Le cri de guerre
Publié le 31/03/2014
Extrait du document
le cri de guerre qu’il pousse lors du siège de Fort le Cor. Ces cris-là du moins n’étaient nullement secrets, et ils ont retenti sur bien des champs de bataille, depuis la jeunesse du monde, Baruk Khazâd ! Khazâd aimênu ! « Les Haches des Nains ! « « Les Nains sont à tes trousses ! «
Pour ce qui est de Gimli lui-même, et de sa parenté, leurs noms sont d’origine septentrionale (des noms d’Hommes). Cependant les Nains avaient aussi en propre des noms secrets, à usage « interne «, leurs noms éritables, et qu’ils ne révélaient jamais à un individu d’une autre race. Poussant même les précautions jusqu’à ne point l’inscrire sur leurs tombes.
II
DES PROBLÈMES DE TRADUCTION
Pour présenter le contenu du Livre Rouge comme une Histoire accessible, de nos jours, à tout un chacun, il a fallu transposer dans la mesure du possible tout l’arrière-pays linguistique en termes actuels. Seules les langues étrangères au Parler Commun ont été laissées sous forme originelle, mais elles ne surviennent guère que dans les noms de personnes ou de lieux.
Le Parler Commun, langue des Hobbits et langue en laquelle est écrite leur Histoire, a été, cela va de soi, retraduit en anglais moderne. Opération qui a eu pour effet de réduire les variétés et de gommer les particularités propres à l’usage des langues westron. On a tenté, tant que faire se pouvait, de restituer cette diversité à travers les nuances correspondantes en anglais, mais les divergences de prononciation et les divergences idiomatiques, entre le langage de la Comté et le westron tel qu’il était parlé par les Elfes ou par les Gens de Qualité au Gondor, étaient plus accusées qu’on ne l’a marqué dans ce livre. En fait les Hobbits parlaient pour la plupart un idiome rustique, tandis qu’au Gondor et au Rohan, on utilisait une langue plus ancienne, plus formelle et plus concise.
On notera ici un élément de différenciation entre ces parlers, qui, bien qu’important en soi, s’est révélé impossible à transcrire en anglais : la langue westron comporte une nuance distinctive, affectant les pronoms à la seconde et parfois à la troisième personne du singulier, une nuance indépendante du genre, entre les formes « familières « du pronom, et les formes « courtoises «. Et on jugera bien caractéristique de la langue un peu rude qui se parlait dans la Comté, que la forme « courtoise « y soit tombée en désuétude. Elle ne s’était perpétuée que chez les villageois, ceux du Quartier de l’Ouest plus particulièrement, qui en avaient détourné le sens pour s’en servir comme terme de bonne amitié. C’était là un des aspects auxquels songeaient les gens du Gondor lorsqu’ils jugeaient étrange le parler hobbit. Peregrïn Touque, par exemple, durant les premiers temps de son séjour à Minas Tirith, utilisait ces formes pronominales comme termes d’adresse envers les gens de qualité y compris le Seigneur Denethor lui-même. Ça pouvait amuser le Vieux Surintendant, mais les serviteurs ne manquaient pas de s’en étonner. Nul doute que le libre usage qu’il faisait de ces formes familières n’ait accrédité la rumeur selon laquelle Peregrïn était un grand personnage en son propre pays
[20]
.On a pu observer que les Hobbits – Frodon, par exemple, et d’autres personnages – Gandalf ou Aragorn – ne s’expriment pas toujours dans le même style. Ces distinctions sont marquées de propos délibéré. Les plus savants parmi les Hobbits avaient quelques notions du « langage des livres « comme on disait dans la Comté, et ils étaient prompts à saisir et à adopter la manière de parler des gens avec qui ils se trouvaient. Au demeurant, c’était chose toute naturelle pour ce peuple toujours errant que de reproduire plus ou moins fidèlement le style du discours de ceux qu’ils fréquentaient, et ce, tout particulièrement dans le cas d’hommes qui, comme Aragorn, s’efforçaient de dissimuler leurs origines et le but de leurs travaux. Cependant en ces temps-là, tous les Ennemis de l’Ennemi honoraient les choses du passé et il en allait des langues comme de tout le reste et ils y prenaient plus ou moins de plaisir selon l’étendue de leur savoir. Les Eldar étant plus que tout autres habiles à discourir, avaient la maîtrise des styles les plus divers, bien que spontanément ils s’exprimassent dans le noble parler qui leur était propre, un parler plus archaïque encore que celui de Gondor. Les Nains avaient eux aussi la parole aisée, et ils adaptaient sans peine leur discours à leurs interlocuteurs. Parmi les autres peuples, il y en avait cependant qui jugeaient rocailleuse et gutturale la langue des Nains. Quant aux Orques et aux Trolls, ils parlaient n’importe comment, sans amour, ni pour les mots eux-mêmes ni pour les choses évoquées et de fait leur langue était plus dégénérée et grossière que je ne l’ai montré. Je ne pense pas que l’on souhaite que j’illustre mon propos par des exemples, encore que ceux-ci seraient faciles à trouver. Ce même parler, ou presque, s’entend encore dans la bouche de ceux qui sont orques d’esprit : un discours morne, verbeux et répétitif, chargé de hargne et de mépris, si éloigné de tout Bien, qu’il s’en trouve même dépourvu de toute vigueur verbale, sauf pour ceux qui n’apprécient la force d’une langue qu’au sordide de ses tonalités.
Bien entendu, procéder à ce type de transposition est normal et inévitable dans tout récit traitant du passé. Généralement on s’en tient là. J’ai, quant à moi, poussé plus loin, traduisant tous les noms westron selon leur signification.
Lorsque des noms ou des titres anglais surviennent dans cet ouvrage, on doit donc en conclure que ces noms étaient couramment usités dans le Parler Commun, conjointement avec les noms en langues étrangères (Elfes généralement), ou en leurs lieu et place.
Les noms westron étaient eux-mêmes souvent des traductions de noms plus anciens : c’est le cas de
Fondcombe, de Fontgrise, de Cours d’Argent, de Longestrand, de l’Ennemi, de la Sombre Tour. Certains avaient acquis un nouveau sens : ainsi le Mont du Destin pour Orodruin (la « Montagne embrasée «), ou Forêt Noire pour Taur e-Ndaedelos (le « Bois d’effroi «). Quelques noms représentaient des formes altérées de dénominations Elfes : tels la rivière Lune et le fleuve Brandevin, pour Lhûn et Baranduin.
Cette démarche exige peut-être que je m’en explique. Il me semble que présenter tous les noms sous leur forme originelle laissait dans l’ombre un aspect essentiel de l’époque telle que la percevaient les Hobbits (dont c’est le point de vue que je m’attache principalement à rendre ici) : c’est-à-dire une situation où le contraste était frappant entre la langue courante, habituelle, extrêmement répandue, d’usage aussi ordinaire qu’est l’anglais pour nous, et les vestiges encore bien vivaces de langues infiniment plus anciennes et plus augustes. Transcrits tels quels, tous les noms, si divers soient-ils en réalité, ne pouvaient manquer de paraître au lecteur d’égale ancienneté : ce qui aurait été le cas, par exemple, si on avait conservé sans changement le nom Elfe Imladris et sa traduction, en westron, Karningul. Mais évoquer Fondcombe sous le nom d’Imladris équivaut à parler actuellement de Winchester sous le nom de Camelot, sauf que pour cette dernière instance, l’identité entre les deux lieux est prouvée, alors qu’à Fondcombe vivait encore un seigneur d’un grand renom, beaucoup plus ancien que ne l’aurait été Arthur s’il avait été encore Roi à Winchester aujourd’hui.
Le nom de la Comté (Sûza) et de tous les autres lieux en pays hobbit a donc été anglicisé
[21]
. Cela n’a guère fait problème, ces noms étant composés pour la plupart d’éléments analogues à ceux qui entrent dans la composition de nos toponymes anglais les plus simples : soit des mots encore couramment usités tels que mont ou champ, soit des formes ayant subi une certaine usure comme ton pour town (ville). Mais certains noms provenaient on l’a déjà mentionné d’anciens mots de la langue hobbite, tombés en désuétude, et pote ceux-ci on a cherché des équivalents en anglais : ainsi wich ou boule pour « demeure «, ou michel pour « grand «.
En revanche, les noms de personnes, tant dans la Comté qu’en pays Bree, étaient singuliers pour l’époque, notamment la coutume, implantée déjà plusieurs siècles auparavant, de conférer aux familles un patronyme héréditaire. La signification de la plupart de ces patronymes était généralement transparente (dans le langage courant, car dérivés de sobriquets plaisants, de noms de lieux ou surtout en pays Bree de noms de plantes ou d’arbres). Traduire ces noms n’a pas présenté de grandes difficultés, mais il restait un ou deux noms plus anciens dont le sens s’était perdu, et je me suis contenté d’en angliciser l’orthographe : ainsi Took pour Tuk, ou Boffin pour Bophîn
[22]
.J’ai agi de même dans la mesure du possible avec les prénoms hobbits. À leurs enfants de sexe féminin, les Hobbits donnaient communément des noms de fleurs ou de pierres précieuses. Et à leurs enfants mâles, des noms dépourvus de signification dans le langage courant, et il en allait de même pour certains prénoms de femmes. On a ainsi Bilbon, Bungon, Polon, Lothon, Tanta, Nina et ainsi de suite. Il y a de nombreuses ressemblances inévitables, mais purement fortuites par exemple : Othon, Odon, Drogon, Dora, Cora et autres entre ces noms et ceux que nous donnons ou connaissons aujourd’hui. J’ai conservé ces noms-là, mais d’ordinaire en les anglicisant, et en modifiant leurs terminaisons, car dans les dénominations hobbites, le a à la fin du nom marquait le masculin, et le on et le le, le féminin.
Dans quelques vieilles familles, surtout parmi les descendants des Pâles, tels les Touques et les Bolger, on avait pour accoutumé de donner des noms flamboyants. Comme la plupart de ces noms, à présent indéchiffrables pour les Hobbits, ressemblent singulièrement aux noms des Hommes du Val d’Anduin, ou à ceux de Dale ou de la Marche, j’ai choisi de les transformer en ces vieux noms, dont l’origine remonte aux Francs ou aux Goths, pour la plupart, tels qu’on en use nous-mêmes encore ou qu’on en rencontre dans nos chroniques. Ce faisant, j’ai au moins préservé le contraste souvent si comique entre le prénom et le surnom, contraste dont les Hobbits eux-mêmes étaient parfaitement conscients. Peu usités sont les noms d’origine classique, car ce qui se rapprochait le plus du latin ou du grec, dans les traditions savantes de la Comté, était les langues Elfes que les Hobbits utilisaient rarement à des fins de nomenclature. Et ils furent toujours peu nombreux à savoir la « langue des Rois «, comme ils disaient.
Les noms qui avaient cours dans la Famille Bucklander différaient de ceux qu’on trouvait dans le reste de la Comté. Les gens du Maresque et leur cousinage établi sur l’autre rive du Brandevin étaient de « drôles de personnages « disait-on. C’est, très certainement, de l’antique parler des Forts du Sud qu’ils avaient hérité leurs noms bizarres. J’ai laissé ces noms tels quels car s’ils nous paraissent singuliers aujourd’hui, ils l’étaient tout aussi bien de leur temps. Des noms dont on pourrait dire qu’ils avaient une consonance, pour nous, vaguement « celtique «.
Comme la survivance de ces traces de langues beaucoup plus anciennes qu’auraient parlées les Forts et les Hommes de Bree n’est point sans rappeler la survivance d’éléments celtiques en anglais, je m’en suis parfois inspiré dans mes traductions. Ainsi Bree, Combe (Coombe), Archet et Chetwood sont formés à partir de vestiges de toponymie anglaise, choisis selon le sens : bree colline, hauteur, chef: bois, forêt. Un seul nom de personne a été formé sur le même modèle. On a choisi Meriadoc pour mettre en évidence le fait que Kali, son surnom en
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DES PROBLÈMES DE TRADUCTION
Pour présenter le contenu du Livre Rouge comme une Histoire accessible, de nos jou rs, à tout un chacun, il
a fallu transposer dans la mesure du possible tout l’arrière -pays linguistique en termes actuels.
Seules les
langues étrangères au Parler Commun ont été laissées sous forme originelle, mais elles ne surviennent guère que
dans les n oms de personnes ou de lieux.
Le Parler Commun, langue des Hobbits et langue en laquelle est écrite leur Histoire, a été, cela va de soi,
retraduit en anglais moderne.
Opération qui a eu pour effet de réduire les variétés et de gommer les
particularités pr opres à l’usage des langues westron.
On a tenté, tant que faire se pouvait, de restituer cette
diversité à travers les nuances correspondantes en anglais, mais les divergences de prononciation et les
divergences idiomatiques, entre le langage de la Comté e t le westron tel qu’il était parlé par les Elfes ou par les
Gens de Qualité au Gondor, étaient plus accusées qu’on ne l’a marqué dans ce livre.
En fait les Hobbits parlaient
pour la plupart un idiome rustique, tandis qu’au Gondor et au Rohan, on utilisait une langue plus ancienne, plus
formelle et plus concise.
On notera ici un élément de différenciation entre ces parlers, qui, bien qu’important en soi, s’est révélé
impossible à transcrire en anglais : la langue westron comporte une nuance distinctive, affe ctant les pronoms à
la seconde et parfois à la troisième personne du singulier, une nuance indépendante du genre, entre les formes
« familières » du pronom, et les formes « courtoises ».
Et on jugera bien caractéristique de la langue un peu
rude qui se par lait dans la Comté, que la forme « courtoise » y soit tombée en désuétude.
Elle ne s’était
perpétuée que chez les villageois, ceux du Quartier de l’Ouest plus particulièrement, qui en avaient détourné le
sens pour s’en servir comme terme de bonne amitié.
C ’était là un des aspects auxquels songeaient les gens du
Gondor lorsqu’ils jugeaient étrange le parler hobbit.
Peregrïn Touque, par exemple, durant les premiers temps
de son séjour à Minas Tirith, utilisait ces formes pronominales comme termes d’adresse en vers les gens de
qualité y compris le Seigneur Denethor lui -même.
Ça pouvait amuser le Vieux Surintendant, mais les serviteurs
ne manquaient pas de s’en étonner.
Nul doute que le libre usage qu’il faisait de ces formes familières n’ait
accrédité la rumeur selon laquelle Peregrïn était un grand personnage en son propre pays
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On a pu observer que les Hobbits – Frodon, par exemple, et d’autres personnages – Gandalf ou Aragorn –
ne s’expriment pas toujours dans le mê me style.
Ces distinctions sont marquées de propos délibéré.
Les plus
savants parmi les Hobbits avaient quelques notions du « langage des livres » comme on disait dans la Comté, et
ils étaient prompts à saisir et à adopter la manière de parler des gens ave c qui ils se trouvaient.
Au demeurant,
c’était chose toute naturelle pour ce peuple toujours errant que de reproduire plus ou moins fidèlement le style
du discours de ceux qu’ils fréquentaient, et ce, tout particulièrement dans le cas d’hommes qui, comme A ragorn,
s’efforçaient de dissimuler leurs origines et le but de leurs travaux.
Cependant en ces temps -là, tous les Ennemis
de l’Ennemi honoraient les choses du passé et il en allait des langues comme de tout le reste et ils y prenaient
plus ou moins de pla isir selon l’étendue de leur savoir.
Les Eldar étant plus que tout autres habiles à discourir,
avaient la maîtrise des styles les plus divers, bien que spontanément ils s’exprimassent dans le noble parler qui
leur était propre, un parler plus archaïque enc ore que celui de Gondor.
Les Nains avaient eux aussi la parole
aisée, et ils adaptaient sans peine leur discours à leurs interlocuteurs.
Parmi les autres peuples, il y en avait
cependant qui jugeaient rocailleuse et gutturale la langue des Nains.
Quant aux Orques et aux Trolls, ils
parlaient n’importe comment, sans amour, ni pour les mots eux -mêmes ni pour les choses évoquées et de fait
leur langue était plus dégénérée et grossière que je ne l’ai montré.
Je ne pense pas que l’on souhaite que j’illustre
mon propos par des exemples, encore que ceux - ci seraient faciles à trouver.
Ce même parler, ou presque,
s’entend encore dans la bouche de ceux qui sont orques d’esprit : un discours morne, verbeux et répétitif, chargé
de hargne et de mépris, si éloigné de tout Bien, qu’il s’en trouve même dépourvu de toute vigueur verbale, sauf
pour ceux qui n’apprécient la force d’une langue qu’au sordide de ses tonalités.
Bien entendu, procéder à ce type de transposition est normal et inévitable dans tout récit traitant du pa ssé.
Généralement on s’en tient là.
J’ai, quant à moi, poussé plus loin, traduisant tous les noms westron selon leur
signification.
Lorsque des noms ou des titres anglais surviennent dans cet ouvrage, on doit donc en conclure que ces noms
étaient courammen t usités dans le Parler Commun, conjointement avec les noms en langues étrangères (Elfes
généralement), ou en leurs lieu et place.
Les noms westron étaient eux-mêmes souvent des traductions de noms plus anciens : c’est le cas de.
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