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Publié le 30/10/2013

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enfants. IV. URSUS ESPIONNE LA POLICE 26 'homme Qui Rit n homme conduit au magistrat par les gens de police étant, après tout, un événement fort vulgaire, et chacun ayant ses affaires, les curieux s'étaient dispersés. Il n'était resté, sur la piste de Gwynplaine, qu'Ursus. n passa devant les deux chapelles, qui se faisaient face, des Recreative Religionists et de la Ligue Halleluiah, deux sectes 'alors qui subsistent encore aujourd'hui. uis le cortège serpenta de ruelle en ruelle, choisissant de préférence les roads non encore bâtis, les rows où poussait 'herbe et les lànes déserts, et fit force zigzags. nfin il s'arrêta. n était dans une ruette exiguë. Pas de maisons, si ce n'est l'entrée deux ou trois masures. Cette ruette était composée e deux murs, l'un à gauche, bas; l'autre à droite, haut. La muraille haute était noire et maçonnée à la saxonne, avec des réneaux, des scorpions et des carrés de grosses grilles sur des soupiraux étroits. Aucune fenêtre; ça et là seulement des fentes, qui étaient d'anciennes embrasures de pierriers et d'archegayes. On voyait, au pied de ce grand mur, comme le trou au bas de la ratière, un tout petit guichet, très surbaissé. e guichet, emboîté dans un lourd plein cintre de pierre, avait un judas grillé, un marteau massif, une large serrure, des gonds noueux et robustes, un enchevêtrement de clous, une cuirasse de plaques et de peintures, et était fait de fer plus que de bois. Personne dans la ruette. Pas de boutiques, pas de passants. Mais on entendait tout près un bruit continu comme si la ruette eût été parallèle à un torrent. C'était un vacarme de voix et de voitures. Il était probable qu'il y avait de l'autre côté de l'édifice noir une grande rue, sans doute la rue principale de Southwark, laquelle se reliait d'un bout à la route de Cantorbéry et de l'autre bout au pont de Londres. Dans toute la longueur de la ruette un guetteur, en dehors du cortége enveloppant Gwynplaine, n'eût vu d'autre face humaine que le blême profil d'Ursus, risqué et à demi avancé dans la pénombre d'un coin de mur, regardant et ayant peur de voir. Il s'était posté dans le repli que faisait un zigzag de la rue. L'escouade se groupa devant le guichet. Gwynplaine était au centre, mais avait maintenant derrière lui le wapentake et son bâton de fer. Le justicier-quorum leva le marteau et frappa trois coups. Le judas s'ouvrit. Le justicier-quorum dit: De par sa majesté. La pesante porte de chêne et de fer tourna sur ses gonds, et une ouverture livide et froide s'offrit, pareille à une bouche d'antre. Une voûte hideuse se prolongeait dans l'ombre. Ursus vit Gwynplaine disparaître là-dessous. V. MAUVAIS LIEU Le wapentake entra après Gwynplaine. V. MAUVAIS LIEU 227 L'homme Qui Rit Puis le justicier-quorum. Puis toute l'escouade. e guichet se referma. a pesante porte revint s'appliquer hermétiquement sur ses chambranles de pierre sans qu'on vît qui l'avait ouverte ni qui a refermait. Il semblait que les verrous rentrassent d'eux-mêmes dans leurs alvéoles. uelques-uns de ces mécanismes inventés par l'antique intimidation existent encore dans les très vieilles maisons de orce. Porte dont on ne voyait pas le portier. Cela faisait ressembler le seuil de la prison au seuil de la tombe. e guichet était la porte basse de la geôle de Southwark. ien dans cet édifice vermoulu et revêche ne démentait la mine discourtoise propre à une prison. n temple paien, construit par les vieux cattieuchlans pour les Mogons qui sont d'anciens dieux anglais, devenu palais our Ethelulfe et forteresse pour saint Edouard, puis élevé à la dignité de prison en 1199 par Jean sans Terre, c'était là la eôle de Southwark. Cette geôle, d'abord traversée par une rue, comme Chenonceaux l'est par une rivière, avait été endant un siècle ou deux une gate, c'est-à-dire une porte de faubourg; puis on avait muré le passage. Il reste en ngleterre quelques prisons de ce genre; ainsi, à Londres, Newgate; à Cantorbéry, Westgate; à Edimbourg, Canongate. En rance la Bastille a d'abord été une porte. resque toutes les geôles d'Angleterre offraient le même aspect, grand mur au dehors, au dedans une ruche de cachots. ien de funèbre comme ces gothiques prisons où l'araignée et la justice tendaient leurs toiles, et où John Howard, ce rayon, n'avait pas encore pénétré. Toutes, comme l'antique géhenne de Bruxelles, eussent pu être appelées Treurenberg, maison des pleurs. On éprouvait, en présence de ces constructions inclémentes et sauvages, la même angoisse que ressentaient les avigateurs antiques devant les enfers d'esclaves dont parle Plaute, îles ferricrépitantes, ferricrepiditae insulae, lorsqu'ils passaient assez près pour entendre le bruit des chaînes. La geôle de Southwark, ancien lieu d'exorcismes et de tourments, avait d abord eu pour spécialité les sorciers, ainsi que 'indiquaient ces deux vers gravés sur une pierre fruste au-dessus du guichet: Sunt arreptitii vexati doemone multo. Est energumenus quem doemon possidet unus.[1] [1] Dans le démoniaque un enfer se démène. Avec un simple diable, on n'est qu'énergumène. Vers qui fixent la nuance délicate entre le démoniaque et l'énergumène. Au-dessus de cette inscription était clouée à plat contre le mur, signe de haute justice, une échelle de pierre, laquelle avait ét de bois jadis, mais changée en pierre par l'enfouissement dans la terre pétrifiante du lieu nommé Aspley-Gowis, près l'abbaye de Woburn. La prison de Southwark, aujourd'hui démolie, donnait sur deux rues, auxquelles, comme gate, elle avait autrefois servi de ommunication, et avait deux portes; sur la grande rue, la porte d'apparat, destinée aux autorités, et, sur la ruette, la orte de souffrance, destinée au reste des vivants. Et aux trépassés aussi; car lorsqu'il mourait un prisonnier dans la eôle, c'était par là que le cadavre sortait. Une libération comme une V. MAUVAIS LIEU 28 'homme Qui Rit utre. a mort, c'est l'élargissement dans l'infini. 'est par l'entrée de souffrance que Gwynplaine venait d'être introduit dans la prison. a ruette, nous l'avons dit, n'était autre chose qu'un petit chemin caillouté, serré entre deux murs se faisant face. Il y a en e genre à Bruxelles le passage dit: Rue d'une personne. Les deux murs étaient inégaux; le haut mur était la prison, le mur bas était le cimetière. Ce mur bas, clôture du pourrissoir mortuaire de la geôle, ne dépassait guère la stature d'un homme. Il était percé d'une porte, vis-à-vis le guichet de la geôle. Les morts n'avaient que la peine de traverser la rue. Il suffisait de longer le mur une vingtaine de pas pour entrer au cimetière. Sur la muraille haute était appliquée une échelle patibulaire, en face sur la muraille basse était sculptée une tête de mort. L'un de ces murs n'égayait pas l'autre. VI. QUELLES MAGISTRATURES IL Y AVAIT SOUS LES PERRUQUES 'AUTREFOIS Quelqu'un qui, en ce moment-là, eût regardé de l'autre côté de la prison, du côté de la façade, eût aperçu la grande rue e Southwark, et eût pu remarquer, en station devant la porte monumentale et officielle de la geôle, une voiture de oyage, reconnaissable à sa «loge de carrosse« qu'on appellerait aujourd'hui cabriolet. n cercle de curieux entourait cette voiture. Elle était armoriée, et l'on en avait vu descendre un personnage qui était ntré dans la prison; probablement un magistrat, conjecturait la foule; les magistrats en Angleterre étant souvent nobles t ayant presque toujours «droit d'écuage«. En France, blason et robe s'excluaient presque; le duc de Saint-Simon dit en arlant des magistrats: «Les gens de cet état.« En Angleterre un gentilhomme n'était point déshonoré parce qu'il était uge. e magistrat ambulant existe en Angleterre; il s'appelle juge de circuit, et rien n'était plus simple que de voir dans ce carrosse le véhicule d'un magistrat en tournée. Ce qui était moins simple, c'est que le personnage supposé magistrat était descendu, non de la voiture même, mais de la loge de devant, place qui n'est pas habituellement celle du maître. Autre particularité: on voyageait à cette époque, en Angleterre, de deux façons, par «le carrosse de diligence« à raison d'un shelling tous les cinq milles, et en poste à franc étrier moyennant trois sous par mille et quatre sous au postillon après chaque poste; une voiture de maître, qui se passait la fantaisie de voyager par relais, payait par cheval et par mille autant de shellings que le cavalier courant la poste payait de sous; or la voiture arrêtée devant la geôle de Southwark était attelée de quatre chevaux et avait deux postillons, luxe de prince. Enfin, ce qui achevait d'exciter et de déconcerter les conjectures, cette voiture était minutieusement fermée. Les panneaux pleins étaient levés. Les vitres étaient bouchées avec des volets; toutes les ouvertures par où l'oeil eût pu pénétrer étaient masquées; du dehors on ne pouvait rien voir dedans, et il est probable que du dedans on ne pouvait rien voir dehors. Du reste, il ne semblait pas qu'il y eût quelqu'un dans cette voiture. Southwark étant dans le Surrey, c'est au shériff du comté de Surrey que ressortissait la prison de Southwark. Ces juridictions distinctes étaient très fréquentes en Angleterre. Ainsi, par exemple, la Tour de Londres n'était supposée située dans aucun comté; c'est-à-dire que, légalement, elle était en quelque sorte en l'air. La Tour ne reconnaissait d'autre autorité juridique que son constable, qualifié custos turris. La Tour avait sa juridiction, son église, sa cour de justice et son gouvernement à part. L'autorité du custos, ou constable, s'étendait hors de Londres sur vingt et un hamlets, traduisez: hameaux. Comme en Grande-Bretagne les singularités légales se greffent les unes sur les autres, l'office de maître canonnier d'Angleterre relevait de la Tour de Londres. 'autres habitudes légales semblent plus bizarres encore. Ainsi la cour de l'amirauté anglaise consulte et VI. QUELLES AGISTRATURES IL Y AVAIT SOUS LES PERRUQUES D'AUTREFOIS 29 'homme Qui Rit pplique les lois de Rhodes et d'Oleron (île française qui a été anglaise). e shériff d'une province était très considérable. Il était toujours écuyer, et quelquefois chevalier. Il était qualifi spectabilis dans les vieilles chartes; «homme à regarder«. Titre intermédiaire entre illustris et clarissimus, moins que le premier, plus que le second. Les shériffs des comtés étaient jadis choisis par le peuple; mais Edouard II, et après lui Henri VI, ayant repris cette nomination pour la couronne, les shériffs étaient devenus une émanation royale. Tous recevaient leur commission de sa majesté, excepté le shériff du Westmoreland qui était héréditaire, et les shériffs de Londres et de Midlesex qui étaient élus par la livery dans le Commonhall. Les shériffs de Galles et de Chester possédaient de certaines prérogatives fiscales. Toutes ces charges subsistent encore en Angleterre, mais, usées peu à peu au frottement des moeurs et des idées, elles n'ont plus la même physionomie qu'autrefois. Le shériff du comté avait la fonction d'escorter et de protéger les «juges itinérants«. Comme on a deux bras, il avait deux officiers, son bras droit, le sous-shériff, et son bras gauche, le justicier-quorum. Le justicier-quorum, assisté du bailli de la centaine, qualifié wapentake, appréhendait, interrogeait, et, sous la responsabilité du shériff, emprisonnait, pour être jugés par les juges de circuit, les voleurs, meurtriers, séditieux, vagabonds, et tous gens de félonie. La nuance entre le sous-shériff et le justicier-quorum, dans leur service hiérarchique vis-à-vis du shériff, c'est que le sous-shériff accompagnait, et que le justicier-quorum assistait. Le shériff tenait deux cours, une cour sédentaire et centrale, la County-court, et une cour voyageante, la Shériff-turn. Il représentait ainsi l'unité et l'ubiquité. Il pouvait comme juge se faire aider et renseigner, dans les questions litigieuses, par un sergent de la coiffe, dit sergens coifae, qui est un sergent en droit et qui porte, sous la calotte noire, une coiffe de oile blanche de Cambrai. Le shériff désencombrait les maisons de justice; quand il arrivait dans une ville de sa province, il vait le droit d'expédier sommairement les prisonniers, ce qui aboutissait soit à leur renvoi, soit à leur pendaison, et ce ui s'appelait «délivrer la geôle«, goal delivery. Le shériff présentait le bill de mise en cause aux vingt-quatre jurés d'accusation; s'ils l'approuvaient, ils écrivaient dessus: billa vera; s'ils le désapprouvaient, ils écrivaient: ignoramus; alors l'accusation était annulée et le shériff avait le privilège de déchirer le bill. Si, pendant la délibération, un jur mourait, ce qui, de droit, acquittait l'accusé et le faisait innocent, le shériff, qui avait eu le privilège d'arrêter l'accusé, avait le privilège e le mettre en liberté. Ce qui faisait singulièrement estimer et craindre le shériff, c'est qu'il avait pour charge d'exécuter tous les ordres de sa majesté; latitude redoutable. L'arbitraire se loge dans ces rédactions-là. Les officiers qualifiés verdeors, et les coroners faisaient cortège au shériff, et les clercs du marché lui prêtaient main-forte, et il avait une très belle suite de gens cheval et de livrées. Le shériff, dit Chamberlayne, est «la vie de la Justice, de la Loi et de la Comté«. En Angleterre, une démolition insensible pulvérise et désagrège perpétuellement les lois et les coutumes. De nos jours, insistons-y, ni le shériff, ni le wapentake, ni le justicier-quorum, ne pratiqueraient leurs charges comme ils les pratiquaient en ce temps-là. Il y avait dans l'ancienne Angleterre une certaine confusion de pouvoirs, et les attributions mal définies se résolvaient en empiétements, qui seraient impossibles aujourd'hui. La promiscuité de la police et de la justice a cessé. Les noms sont restés, les fonctions se sont modifiées. Nous croyons même que le mot wapentake a changé de sens. Il signifiait une magistrature, maintenant il signifie une division territoriale; il spécifiait le centenier, il spécifie le canton ( centum). Du reste, à cette époque, le shériff de comté combinait, avec quelque chose de plus et quelque chose de moins, et ondensait dans son autorité, à la fois royale et municipale, les deux magistrats qu'on appelait jadis en France Lieutenant civil de Paris et Lieutenant de police. Le lieutenant civil de Paris est assez bien qualifié par cette vieille note de police: «M. le lieutenant civil ne hait pas les querelles domestiques, parce que le pillage est toujours pour lui.« (22 juillet 1704.) Quant u lieutenant de police, personnage inquiétant, multiple et vague, il se résume en l'un de ses meilleurs types, René 'Argenson, qui, au dire de Saint-Simon, avait sur son visage les trois juges d'enfer mêlés. es trois juges d'enfer étaient, on l'a vu, à la Bishopsgate de Londres. I. QUELLES MAGISTRATURES IL Y AVAIT SOUS LES PERRUQUES D'AUTREFOIS 30 'homme Qui Rit VII. FRÉMISSEMENT Quand Gwynplaine entendit le guichet, grinçant de tous ses verrous, se refermer, il tressaillit. Il lui sembla que cette porte, qui venait de se clore, était la porte de communication de la lumière avec les ténèbres, donnant d'un côté sur le ourmillement terrestre, et de l'autre sur le monde mort, et que maintenant toutes les choses qu'éclaire le soleil étaient derrière lui, qu'il avait franchi la frontière de ce qui est la vie, et qu'il était dehors. Ce fut un profond serrement de coeur. Qu'allait-on faire de lui? Qu'est-ce que tout cela voulait dire? Où était-il? Il ne voyait rien autour de lui; il se trouvait dans du noir. La porte en se fermant l'avait fait momentanément aveugle. Le

« rayon, n'avait pasencore pénétré.

Toutes,comme l'antique géhennedeBruxelles, eussentpuêtre appelées Treurenberg, maison despleurs . On éprouvait, enprésence deces constructions inclémentesetsauvages, lamême angoisse queressentaient les navigateurs antiquesdevantlesenfers d'esclaves dontparle Plaute, îlesferricrépitantes, ferricrepiditae insulae , lorsqu'ils passaient assezprèspour entendre lebruit deschaînes. La geôle deSouthwark, ancienlieud'exorcismes etde tourments, avaitdabord eupour spécialité lessorciers, ainsique l'indiquaient cesdeux versgravés surune pierre frusteau−dessus duguichet: Suntarreptitii vexatidoemone multo. Est energumenus quemdoemon possidet unus.[1] [1] Dans ledémoniaque unenfer sedémène.

Avecunsimple diable, onn'est qu'énergumène. Vers quifixent lanuance délicate entreledémoniaque etl'énergumène. Au−dessus decette inscription étaitclouée àplat contre lemur, signe dehaute justice, uneéchelle depierre, laquelle avait étde bois jadis, maischangée enpierre parl'enfouissement danslaterre pétrifiante dulieu nommé Aspley−Gowis, près l'abbaye deWoburn. La prison deSouthwark, aujourd'hui démolie,donnaitsurdeux rues, auxquelles, comme gate , elle avait autrefois servide communication, etavait deux portes; surlagrande rue,laporte d'apparat, destinéeauxautorités, et,sur laruette, la porte desouffrance, destinéeaureste desvivants.

Etaux trépassés aussi;carlorsqu'il mourait unprisonnier dansla geôle, c'était parlàque lecadavre sortait.Unelibération commeuneV.MAUVAIS LIEU 228 L'homme QuiRit autre. La mort, c'estl'élargissement dansl'infini. C'est parl'entrée desouffrance queGwynplaine venaitd'êtreintroduit danslaprison. La ruette, nousl'avons dit,n'était autrechose qu'unpetitchemin caillouté, serréentre deuxmurs sefaisant face.Ilya en ce genre àBruxelles lepassage dit: Rue d'une personne . Les deux murs étaient inégaux; lehaut murétait laprison, lemur bas était lecimetière.

Cemur bas,clôture dupourrissoir mortuairedelageôle, nedépassait guèrelastature d'un homme.

Ilétait percé d'une porte, vis−à−vis leguichet delageôle.

Lesmorts n'avaient quelapeine detraverser larue.

Il suffisait delonger lemur unevingtaine depas pour entrer aucimetière.

Surlamuraille hauteétaitappliquée uneéchelle patibulaire, enface surlamuraille basseétaitsculptée unetête demort.

L'undeces murs n'égayait pasl'autre. VI. QUELLES MAGISTRATURES ILYAVAIT SOUSLESPERRUQUES D'AUTREFOIS Quelqu'un qui,encemoment−là, eûtregardé del'autre côtédelaprison, ducôté delafaçade, eûtaperçu lagrande rue de Southwark, eteût puremarquer, enstation devantlaporte monumentale etofficielle delageôle, unevoiture de voyage, reconnaissable àsa «loge decarrosse» qu'onappellerait aujourd'hui cabriolet. Un cercle decurieux entourait cettevoiture.

Elleétait armoriée, etl'on enavait vudescendre unpersonnage quiétait entré danslaprison; probablement unmagistrat, conjecturait lafoule; lesmagistrats enAngleterre étantsouvent nobles et ayant presque toujours «droitd'écuage».

EnFrance, blasonetrobe s'excluaient presque;leduc deSaint−Simon diten parlant desmagistrats: «Lesgens decet état.» EnAngleterre ungentilhomme n'étaitpointdéshonoré parcequ'ilétait juge. Le magistrat ambulant existeenAngleterre; ils'appelle juge decircuit , et rien n'était plussimple quedevoir dans ce carrosse levéhicule d'unmagistrat entournée.

Cequi était moins simple, c'estquelepersonnage supposémagistrat était descendu, nondelavoiture même,maisdelaloge dedevant, placequin'est pashabituellement celledumaître.

Autre particularité: onvoyageait àcette époque, enAngleterre, dedeux façons, par«lecarrosse dediligence» àraison d'un shelling touslescinq milles, eten poste àfranc étrier moyennant troissous parmille etquatre sousaupostillon après chaque poste;unevoiture demaître, quisepassait lafantaisie devoyager parrelais, payait parcheval etpar mille autant de shellings quelecavalier courant laposte payait desous; orlavoiture arrêtée devantlageôle deSouthwark était attelée dequatre chevaux etavait deux postillons, luxedeprince.

Enfin,cequi achevait d'exciter etde déconcerter les conjectures, cettevoiture étaitminutieusement fermée.Lespanneaux pleinsétaient levés.Lesvitres étaient bouchées avec desvolets; touteslesouvertures paroùl'oeil eûtpupénétrer étaientmasquées; dudehors onnepouvait rienvoir dedans, etilest probable quedudedans onnepouvait rienvoirdehors.

Dureste, ilne semblait pasqu'il yeût quelqu'un dans cette voiture. Southwark étantdansleSurrey, c'estaushériff ducomté deSurrey queressortissait laprison deSouthwark. Ces juridictions distinctesétaienttrèsfréquentes enAngleterre.

Ainsi,parexemple, laTour deLondres n'étaitsupposée située dansaucun comté; c'est−à−dire que,légalement, elleétait enquelque sorteenl'air.

LaTour nereconnaissait d'autre autorité juridique quesonconstable, qualifié custos turris . La Tour avait sajuridiction, sonéglise, sacour de justice etson gouvernement àpart.

L'autorité du custos , ou constable, s'étendaithorsdeLondres survingt etun hamlets , traduisez: hameaux . Comme enGrande−Bretagne lessingularités légalessegreffent lesunes surlesautres,. »

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