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Discours de Léon Gambetta

Publié le 14/04/2013

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discours

À la fin des années 1870, la République est encore balbutiante et les courants républicains se mobilisent autour de l’anticléricalisme pour lutter contre les partisans de l’Ordre moral. Au printemps 1877, au paroxysme des agitations concurrentes — anticléricales et ultramontaines — Léon Gambetta dénonce l’Église (qu’il juge rétrograde et intrinsèquement antirépublicaine) et son influence sur l’État et le peuple. Porte-parole du « radicalisme anticlérical «, avocat d’une citoyenneté et d’une République foncièrement laïques, l’orateur s’oppose ainsi, non sans succès, au dernier assaut de la France du passé contre la démocratie conquérante.

Critique du cléricalisme et des menées ultramontaines par Léon Gambetta (4 mai 1877)

 

Je dis que, devant une chambre politique, en face d’un gouvernement composé d’hommes politiques, ce qu’il faut, c’est signaler et dénoncer, sous le masque transparent des querelles religieuses, l’action politique d’une faction politique.

 

 

[…] j’affirme que de toutes parts on livre assaut à l’État ; on lui fait des brèches au nom de la religion ; et c’est pourquoi il n’y a au fond de tout cela que de pures questions politiques.

 

 

[…] les […] hommes qui, dans notre pays, mènent l’assaut contre les institutions, contre la révolte de 1879, contre ses conquêtes, […] sont en même temps à la tête des comités catholiques, des cercles catholiques, des associations catholiques.

 

 

[…] Comment en sommes-nous venus à ce degré de faiblesse et d’impuissance, qu’on puisse voir le pape s’adresser directement en France soit à des particuliers, soit à une collectivité, sans recourir à l’intermédiaire du pouvoir civil ?

 

 

[…] Le mal clérical s’est infiltré profondément dans ce que l’on appelle les classes dirigeantes du pays.

 

 

[…] Si, dis-je, on n’adopte pas un prompt remède pour résister à cet esprit d’envahissement et de corruption, il atteindra le double but qu’il se propose : la conquête de l’État et la direction des foules. Le gouvernement déclare qu’il entend délivrer la France des étreintes de la politique ultramontaine. Il y a une chose qui, à l’égal de l’ancien régime, répugne à ce pays […], c’est la domination du cléricalisme.

 

 

[…] Et je ne fais que traduire les sentiments intimes du peuple de France en disant du cléricalisme ce qu’en disait un jour mon ami Peyrat : « Le cléricalisme ? Voilà l’ennemi ! «

 

 

Source : Gambetta (Léon), Discours et plaidoyers choisis, Paris, G. Charpentier et Cie éditeurs, 1883.

 

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