Devoir de Philosophie

Invocation de la raison chez les stoïciens

Publié le 21/02/2012

Extrait du document

On peut proposer, à titre d’exemple, le mécanisme de l’invocation à la Raison chez les Stoïciens, tel quil est présenté dans ce texte :

« Lorsque nous demandons la « raison « d’une action, nous vou­lons connaître sa fin et son but, et nous appelons l’action raison­nable dans deux sens : 1° si sa fin ou son but ont de la valeur, et 2° si elle se trouve elle-même dans les conditions voulues pour atteindre le but qu’elle vise. Si l’assertion : « L'Univers est dirigé par la Rai­son «, devait être interprétée dans le dernier sens seulement, elle signifierait simplement ceci : « L'Univers est gouverné en vue d’une fin d'une certaine nature, et tous les événements sont des moyens destinés à assurer la réalisation de cette fin «. Cette assertion par elle-même ne saurait motiver la joyeuse acceptation enjointe par le Stoïcisme. Elle n’impliquerait pas que la fin fût bonne, et n’exclurait pas même la possibilité que le monde fût gouverné par un pouvoir malin. Les Stoïciens doivent par conséquent avoir voulu dire par là non seulement que les événements du monde sont dirigés par une Providence en vue de réaliser une certaine fin, mais que cette fin est méritoire. Autrement dit, ils attribuaient une valeur à la fin vers laquelle marchait l'Univers. Le mot « Raison « représente dans ce cas une appréciation des valeurs. Mais la valeur est quelque chose qui dépend des personnes. Il n'y a aucune raison pour que je me soumette avec joie à l’Univers si la valeur que j’en retirerai n’est pas ce que j'entends par valeur. L’enseignement s’accordait avec cette théorie, car une des choses sur lesquelles insistait surtout le Stoïcisme c’était que la Raison existant dans le cœur des individus était de même essence que la Raison Suprême de l'Univers et ne faisait qu’un avec elle. Ceci impliquerait que les valeurs que je reconnais, moi, être raisonnable, sont celles vers lesquelles tend l’Univers raisonnable tout entier. C’est pourquoi je puis acquiescer de gaîté de cœur à tout ce qui m’arrive «.

 

Edwyn Bevan

Liens utiles