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L'auberge de l'ange gardien redoute pour eux.

Publié le 11/04/2014

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L'auberge de l'ange gardien redoute pour eux. Pour prix du sacrifice que me fera le pere, j'achete, avec votre aide, et je lui donne les terres qui entourent mon auberge Au general reconnaissant. D'ici la, je le decide a reunir ses enfants a maman Blidot dont il fera sa femme et la vraie mere de ses enfants; je donne au menage l'auberge et les terres. Et, apres une absence d'un an, reviens mourir en France, chez vous, car, entre nous, Je ne crois pas en avoir pour longtemps; d'ici a trois ans je serai couche dans votre cimetiere, apres etre mort entre vos bras. Et voila ou j'ai besoin de votre aide: c'est a disposer maman Blidot a devenir Mme Derigny. Vous lui ferez savoir en gros tout ce que je viens de vous dire. LE CURE.--Je crains qu'elle ne veuille pas se remarier, non pas qu'elle ait beaucoup regrette son mari, qu'elle avait epouse presque forcee par ses parents, et qui etait vieux, mechant et desagreable, mais parce que ce mariage malheureux lui a ote l'envie d'en contracter un autre. LE GENERAL.--Et Jacques et Paul qu'elle aime tant et qui sont si charmants! Ce serait le moyen de ne plus les perdre. LE CURE.--Ecoutez, general, je tacherai; je ferai mon possible, car j'ai bonne opinion de Derigny. LE GENERAL.--Parbleu! un garcon parfait, doux comme un agneau, un coeur d'or. Voyez-le avec ses mioches. Brave militaire, beau garcon, que vous faut-il de Plus? LE CURE.--Ce qu'il a, general, et ce dont vous ne parlez pas: de la religion et de la moralite. LE GENERAL.--Puisqu'il l'a, vous n'avez plus rien a lui demander. LE CURE.--Aussi me trouve-je tres satisfait, general, et je desire que Mme Blidot pense comme nous. LE GENERAL.--Ceci vous regarde, mon bon cure, parlez-en avec elle quand Derigny et moi nous n'y serons plus. L'affaire se terminera promptement en la poussant, vivement. La conversation fut interrompue par Elfy, Moutier et les enfants qui revenaient pres du general; Elfy avait des larmes dans les yeux. ELFY.--Mon bon general, que de reconnaissance! Il n'est pas possible d'etre meilleur, plus genereux, plus paternel que vous ne l'avez ete pour moi et pour Joseph. Que de choses vous nous donnez! Et avec quelle grace, quelle bonte aimable! Elfy. saisit une de ses mains et la lui baisa a plusieurs reprises. LE GENERAL.--Mon enfant, laissez-moi. Je vais pleurer si vous continuez; je n'en puis plus! Laissez-moi, vous dis-je, Moutier! Moutier saisit son autre main, et, la serrant a la briser posa ses levres. MOUTIER.--Mon general, je n'ai jamais baise la main d'aucun homme; la votre est pour moi celle d'un bienfaiteur, d'un pere. LE GENERAL.--Tiens, vous dites comme Torchonnet. Moutier sourit; les larmes d'Elfy firent place a un rire joyeux, et l'attendrissement du general se dissipa comme par enchantement. LE GENERAL.--Ouf! c'est fini! Je suis content. Voyez un peu la jolie figure que j'aurais faite, pleurant avec Elfy et Moutier. Sapristi! je sue d'y penser. Un general en grand uniforme pleurant comme un enfant qui a XXI. Le contrat. Generosite inattendue. 77 L'auberge de l'ange gardien recu le fouet! A present, mes bons amis, vous avez tout vu, vous etes bien contents comme moi, mais bien fatigues comme moi, et vous avez besoin d'etre seuls comme moi. Laissez-moi renvoyer tout ce monde; promenez-vous tout doucement sur vos terres en causant et laissez-moi surveiller le retour de l'ordre dans votre maison... Pas de replique! Je veux ce que je veux. Envoyez-moi Derigny et les enfants; dites que je desire qu'on s'en aille, et demandez au notaire de venir me parler. Elfy baisa la main du general en signe de soumission et alla avec Moutier executer ses ordres. Bientot la foule defila devant lui, et a chacun il disait: "A demain, a la mairie." Il rappela au notaire qu'il couchait a l'auberge du General reconnaissant. "Votre chambre est prete, mon cher, ainsi que quelques autres pour les invites eloignes." Le notaire salua, serra la main que lui tendait le general et sortit pour fumer en se promenant avec quelques amis avant de prendre possession des chambres qui leur avaient ete preparees. XXII. La noce. Le general etait alle surveiller les apprets du festin pour le lendemain et tous les preparatifs de la fete qui devait se terminer par un bal et un feu d'artifice. A la nuit tombante il alla se coucher; la journee. avait ete fatigante, il ronfla dix heures de suite sans bouger. On se reunit a sept heures pour dejeuner; le bonheur etait sur tous les visages. ELFY.--Encore un remerciement a vous adresser, mon general; nous avons trouve dans nos chambres nos toilettes pour ce matin. LE GENERAL.--Trouvez-vous les votres a votre gout, Mesdames? ELFY.--Charmantes, superbes, et cent fois au-dessus de ce que nous nous serions donne si nous avions eu a les acheter, mon bon general. LE GENERAL.--Je voudrais voir tout cela sur vous, ma petite Elfy, et je veux voir aussi votre soeur en grande Toilette. Les deux soeurs se retirerent avec les enfants, qui ne se possedaient pas de joie de mettre les beaux habits, les brodequins vernis, les chemises a manches a boutons, prepares pour eux. Le general et Moutier resterent seuls; les regards de Moutier exprimaient une profonde reconnaissance et un bonheur sans melange; il renouvela ses remerciements en termes qui emurent le general. "Soyez sur, mon ami, lui repondit-il, que votre bonheur me rend moi-meme fort heureux; je ne me sens plus seul ni abandonne; je sais que tous vous m'aimez malgre mes sottises et mes bizarreries. Le souvenir que j'emporterai d'ici me sera toujours doux et cher. Mais il faut que, nous aussi, nous pensions a notre toilette; il faut que nous nous fassions beaux, vous le marie, et moi remplacant le pere de la mariee... et le votre aussi, mon pauvre enfant." Moutier le remercia encore vivement et ils se separerent, Derigny attendait le general pour aider a sa toilette qui fut longue et qui mit en evidence toute l'ampleur de sa personne. Grande tenue de lieutenant general, uniforme brode d'or, culotte blanche, bottes vernies, le grand cordon de Sainte-Anne et de XXII. La noce. 78

« recu le fouet! A present, mes bons amis, vous avez tout vu, vous etes bien contents comme moi, mais bien fatigues comme moi, et vous avez besoin d'etre seuls comme moi.

Laissez-moi renvoyer tout ce monde; promenez-vous tout doucement sur vos terres en causant et laissez-moi surveiller le retour de l'ordre dans votre maison...

Pas de replique! Je veux ce que je veux.

Envoyez-moi Derigny et les enfants; dites que je desire qu'on s'en aille, et demandez au notaire de venir me parler. Elfy baisa la main du general en signe de soumission et alla avec Moutier executer ses ordres.

Bientot la foule defila devant lui, et a chacun il disait: “A demain, a la mairie.” Il rappela au notaire qu'il couchait a l'auberge du General reconnaissant. “Votre chambre est prete, mon cher, ainsi que quelques autres pour les invites eloignes.” Le notaire salua, serra la main que lui tendait le general et sortit pour fumer en se promenant avec quelques amis avant de prendre possession des chambres qui leur avaient ete preparees. XXII.

La noce. Le general etait alle surveiller les apprets du festin pour le lendemain et tous les preparatifs de la fete qui devait se terminer par un bal et un feu d'artifice.

A la nuit tombante il alla se coucher; la journee.

avait ete fatigante, il ronfla dix heures de suite sans bouger. On se reunit a sept heures pour dejeuner; le bonheur etait sur tous les visages. ELFY.—Encore un remerciement a vous adresser, mon general; nous avons trouve dans nos chambres nos toilettes pour ce matin. LE GENERAL.—Trouvez-vous les votres a votre gout, Mesdames? ELFY.—Charmantes, superbes, et cent fois au-dessus de ce que nous nous serions donne si nous avions eu a les acheter, mon bon general. LE GENERAL.—Je voudrais voir tout cela sur vous, ma petite Elfy, et je veux voir aussi votre soeur en grande Toilette. Les deux soeurs se retirerent avec les enfants, qui ne se possedaient pas de joie de mettre les beaux habits, les brodequins vernis, les chemises a manches a boutons, prepares pour eux. Le general et Moutier resterent seuls; les regards de Moutier exprimaient une profonde reconnaissance et un bonheur sans melange; il renouvela ses remerciements en termes qui emurent le general. “Soyez sur, mon ami, lui repondit-il, que votre bonheur me rend moi-meme fort heureux; je ne me sens plus seul ni abandonne; je sais que tous vous m'aimez malgre mes sottises et mes bizarreries.

Le souvenir que j'emporterai d'ici me sera toujours doux et cher.

Mais il faut que, nous aussi, nous pensions a notre toilette; il faut que nous nous fassions beaux, vous le marie, et moi remplacant le pere de la mariee...

et le votre aussi, mon pauvre enfant.” Moutier le remercia encore vivement et ils se separerent, Derigny attendait le general pour aider a sa toilette qui fut longue et qui mit en evidence toute l'ampleur de sa personne.

Grande tenue de lieutenant general, uniforme brode d'or, culotte blanche, bottes vernies, le grand cordon de Sainte-Anne et de L'auberge de l'ange gardien XXII.

La noce.

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