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Le Conscrit ou Le Retour de Crimee LAVALEUR.

Publié le 11/04/2014

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Le Conscrit ou Le Retour de Crimee LAVALEUR. Oui, mon brave, voyez-vous, la France a besoin de soldats pour en finir avec Sébastopol et on veut que ça marche rondement. LEFUTÉ. On dit que Pélissier est un fameux général. LAVALEUR. J'crois ben, mille baïonnettes! Je vous promets qu'c'est un lapin qui n'a pas froid aux yeux et qu'il sait tailler des croupières aux Russes! ROBERT (avec feu). Ah morbleu! Il me tarde d'y être, moi! Je suis fier d'être tombé au sort et de partir pour la Crimée!... Ah! j'vous dis que je ne reculerai pas. LAVALEUR. Bravo!... Bravo!... Allons, si tous étaient comme toi, la France serait bien défendue. ROBERT. Oui, sergent, car je l'aime, moi, et mon premier comme mon dernier cri sera: Vive la France! LAVALEUR. Oui, mon ami, tu as raison, aime la France, car la France... vois-tu, la France!... c'est la France!... et il n'y en a qu'une. JULIEN. Moi aussi, sergent, j'aime la France, mais je préfère rester au pays que d'être soldat. LAVALEUR. Qu'est-ce que c'est qu'un blanc-bec comme ça?... Ma foi, tu ne ferais pas mon affaire; car à t'entendre, je crois que tu ne serais jamais qu'un mauvais soldat. Tu as peur?... JULIEN. Moi, peur?... oh! non, sergent, vous ne comprenez pas mes paroles. J'aime la France, je donnerais mon sang pour elle; mais si je dis que j'aime mieux rester au pays, c'est que je suis le seul soutien de ma pauvre vieille mère infirme!... Oh! sans cela, j'endosserais vivement le costume militaire. LAVALEUR, (lui frappant sur l'épaule). Allons, allons; voilà qui me raccommode avec toi; un bon fils, c'est comme un bon soldat, il se fera aimer de tous. ACTE PREMIER. 3 Le Conscrit ou Le Retour de Crimee LEFUTÉ. On dit, sergent, qu'il y a déjà eu des batailles? LAVALEUR. J'crois ben, mille bombes! Et de dures, encore!.A Inkermann, surtout... C'est là qu'ça ronflait, allez! LEFUTÉ. Vous y étiez, sans doute? LAVALEUR. J'm'en flatte et j'm'en glorifie!... Cré coquin! quand j'y pense, y m'semble que j'y suis encore! Ah! ça marchait!... ça ronflait! ROBERT. Racontez-nous donc ça, sergent. LAVALEUR. Volontiers, mon brave!... Donc, c'était vers le soir... nous étions sous nos tentes... la pluie tombait... tombait... on n'aurait pas mis un chien dehors... quand tout à coup... le brutal... ROBERT. Le brutal!... qu'est-ce que c'est que ça, que le brutal? LAVALEUR. Le brutal, mon garçon, c'est le canon... c'est une manière de parler au rrrrrégiment... Donc, le brutal se faisait entendre... ça marchait pas mal... c'étaient nos alliés les Anglais qu'étaient aux prises avec les Russes, et ça s'tapait dur... La nuit était sombre et nous ne savions que dire, car nous ne connaissions pas les forces de l'ennemi... Cependant vers dix heures la fusillade était comme un roulement... le canon tonnait à toute minute; ça commençait à nous inquiéter et surtout à nous chatouiller!... Mais vlà qu'tout à coup notre brave général Bosquet arrive et nous dit: Enfants! les Anglais se font écharper, ils ne sont pas en nombre et les Russes arrivent de tous côtés!... Vite! aux armes! En avant et au pas de charge!... Ah! tenez, j'crois qu'j'en danserais quand j'y pense... Nous partons une colonne, notre brave général en tête et j'vous laisse à penser si nous arpentions le terrain!... Nous arrivons, il était temps, les Anglais ne pouvaient plus y tenir malgré leur courage... car les Russes étaient trois contre un!... Aussitôt qu'à la lueur de la fusillade et des pots à feu, on nous aperçut, les Anglais se mettent à crier: Voici les Français! Hourra! Vive la France!... Nous y voilà... nous tombons sur le dos des Russes à coups de fusil, a coups de baïonnettes! à coups de poings! corps à corps... à coups de tout enfin... et vlan, pif! paf! pouf!... on leur z'y donne une rincée que l'diable en aurait pris les armes!... Ah! il fallait les voir s'ils prenaient le chemin d'chez eux plus vite qu'ils n'étaient venus!... Ah! mille canons de canonnades, y m'semble que j'y suis encore! ROBERT. Nom d'une bombe!... Dieu! que j'aurais voulu être la!... Ah! sergent, vous verrez que je ne resterai pas en arrière!... Oui, je le répète, je saurai faire mon devoir de soldat! ACTE PREMIER. 4

« LEFUTÉ.

On dit, sergent, qu'il y a déjà eu des batailles? LAVALEUR. J'crois ben, mille bombes! Et de dures, encore!.A Inkermann, surtout...

C'est là qu'ça ronflait, allez! LEFUTÉ. Vous y étiez, sans doute? LAVALEUR. J'm'en flatte et j'm'en glorifie!...

Cré coquin! quand j'y pense, y m'semble que j'y suis encore! Ah! ça marchait!...

ça ronflait! ROBERT. Racontez-nous donc ça, sergent. LAVALEUR. Volontiers, mon brave!...

Donc, c'était vers le soir...

nous étions sous nos tentes...

la pluie tombait... tombait...

on n'aurait pas mis un chien dehors...

quand tout à coup...

le brutal... ROBERT. Le brutal!...

qu'est-ce que c'est que ça, que le brutal? LAVALEUR. Le brutal, mon garçon, c'est le canon...

c'est une manière de parler au rrrrrégiment...

Donc, le brutal se faisait entendre...

ça marchait pas mal...

c'étaient nos alliés les Anglais qu'étaient aux prises avec les Russes, et ça s'tapait dur...

La nuit était sombre et nous ne savions que dire, car nous ne connaissions pas les forces de l'ennemi...

Cependant vers dix heures la fusillade était comme un roulement...

le canon tonnait à toute minute; ça commençait à nous inquiéter et surtout à nous chatouiller!...

Mais vlà qu'tout à coup notre brave général Bosquet arrive et nous dit: Enfants! les Anglais se font écharper, ils ne sont pas en nombre et les Russes arrivent de tous côtés!...

Vite! aux armes! En avant et au pas de charge!...

Ah! tenez, j'crois qu'j'en danserais quand j'y pense...

Nous partons une colonne, notre brave général en tête et j'vous laisse à penser si nous arpentions le terrain!...

Nous arrivons, il était temps, les Anglais ne pouvaient plus y tenir malgré leur courage...

car les Russes étaient trois contre un!...

Aussitôt qu'à la lueur de la fusillade et des pots à feu, on nous aperçut, les Anglais se mettent à crier: Voici les Français! Hourra! Vive la France!...

Nous y voilà...

nous tombons sur le dos des Russes à coups de fusil, a coups de baïonnettes! à coups de poings! corps à corps...

à coups de tout enfin...

et vlan, pif! paf! pouf!...

on leur z'y donne une rincée que l'diable en aurait pris les armes!...

Ah! il fallait les voir s'ils prenaient le chemin d'chez eux plus vite qu'ils n'étaient venus!...

Ah! mille canons de canonnades, y m'semble que j'y suis encore! ROBERT. Nom d'une bombe!...

Dieu! que j'aurais voulu être la!...

Ah! sergent, vous verrez que je ne resterai pas en arrière!...

Oui, je le répète, je saurai faire mon devoir de soldat! Le Conscrit ou Le Retour de Crimee ACTE PREMIER.

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