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  LA PESTE   Réfléchis au moins.

Publié le 15/12/2013

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  LA PESTE   Réfléchis au moins. La vie a du bon.   DIEGO   Ma vie n'est rien. Ce qui compte, ce sont les raisons de ma vie. je ne suis pas un chien.   LA PESTE   La première cigarette, ce n'est donc rien ? L'odeur de poussière à midi sur les remblais, les pluies du oir, la femme encore inconnue, le deuxième verre de vin, ce n'est donc rien ?   DIEGO   C'est quelque chose, mais celle-ci vivra mieux que moi !   LA PESTE   Non, si tu renonces à t'occuper des autres.   DIEGO   Sur le chemin où je suis, on ne peut s'arrêter, même si on le désire. Je ne t'épargnerai pas !   LA PESTE, changeant de ton.   Écoute. Si tu m'offres ta vie en échange de celle-ci, je suis obligé de l'accepter et cette femme vivra. ais je te propose un autre marché. Je te donne la vie de cette femme et je vous laisse fuir tous les deux, pourvu que vous me laissiez m'arranger avec cette ville.   DIEGO   Non. je connais mes pouvoirs.   LA PESTE   Dans ce cas, je serai franc avec toi. Il me faut être le maître de tout ou je ne le suis de rien. Si tu 'échappes, la ville m'échappe. C'est la règle. Une vieille règle dont je ne sais d'où elle vient.   DIEGO   Je le sais, moi ! Elle vient du creux des âges, elle est plus grande que toi, plus haute que tes gibets, c'est la règle de nature. Nous avons vaincu.   LA PESTE   Pas encore ! J'ai là ce corps, mon otage. Et l'otage est mon dernier atout. Regarde-le. Si une femme a le visage de la vie, c'est celle-ci. Elle mérite de vivre et tu veux la faire vivre. Moi, je suis contraint de te la rendre. Mais ce peut être ou contre ta propre vie ou contre la liberté de cette ville. Choisis.   Diego regarde Victoria. Au fond, murmures des voix bâillonnées. Diego se tourne vers le choeur.   DIEGO   C'est dur de mourir.   LA PESTE   C'est dur.   DIEGO   Mais c'est dur pour tout le monde.   LA PESTE   Imbécile ! Dix ans de l'amour de cette femme valent autrement qu'un siècle de la liberté de ces ommes.   DIEGO   L'amour de cette femme, c'est mon royaume à moi. Je puis en faire ce que je veux. Mais la liberté de ces hommes leur appartient. Je ne puis en disposer.   LA PESTE   On ne peut pas être heureux sans faire du mal aux autres. C'est la justice de cette terre.   DIEGO   Je ne suis pas né pour consentir à cette justice-là.   LA PESTE   Qui te demande de consentir ! L'ordre du monde ne changera pas au gré de tes désirs ! Si tu veux le hanger, laisse tes rêves et tiens compte de ce qui est.   DIEGO   Non. je connais la recette. Il faut tuer pour supprimer le meurtre, violenter pour guérir l'injustice. Il y des siècles que cela dure ! Il y a des siècles que les seigneurs de ta race pourrissent la plaie du monde ous prétexte de la guérir, et continuent cependant de vanter leur recette, puisque personne ne leur rit au ez !   LA PESTE   Personne ne rit puisque je réalise. Je suis efficace.   DIEGO   Efficace, bien sûr ! Et pratique. Comme la hache !   LA PESTE   Il suffit au moins de regarder les hommes. On sait alors que toute justice est assez bonne pour eux.   DIEGO   Depuis que les portes de cette ville se sont fermées, j'ai eu tout le temps de les regarder.   LA PESTE   Alors tu sais maintenant qu'ils te laisseront toujours seul. Et l'homme seul doit périr.   DIEGO  

«   DIEGO   Sur lechemin oùjesuis, onne peut s'arrêter, mêmesion ledésire.

Jenet'épargnerai pas !   LA PESTE, changeant deton.   Écoute. Situ m'offres tavie enéchange decelle-ci, jesuis obligé del'accepter etcette femme vivra. Mais jete propose unautre marché.

Jetedonne lavie decette femme etjevous laisse fuirtous les deux, pourvu quevous melaissiez m'arranger aveccette ville.   DIEGO   Non.

jeconnais mespouvoirs.   LA PESTE  Dans cecas, jeserai franc avectoi.Ilme faut être lemaître detout oujene lesuis derien.

Situ m'échappes, laville m'échappe.

C'estlarègle.

Unevieille règledontjene sais d'où ellevient.. »

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