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La Vigne et la Maison. GLORIFICATION DES TRADITIONS DE FAMILLE.

Publié le 10/07/2011

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famille

 

O famille! ô mystère! ô cœur de la nature, Où l'amour dilaté de toute créature Se resserre en foyer pour couver des berceaux! Goutte de sang puisée à l'artère du monde Qui court de cœur en cœur toujours chaude et féconde, Et qui se ramifie en éternels ruisseaux! Ah! que tout fils dise anathème A l'insensé qui vous blasphème! Rêveur du groupe universel, Qu'il embrasse, au lieu de sa mère, Sa froide et stoïque chimère Qui n'a ni cœur, ni lait, ni sel! Du foyer proscrit volontaire, Qu'il cherche en vain sur cette terre Un père au visage attendri: Que tout foyer lui soit de glace, Et qu'il change à jamais de place Sans qu'aucun lieu lui jette un cri! Envieux du champ de famille, Que, pareil au frelon qui pille L'humble ruche adossée au mur, Il maudisse la loi divine Qui donne un sol à la racine Pour multiplier le fruit mûr! Que sur l'herbe des cimetières Il foule, indifférent, les pierres Sans savoir laquelle prier! Qu'il réponde au nom qui le nomme Sans savoir s'il est né d'un homme Ou s'il est fils d'un meurtrier!...

L'ensemble. — Le trait qui caractérise le plus ce poème et qui constitue la plus grande différence avec « Milly « est la part faite non à la description, mais à la théorie de la famille. Lamartine glorifie ici les traditions du foyer, la stabilité, la grandeur et la noblesse qu'elles introduisent dans la vie sociale et dans l'existence du pays, la garantie qu'elles apportent au point de vue moral, et il voit ces traditions gardées et protégées par la maison de famille, par le bien héréditaire. Lamartine entrevoit déjà les erreurs et les fautes des rêveurs « du groupe universel «, et il pousse là une sorte de cri de défense de la famille française menacée.

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