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Jugements sur Le Malade Imaginaire de Molière

Publié le 08/05/2011

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1 Sur l'action

• Voltaire : « Il faut encore convenir que Molière, tout admirable qu'il est dans son genre, n'a ni des intrigues assez attachantes ni des dénouements assez heureux : tant l'art dramatique est difficile. « Vie de Molière, 1739 (à propos du Malade imaginaire). • G. Lanson : « Il est très injuste de dire que Molière ne sait pas bâtir une intrigue. 11 s'entend admirablement au contraire (comme les Italiens qu'il a beaucoup pratiqués) à tenir notre curiosité en haleine en combinant les incidents les plus boufions et les plus imprévus. « Histoire de la littérature française, 1894.

2 Sur quelques personnages

• Le P. Rapin : « Ces caractères outrés, comme celui (...) du malade imaginaire de Molière, n'ont pas laissé de réussir depuis peu à la cour (...) car on y aime à rire plus qu'à admirer. « Réflexions sur la Poétique d'Aristote, 1674. • Voltaire : « Il faut des ridicules forts, des impertinences dans lesquelles il entre de la passion, qui soient propres à l'intrigue. « Lettre à M. de Vauvenargues, 7 janvier 1745.

Argan Coquelin Cadet : « Argan est insupportable, il crie, court, se remue follement dans son fauteuil, il est bougon, colérique, plein de santé, comme le malade imaginaire... Il mange bien, boit sec, dort comme un sonneur. « Cité par Sarcey, Quarante ans de théâtre, 1900.

Les médecins F. Brunetière : « Les prétentions des médecins ne sont pas moins ridicules en leur genre que celles des dévots. Eux aussi, comme les dévots, ils se croient plus forts ou plus habiles que la nature et ils se vantent, comme eux, de la réparer, de la rectifie', et au besoin de la perfectionner. « Études critiques sur l'Histoire de la littérature française, 1848.

Angélique A. Adam : « Angélique, c'est la naissance de l'amour, ses divines naïvetés, sa surprise émerveillée. Mais c'est aussi un petit être qui défend âprement son bonheur. « Histoire de la littérature française au XVIIe siècle, 1952. Louison Goethe : « Tout autre qui n'aurait pas entendu son métier aussi bien que Molière aurait fait à l'instant même et tout simplement raconter l'histoire par la jeune Louison et tout eût été fini. Mais combien Molière, par une multitude de motifs qui retardent cette découverte, sait animer cet examen et impressionner le spectateur! « Entretiens avec Eckermann, 1821.

La famille E. Faguet : « Les grandes pièces de Molière sont la peinture de toute une famille, de toute une maison, de tout un salon. Molière ne pousse pas sur la scène un caractère habillé en homme avec quelques comparses autour de lui. Il enlève le toit d'une maison et il nous dit : regardez. « Études littéraires XVIIe siècle.

3 Sur la farce

• Fénelon : « Je ne puis m'empêcher de croire (...) que Molière, qui peint avec tant de force et de beauté les moeurs de son pays, tombe trop bas quand il imite le badinage de la comédie italienne. « Lettre à l'Académie, 1716.

• D. Mornet : « Bien entendu ces comédies (Le Bourgeois gentilhomme et Le Malade imaginaire) assaisonnées d'un ragoût de farce valent plutôt par la peinture des caractères et des moeurs que par la verve joviale ou outrancière. Mais cette verve en est pourtant inséparable et elle est l'une des originalités essentielles du génie de. Molière. Seul en France, il a su, dans une même pièce, nous faire rire de tous les rires. «  

• Perrault : « Molière attaque les mauvais médecins par deux pièces fort comiques dont l'une est Le Médecin malgré lui et l'autre Le Malade imaginaire. On peut dire qu'il se méprit un peu dans cette dernière pièce et qu'il ne se contint pas dans les bornes de la comédie; car au lieu de se contenter de blâmer les mauvais médecins, il attaqua la médecine en elle-même, la traita de science frivole et posa pour principe qu'il est ridicule à un homme d'en vouloir guérir un autre (...) Il n'a pu trop maltraiter les charlatans et les ignorants médecins, mais il devait en demeurer là et ne pas tourner en ridicule les bons médecins que l'Écriture même nous enjoint d'honorer. « Les Hommes illustres qui ont vécu en France pendant ce siècle, 1696.

• R. Bray : « Bergson prétendait qu'elle (la comédie) n'orne qu'une vue superficielle de l'humanité. C'est un préjugé : il n'y a pas moins de profondeur dans L'Avare que dans Mithridate. Toute réserve faite sur l'ampleur du dessein, une farce comme Le Malade imaginaire ou Georges Dandin n'est pas moins pénétrante qu'une tragédie comme Polyeucte ou Phèdre. L'une nous fait pleurer, l'autre nous fait rire. Ce sont deux attitudes différentes que l'on peut prendre devant le réel, mais dont nous refusons à penser que l'une a plus de valeur que l'autre. « Molière, homme de théâtre, 1954.   

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