Devoir de Philosophie

Helika "Je t'embrasse beaucoup pour te remercier de toutes tes prévenances et je vais m'appliquer bien fort pour finir mes études au plus vite et aller te rejoindre.

Publié le 11/04/2014

Extrait du document

Helika "Je t'embrasse beaucoup pour te remercier de toutes tes prévenances et je vais m'appliquer bien fort pour finir mes études au plus vite et aller te rejoindre. Tu dois toi aussi t'ennuyer un peu de ta petite fille." "Depuis huit jours nous prions pour deux criminels qui ont été pendus ce matin. Toutes les bonnes religieuses étaient tristes nous aussi nous l'étions. C'est si terrible de penser que deux hommes vont être pendus, mais c'est plus affreux encore de songer qu'ils vont mourir sans s'être réconciliés avec Dieu. A dix heures trois quarts ce matin les glas des deux malheureux ont commencé à sonner. J'en frémis encore. Nous nous sommes rendues à la chapelle pour prier pour eux. Je n'ai pas osé demander s'ils ont fait leur paix avec Dieu." "Tu peux t'imaginer comme j'ai été contente de revoir mon ami Baptiste, aussi je l'ai embrassé bien fort." "Grand'mère vient me voir toutes les semaines. Elle m'apporte de ces beaux petits ouvrages en broderie sur écorce comme elle sait en faire. Elle y joint de plus de jolies corbeilles remplies de toute espèce de fruits. J'aurais voulu que ma tante supérieure lui donna de l'argent, j'avais tant peur qu'elle souffrit de la faim; mais elle m'a embrassée en me disant que tu lui en donnes plus qu'elle n'en a besoin. Je t'en aimerais encore plus fort pour cela si j'en étais capable." "A présent je vais te dire un tout petit secret. Ce n'est, pas moi qui écris, je ne suis pas assez savante, c'est une de mes compagnes qui le fais pour moi, mais c'est moi qui dicte." "Mes bonnes tantes disent que dans quelques mois je pourrai écrire une lettre seule. Juges si je vais travailler." "Je t'embrasse mille et mille fois, Ta petite fille," ADALA 20 Septembre. La lecture de cette lettre me fit un plaisir ineffable que je me plus à savourer quelque temps. Il fallut pourtant me tirer de cette délicieuse rêverie et retourner dans ma cabane. Mes amis étaient éveillés. Je me fis raconter les derniers jours des bandits dans les plus grandes minuties. Ils avaient été plus diaboliques encore dans leurs actions que le bon prêtre ne me l'avait dit. Un jour un d'eux lui avait presque coupé un doigt avec ses dents pendant qu'il lui présentait à boire, comme il le lui avait demandé. Un autre jour, Rodinus l'assommait presque avec ses menottes pendant qu'il avait le dos tourné. Il n'y avait pas d'avanies, d'injures, de blasphèmes, d'obscénités de toutes sortes que ce saint prêtre n'eût entendus de leurs bouches et souffert avec une patience et une douceur angéliques. Mais je tire le rideau sur ce hideux tableau pour revenir au plus vite à ma chère enfant. VIE INTIME Quoiqu'il m'en coûtât beaucoup d'être pour plusieurs années séparé d'Adala, il me fallait en faire le sacrifice. Aussi, autant par goût que par un besoin de distraction et de mouvement, je repris avec mes amis la vie de VIE INTIME 87 Helika coureur des bois. J'étais parfaitement tranquille au sujet de ma fille chérie, je savais qu'elle trouverait, auprès de mes bonnes soeurs tout le bonheur possible. Pour lui éviter des chagrins que ma vue aurait pu lui causer, je résolus de ne l'aller voir que dans trois ans, mais je me proposai de lui écrire deux fois par année quoique je fusse convaincu qu'elle était incapable de m'oublier. Nos préparatifs de départ ne furent pas longs et nous partîmes bien décidés à ne plus nous séparer et à partager à chaque retour au poste les profits de notre chasse. Il est inutile de vous raconter cette vie de coureur des bois que tout le monde connaît. Qu'il me suffise de dire que nos chasses furent assez fructueuses et que je passai les cinq années qui suivirent dans un calme et une tranquillité d'esprit que je n'avais pas encore connus. Le spectacle continuel de la nature dans toute sa beauté primitive, les courses dans les bois et la préparation de nos pelleteries faisaient le charme de nos journées. Puis le soir arrivé nous nous trouvions réunis autour d'un bon feu et les histoires et la gaîté intarissable du Normand et du Gascon, embellissaient nos soirées. Les trois années que je m'étais condamné à passer sans embrasser Adala, étaient expirées, je résolu de me rendre à Québec. Grande fut la joie de mes soeurs et de la petite en me voyant. L'enfant s'était admirablement développée, et avait considérablement grandi. Elle ne savait que faire pour me témoigner son bonheur. Elle riait, pleurait, dansait, venait sauter sur mes genoux et m'embrassait. Combien j'étais heureux de tous ces témoignages d'amour. Non je ne les eus pas changé pour tous les trésors de la terre. Je passai une semaine auprès d'elle, lui faisant visiter la ville et ses environs. Je jouissais du plaisir qu'elle éprouvait de voir tant de merveilles et de beautés qu'elle ne connaissait que par ouï dire. Il va sans dire que nous allâmes aussi chercher la grand'mère et l'installâmes auprès de nous pour qu'elle prit part à la joie commune. Ces huit jours furent de courte durée. Si la voix de la raison n'eut cédé à celle de mon coeur, sans aucun doute, elle fut revenue avec moi. La vie de réclusion s'accordait peu avec le caractère d'Adala. Ce qu'il fallait à cette chère enfant c'était la vie libre et indépendante, indispensable au sang indien. Instinctivement aussi elle ressentait un entraînement véritable pour la vie demi sauvage. Mais il me fallut céder devant le devoir. Après l'avoir pressée plusieurs fois dans mes bras, je me séparai d'elle. Je lui promis que dans deux ans je viendrais la chercher et qu'alors nous demeurerions ensemble jusqu'à la mort de l'un de nous. Aglaousse, de son côté, promit de venir nous rejoindra et de la visiter plus souvent encore d'ici à ce temps-là. Je dis adieu à mes soeurs, leur recommandant de nouveau l'enfant. Ces recommandations étaient bien superflues. Ce fut un grand sacrifice, que je fis en m'éloignant d'elles, et aussi longtemps que je le pus, je me retournais pour jeter un regard sur le toit qui recouvrait des êtres qui m'étaient plus chers que la vie. Jamais de ma vie, je n'ai éprouvé autant d'ennui que pendant les premiers mois qui suivirent cette séparation. Enfin je rejoignis les compagnons qui m'attendaient à un endroit désigné et nous reprîmes la vie active. VIE INTIME 88

« coureur des bois. J'étais parfaitement tranquille au sujet de ma fille chérie, je savais qu'elle trouverait, auprès de mes bonnes soeurs tout le bonheur possible.

Pour lui éviter des chagrins que ma vue aurait pu lui causer, je résolus de ne l'aller voir que dans trois ans, mais je me proposai de lui écrire deux fois par année quoique je fusse convaincu qu'elle était incapable de m'oublier. Nos préparatifs de départ ne furent pas longs et nous partîmes bien décidés à ne plus nous séparer et à partager à chaque retour au poste les profits de notre chasse. Il est inutile de vous raconter cette vie de coureur des bois que tout le monde connaît.

Qu'il me suffise de dire que nos chasses furent assez fructueuses et que je passai les cinq années qui suivirent dans un calme et une tranquillité d'esprit que je n'avais pas encore connus. Le spectacle continuel de la nature dans toute sa beauté primitive, les courses dans les bois et la préparation de nos pelleteries faisaient le charme de nos journées.

Puis le soir arrivé nous nous trouvions réunis autour d'un bon feu et les histoires et la gaîté intarissable du Normand et du Gascon, embellissaient nos soirées. Les trois années que je m'étais condamné à passer sans embrasser Adala, étaient expirées, je résolu de me rendre à Québec.

Grande fut la joie de mes soeurs et de la petite en me voyant. L'enfant s'était admirablement développée, et avait considérablement grandi.

Elle ne savait que faire pour me témoigner son bonheur.

Elle riait, pleurait, dansait, venait sauter sur mes genoux et m'embrassait.

Combien j'étais heureux de tous ces témoignages d'amour.

Non je ne les eus pas changé pour tous les trésors de la terre. Je passai une semaine auprès d'elle, lui faisant visiter la ville et ses environs.

Je jouissais du plaisir qu'elle éprouvait de voir tant de merveilles et de beautés qu'elle ne connaissait que par ouï dire. Il va sans dire que nous allâmes aussi chercher la grand'mère et l'installâmes auprès de nous pour qu'elle prit part à la joie commune. Ces huit jours furent de courte durée.

Si la voix de la raison n'eut cédé à celle de mon coeur, sans aucun doute, elle fut revenue avec moi.

La vie de réclusion s'accordait peu avec le caractère d'Adala.

Ce qu'il fallait à cette chère enfant c'était la vie libre et indépendante, indispensable au sang indien.

Instinctivement aussi elle ressentait un entraînement véritable pour la vie demi sauvage.

Mais il me fallut céder devant le devoir. Après l'avoir pressée plusieurs fois dans mes bras, je me séparai d'elle.

Je lui promis que dans deux ans je viendrais la chercher et qu'alors nous demeurerions ensemble jusqu'à la mort de l'un de nous.

Aglaousse, de son côté, promit de venir nous rejoindra et de la visiter plus souvent encore d'ici à ce temps-là. Je dis adieu à mes soeurs, leur recommandant de nouveau l'enfant.

Ces recommandations étaient bien superflues. Ce fut un grand sacrifice, que je fis en m'éloignant d'elles, et aussi longtemps que je le pus, je me retournais pour jeter un regard sur le toit qui recouvrait des êtres qui m'étaient plus chers que la vie. Jamais de ma vie, je n'ai éprouvé autant d'ennui que pendant les premiers mois qui suivirent cette séparation. Enfin je rejoignis les compagnons qui m'attendaient à un endroit désigné et nous reprîmes la vie active.

Helika VIE INTIME 88. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles