Diderot complet
Publié le 14/12/2011
Extrait du document

La librairie Herman a entrepris l'édition
intégrale des oeuvres de Diderot. La dernière édition
de l'écrivain remOnte à environ un siècle, et on
sait que, depuis lors, d'importantes découvertes ont
été faites non seulement pour l'auteur du Neveu de
Rameau mais surtout au sujet de son oeuvre
puisque le spécialiste américain Herbert Dickmann
a eu la chance de mettre la main sur le fonds V andeul,
conservé chez les descendants de Diderot qui
ne se souciaient pas de le livrer au public malgré
l'immense intérêt présenté par cette masse de
manuscrits. En 1952, le fonds, inventorié, répertorié,
étudié, entrait à la Bibliothèque Nationale.
Julien Cain pensa alors qu'il devenait utile de faire
\me édition renouvelée de Diderot. Ce qui fut décidé
mais ne se fit pas aussi vite qu'il l'aurait souhaité.
Plus de vingt années passèrent avant que les premiers
volumes soient publiés. Les trois premiers
volumes (I, II et XI), viennent de paraître. Il y en
aura trente-trois. Une cinquantaine de spécialistes
français et étrangers se sont chargés de l'établissement
des textes, dont l'orthographe a été modernisée.

«
bles.
C'est la clé de Notre-Dame.
Ce n'est plus la cathédrale des couronnements royaux qui est au
centre du roman, mais celle de Paris ; ce ne sont
plus les chevaliers de l'univers de Walter
Scott, qu'il connaissait si bien, dont Hugo fait ses héros,
mais le peuple parisien, figuré ici, dans son inquié
tante force,
par Quasimodo.
D'autres aspects de
cette histoire à double entente apparaissent : la jalousie de Claude Frolio, amoureux de l'Esméral
da, c'est aussi le drame de-l'auteur qu'Adèle n'aime
guère.
Le roman.
est biographique, ou presque.
Autre œuvre biographique :
Les Travailleurs de la Mer, publiée bien après Notre-Dame-de-Paris, trente-cinq années plus tard.
Dans l'ombre de
l'écriture passent les fantômes de sa fille Adèle,_ ceux aussi de Léopoldine et de Vacquèrië.iioyes a
Villequier.
· « Dans Les Travailleurs, écrit Yves Gohin, Hugo rêve qu'il a choisi de mourir à Ville
quier, à la place de Charles Vacquerie, pour lui
céder sans réserve Léopoldine vivante.
» Quand
Hugo écrit son roman, il continue à faire tourner
les tables, se situant ainsi entre l'univers des
vivants et celui des morts, comme
la maison de l'exil Hauteville House, se situe, sur la falaise, entre
le ciel et les profondeurs de la mer.
La grande allé
gorie imaginée par Hugo trouve ici nombre de ses
explications.
Mais les explications, celles de Gilliatt
comme celles de Quasimodo, les exégètes de l'écri
vain les ont trouvées surtout dans un immense
monceau de documents qii'ils pùblient en notës, cë
sont des lettres, des propos, des poèmes, qui éclai· rent obliquement l'imagerie romanesque pour lui
donner un relief qu'on ne devine pas à la première
lecture.
Mort d'Henri Bosco
Henri Bosco est mort le 4 mai à Nice.
Le grand
public, sans toujours connaître son œuvre, connaît
au moins Pauteur puisqu'un de ses livres,
L ':A ne Culotte, réalisé par la Télévision française, a été
présenté à deux reprises sur les écrans.
Bosco, dont la famille comptait un illustre parent, saint Jean
Bosco, était d'origine italienne mais lui était né à Avignon, en 1888.
Son père était chanteur et Bosco
lui-même fit des études musicales poussées avant
de se tourner vers l'enseignement.
Il passa une
agré gation d'italien.
Il fit la guerre de 1914 en Orient et
se battit aux Dardanelles.
La paix revenue, il fut
nommé professeur de Français à l'Institut français
de Naples.
En 1940, il est nommé à Rabat ; il y
occupe la chaire de lettres supérieures.
Il se trouve
alors dans un milieu privilégié et tient une place
importante dans la vie intellectuelle marocaine.
Il
dirige la revue Aguedal.
La mas-Théotime, qu'il
publie à Alger, lui vaut, en 1945, le prix Théo
phraste-Renaudot.
En 1953, il obtient le Prix ,national des Lettres.
Il est difficile de classer cet écrivain dans un
groupe quelconque ; on sait qu'il a eu de l'amitié
pour
Max Jacob qu'il fréquenta, qu'il fut à un
moment proche des surréalistes ; on sait qu'il admirait
les écrivains de
la Provence du paganis
me, comme Joseph d'Arbaud,l'auteur de l'étrange
Bite du Vaccarès.
Il était méridional, provençal,
mais sans rien qui le rapprochât d'un Pagnol, par exemple, ou d'un Giono.
Il était, par nature, le
poète de la terre.
Chez lui, les eaux, les plantes,
les bois, les chemins parlent, ou en donnent
l'impression.
Dès qu'on pénètre dans les paysages
qu'il décrit, on entre dans un univers mystérieux
et fantastique, non pas d'un fantastique de fic
tion, qui cherche
à créer l'angoisse, mais d'un
fantastique quotidien, comme si tout à coup le réel décrochait, changeait de tonalité, entrait dans
un état second.
La vérité n'est pas vraie chez
lui et c'est ce qui fait le charme étrange et
un peu inquiétant des histoires qu'il raconte.
Un
jardin y est toujours enchanté, une rocaille toujours
habitée de quelque divinité, une maison toujours
chargée d'une présence invisible.
Les objets vivent
quand Bosco les décrit et cette vie n'est pas seule
ment une expression poétique, elle fait partie de la
nature même de ces objets, comme si une fontaine
ne pouvait pas ne pas être une fée, un arbre, un
démon.
Dans un de ses livres, on voit un homme,
allongé près d'un étang, écouter, dans le creux d'un
roseau étêté,
le bruit des profondeurs de la mare.
Ce ne sont pas seulement les paysages ou les objets
qui s'animent d'une vie étrange, mais les personna
ges qu'il met en scène sont, eux-aussi, différents.
On ne sait trop ce qu'ils portent en eux, quel dépla
cement de leur apparence se produit qui les situe
subtilement,
d•une façon des plus insolites, sur un
autre plan, dans une autre dimension.
Et pourtant,
comme les paysages ou les objets de Bosco, tous
familiers, tous quotidiens, ils appartiennent
à la même humanité que chacun.
Mais c'est le regard qW les différencie, l'écriture qui les métamorphose.
Bosco, jeune, aimait jouer avec les mots, fabrique!~' des contrepèteries, des anagrammes, des proverbes
sans queue-ni-tête, pour le seul plaisir de manier le
verbe à sa guise, d'en apprivoiser la puissance et
d'en détruire l'immédiate apparence.
.
Le déséquilibre s'instaure vite et le lecteur est
pris comme au piège d'une inquiétude ou d'un ma
laise qu'il discerne sans parvenir
à se les expliquer,
ou même à s'en débarrasser.
Ce sont des vapeurs
délétères qui l'enferment et le ravissent à
la raison.
En fait, Bosco rêve ses histoires.
Il a gardé, à l'âge
adulte, le regard et l'ingénuité de son enfance.
C'est
pourquoi tout, avec lui, est différent de ce que voit
l'adulte;
il se déplace dans un monde de mystères,
au milieu d'une humanité d'extra-terrestres.
Des
extra-terrestres qui sont jardiniers, notaires, épi
ciers, vieilles filles, caraques, des Bohémiens.
La 1 lumière et la nuit, l'eau, la rocaille, le vent et la sé cheresse, constituent le décor antinomique de cette
promenade émerveillée où la femme apparaît tou jotirs, dans une œuvre dont la ~eule sensualité est
celle de la terre et des éléments de l'univers, comme
une personnalisation du
m'al, quand ce n'est pas,
tout à l'inverse, la révélatiop de la virginité.
C'est
un écrivain un peu sauvage et terriblement envoû
tant, dans le sens
le plus étroit du terme..
»
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