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fallait accepter ou refuser.

Publié le 04/11/2013

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fallait accepter ou refuser. Il ne peut être question de masquer l'évidence, de supprimer l'absurde en iant l'un des termes de son équation. Il faut savoir si l'on peut en vivre ou si la logique commande qu'on n meure. Je ne m'intéresse pas au suicide philosophique, mais au suicide tout court. Je veux seulement le urger de son contenu d'émotions et connaître sa logique et son honnêteté. Toute autre position suppose pour l'esprit absurde l'escamotage et le recul de l'esprit devant ce que l'esprit met à jour. Husserl dit béir au désir d'échapper « à l'habitude invétérée de vivre et de penser dans certaines conditions 'existence déjà bien connues et commodes «, mais le saut final nous restitue chez lui l'éternel et son onfort. Le saut ne figure pas un extrême danger comme le voudrait Kierkegaard. Le péril au contraire est ans l'instant subtil qui précède le saut. Savoir se maintenir sur cette arête vertigineuse, voilà 'honnêteté, la reste est subterfuge. Je sais aussi que jamais l'impuissance n'a inspiré d'aussi émouvants ccords que ceux de Kierkegaard. Mais si l'impuissance a sa place dans les paysages indifférents de 'histoire, elle ne saurait la trouver dans un raisonnement dont on sait maintenant l'exigence.       Le mythe de Sisyphe. Essai sur l'absurde. (1942)   Un raisonnement absurde   LA LIBERTÉ ABSURDE         Retour à la table des matières Maintenant le principal est fait. Je tiens quelques évidences dont je ne peux me détacher. Ce que je sais, ce qui est sûr, ce que je ne peux nier, ce que je ne peux rejeter, voilà ce qui compte. Je peux tout nier de cette partie de moi qui vit de nostalgies incertaines, sauf ce désir d'unité, cet appétit de ésoudre, cette exigence de clarté et de cohésion. Je peux tout réfuter dans ce monde qui m'entoure, me eurte ou me transporte, sauf ce chaos, ce hasard roi et cette divine équivalence qui naît de l'anarchie. Je e sais pas si ce monde a un sens qui le dépasse. Mais je sais que je ne connais pas ce sens et qu'il m'est mpossible pour le moment de le connaître. Que signifie pour moi une signification hors de ma condition ? e ne puis comprendre qu'en termes humains. Ce que je touche, ce qui me résiste, voilà ce que je omprends. Et ces deux certitudes, mon appétit d'absolu et d'unité et l'irréductibilité de ce monde à un rincipe rationnel et raisonnable, je sais encore que je ne puis les concilier. Quelle autre vérité puis-je econnaître sans mentir, sans faire intervenir un espoir que je n'ai pas et qui ne signifie rien dans les imites de ma condition ? Si j'étais arbre parmi les arbres, chat parmi les animaux, cette vie aurait un sens ou plutôt ce roblème n'en aurait point car je ferais partie de ce monde. Je serais ce monde auquel je m'oppose maintenant par toute ma conscience et par toute mon exigence de familiarité. Cette raison si dérisoire, 'est elle qui m'oppose à toute la création. Je ne puis la nier d'un trait de plume. Ce que je crois vrai, je ois donc le maintenir. Ce qui m'apparaît si évident, même contre moi, je dois le soutenir. Et qu'est-ce qui ait le fond de ce conflit, de cette fracture entre le monde et mon esprit, sinon la conscience que j'en ai ? i donc je veux le maintenir, c'est par une conscience perpétuelle, toujours renouvelée, toujours tendue. oilà ce que, pour le moment, il me faut retenir. À ce moment, l'absurde, à la fois si évident et si difficile conquérir, rentre dans la vie d'un homme et retrouve sa patrie. A ce moment encore, l'esprit peut uitter la route aride et desséchée de l'effort lucide. Elle débouche maintenant dans la vie quotidienne. lle retrouve le monde de l' « on « anonyme, mais l'homme y rentre désormais avec sa révolte et sa lairvoyance. Il a désappris d'espérer. Cet enfer du présent, c'est enfin son royaume. Tous les problèmes eprennent leur tranchant. L'évidence abstraite se retire devant le lyrisme des formes et des couleurs. Les conflits spirituels s'incarnent et retrouvent l'abri misérable et magnifique du coeur de l'homme. ucun n'est résolu. Mais tous sont transfigurés. Va-t-on mourir, échapper par le saut, reconstruire une aison d'idées et de formes à sa mesure ? Va-t-on au contraire soutenir le pari déchirant et merveilleux de l'absurde ? Faisons à cet égard un dernier effort et tirons toutes nos conséquences. Le corps, la tendresse, la création, l'action, la noblesse humaine, reprendront alors leur place dans ce monde insensé. L'homme y retrouvera enfin le vin de l'absurde et le pain de l'indifférence dont il nourrit sa grandeur.

«       Lemythe deSisyphe. Essai surl’absurde.

(1942)   Un raisonnement absurde  LALIBERTÉ ABSURDE         Retour àla table desmatièresMaintenant leprincipal estfait.

Jetiens quelques évidences dontjene peux medétacher.

Ceque je sais, cequi est sûr, ceque jene peux nier,ceque jene peux rejeter, voilàcequi compte.

Jepeux tout nier decette partie demoi quivitdenostalgies incertaines, saufcedésir d'unité, cetappétit de résoudre, cetteexigence declarté etde cohésion.

Jepeux toutréfuter danscemonde quim'entoure, me heurte oume transporte, saufcechaos, cehasard roietcette divine équivalence quinaît del'anarchie.

Je ne sais passice monde aun sens quiledépasse.

Maisjesais quejene connais pascesens etqu'il m'est impossible pourlemoment deleconnaître.

Quesignifie pourmoiune signification horsdema condition ? Je nepuis comprendre qu'entermes humains.

Ceque jetouche, cequi me résiste, voilàceque je comprends.

Etces deux certitudes, monappétit d'absolu etd'unité etl'irréductibilité decemonde àun principe rationnel etraisonnable, jesais encore quejene puis lesconcilier.

Quelleautrevérité puis-je reconnaître sansmentir, sansfaire intervenir unespoir quejen'ai pasetqui nesignifie riendans les limites dema condition ? Si j'étais arbreparmilesarbres, chatparmi lesanimaux, cettevieaurait unsens ouplutôt ce problème n'enaurait pointcarjeferais partie decemonde.

Je serais ce monde auqueljem'oppose maintenant partoute maconscience etpar toute monexigence defamiliarité.

Cetteraison sidérisoire, c'est ellequim'oppose àtoute lacréation.

Jenepuis lanier d'un trait deplume.

Ceque jecrois vrai,je dois donc lemaintenir.

Cequi m'apparaît siévident, mêmecontre moi,jedois lesoutenir.

Etqu'est-ce qui fait lefond dececonflit, decette fracture entrelemonde etmon esprit, sinonlaconscience quej'en ai ? Si donc jeveux lemaintenir, c'estparune conscience perpétuelle, toujoursrenouvelée, toujourstendue. Voilà ceque, pour lemoment, ilme faut retenir.

Àce moment, l'absurde, àla fois siévident etsidifficile à conquérir, rentredanslavie d'un homme etretrouve sapatrie.

Ace moment encore,l'esprit peut quitter laroute arideetdesséchée del'effort lucide.Elledébouche maintenant danslavie quotidienne. Elle retrouve lemonde del'« on » anonyme, maisl'homme yrentre désormais avecsarévolte etsa clairvoyance.

Iladésappris d'espérer.

Cetenfer duprésent, c'estenfinsonroyaume.

Touslesproblèmes reprennent leurtranchant.

L'évidence abstraiteseretire devant lelyrisme desformes etdes couleurs. Les conflits spirituels s'incarnent etretrouvent l'abrimisérable etmagnifique ducœur del'homme. Aucun n'estrésolu.

Maistoussont transfigurés.

Va-t-onmourir,échapper parlesaut, reconstruire une maison d'idées etde formes àsa mesure ? Va-t-onaucontraire soutenirlepari déchirant etmerveilleux de l'absurde ? Faisonsàcet égard undernier effortettirons toutes nosconséquences.

Lecorps, la tendresse, lacréation, l'action,lanoblesse humaine, reprendront alorsleurplace danscemonde insensé. L'homme yretrouvera enfinlevin del'absurde etlepain del'indifférence dontilnourrit sagrandeur.. »

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