurs, des diverses oppositions, etc.            Colette raconte dans La maison de Claudine, ses souvenirs d'enfance. Le texte est extrait du premier récit: « Où sont les enfants?« Colette y évoque ses jeux à l'ombre de la maison.    Grande maison grave, revêche avec sa porte à clochette d'orphelinat, son entrée cochère à gros verrou de geôle ancienne, maison qui ne souriait que d'un côté. Son revers, invisible au passant, doré par le soleil, portant manteau de glycine et de bignonier (1) mêlés, lourds à l'armature de fer fatiguée, creusée en son milieu comme un hamac, qui ombrageait une petite terrasse dallée et le seuil du salon... Le reste vaut-il que je le peigne, à l'aide de pauvres mots?    Je n'aiderai personne à contempler ce qui s'attache de splendeur, dans mon souvenir, aux cordons rouges d'une vigne d'automne que ruinait son propre poids, cramponnée, au cours de sa chute, à quelque bras de pin. Ces lilas massifs dont la fleur compacte, bleue dans l'ombre, pourpre au soleil, pourrissait tôt étouffée par sa propre exubérance, ces lilas morts depuis longtemps ne remonteront pas grâce à moi vers la lumière, ni le terrifiant clair de lune, — argent, plomb gris, mercure, facettes d'améthystes coupantes, blessants saphirs aigus, — qui dépendait de certaine vitre bleue, dans le kiosque au fond du jardin.    Maison et jardin vivent encore, je le sais, mais qu'importe si la magie les a quittés, si le secret est perdu qui ouvrait, — lumière, odeurs, harmonie d'arbres et d'oiseaux, murmure de voix humaines qu'a déjà suspendu la mort, — un monde dont j'ai cessé d'être digne?...    Colette, La maison de Claudine, 1922.    (1) Bignonier: ou plutôt bignonia, arbrisseau grimpant, originaire d'Amérique ou d'Asie, cultivé pour ses longues fleurs orangées en doigt de gant.    Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous pourrez, par exemple, montrer ce qui fait de cette description une évocation poétique et nostalgique.

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