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Le silence emplit la pièce et, lorsque Cal se retourna, la chambre était vide.

Publié le 30/10/2013

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Le silence emplit la pièce et, lorsque Cal se retourna, la chambre était vide. Une tasse de café fumait sur la commode. Cal but le liquide brûlant et descendit au salon. Son père lui jeta un regard plein d'excuse. Cal dit : « Je regrette, papa. Je ne savais pas l'effet que ça te ferait. (Il prit le paquet de billets sur le dessus de la cheminée et le mit dans la poche de sa veste.) Je vais voir ce que je peux faire. (Puis, très naturellement) : Où sont les autres ? - Abra devait partir. Aron l'a accompagnée. Lee est sorti. - Je vais faire un tour «, dit Cal. C'était novembre et la nuit était déjà tombée. Cal alla à la porte et vit l'ombre de Lee qui se dessinait sur le mur blanc de la blanchisserie française, de l'autre côté de la rue. Lee était assis sur les marches et il avait l'air gonflé sous son épais manteau. Cal retraversa le salon. « Ça donne soif le Champagne «, dit-il. Son père ne leva pas la tête. Cal se glissa dehors par la porte de la cuisine et traversa le petit potager de Lee. Il gravit la haute clôture, enjamba la mare et déboucha dans Castroville Street, entre la boulangerie Lang et la boutique du plombier. Il se dirigea vers Stone Street, où se dresse l'église catholique, puis il tourna à gauche, passa devant la maison des Carriaga, celle des Wilson, celle des Zabala, et tourna encore à gauche dans Central Avenue, après la maison des Steinbeck. Deux pâtés de maisons plus loin, il tourna encore à gauche, après l'école du West End. Les peupliers qui bordaient la cour de récréation étaient presque dénudés, mais le vent du soir poussait encore quelques feuilles jaunies. Cal marchait comme avec des oeillères. Il ne sentait pas le courant d'air glacé qui descendait des montagnes. Trois maisons devant lui, il vit son frère traverser sous un réverbère, venant dans sa direction. Cal le reconnut à son pas et à sa silhouette. Cal ralentit sa marche, et, lorsqu'Aron fut près, il dit : « Salut. Je te cherchais. « Aron dit : « Je regrette pour cet après-midi. - Tu n'y pouvais rien. Oublie ça. « Il fit demi-tour, et les deux garçons reprirent leur marche côte à côte. « Je voudrais que tu m'accompagnes, dit Cal. J'ai quelque chose à te montrer. - Qu'est-ce que c'est ? - Oh ! C'est une surprise. Mais c'est très intéressant. Surtout pour toi. - Est-ce que ce sera long ? - Non. Pas long du tout. « Ils traversèrent Central Avenue en direction de Castro-ville Street. En général, c'était le sergent Axel Dane qui, à huit heures ouvrait le Bureau de Recrutement de San José, mais s'il était en retard, le caporal Kemp s'en chargeait, et il ne se plaignait pas. Axel était un cas courant. Trois ans de service sous la bannière étoilée en temps de paix l'avaient rendu complètement inapte à mener la vie civile et à faire la guerre. C'est pour cette raison qu'il occupait son poste au Bureau de Recrutement de San José. Il flirtait avec la plus jeune des filles Ricci. Kemp ne comptait pas autant d'années de service, mais il savait déjà tous les principes vitaux : bien s'entendre avec le sergent, et éviter les officiers autant que possible. Les rares engueulades du sergent Dane ne le gênaient pas. Dane entra au bureau à huit heures et demie et trouva le caporal Kemp endormi à sa table et un jeune garçon qui attendait, l'air épuisé. Dane jeta un coup d'oeil sur le jeune homme, puis se dirigea vers Kemp et lui posa une main sur l'épaule. « Soldat, dit-il, réveille-toi. Le rossignol chante et une aube nouvelle nous est née. « Kemp souleva sa tête d'entre ses bras, éternua et s'essuya le nez du revers de la main. « À tes souhaits, dit le sergent. Lève-toi. Nous avons un client. « Kemp frotta ses paupières collées. « La guerre peut attendre «, dit-il. Dane examina le garçon de plus près. « Mon Dieu ! Est-il beau ! J'espère qu'ils prendront soin de lui. Caporal, vous croyez peut-être qu'il veut prendre les armes contre l'adversaire ? Détrompez-vous, il fuit l'amour. « Kemp se sentit soulagé. Le sergent n'était pas tout à fait à jeun. « Vous croyez qu'une pépée lui a fait du mal ? (Lorsque le sergent lançait une balle, il la rattrapait toujours au bond.) Dans ce cas-là, il voudrait mieux l'envoyer à la Légion étrangère, non ? - Peut-être est-ce son passé qu'il fuit ? « Kemp dit : « J'ai vu un film où il était question de ça. Et il y avait un de ces salauds de sergent ! - Pure invention, dit le sergent Axel Dane. Garde-à-vous, jeune homme. Vous avez dixhuit ans ? - Oui, monsieur. « Dane se tourna vers son subordonné. « Qu'en penses-tu ? - Merde, dit Kemp. S'ils ont la taille, ils ont l'âge. « Le sergent dit : « Entendu pour dix-huit ans. Et nous n'en démordrons pas. D'accord ? - Oui, monsieur. - Prends cette formule et remplis-la. Compte sur tes doigts l'année où tu es né et inscrisla ici. Tache de ne pas l'oublier. «

« « À tessouhaits, ditlesergent.

Lève-toi.

Nousavons unclient. » Kemp frottasespaupières collées. « La guerre peutattendre », dit-il. Dane examina legarçon deplus près. « Mon Dieu !Est-ilbeau ! J’espère qu’ilsprendront soindelui.

Caporal, vouscroyez peut-être qu’ilveutprendre lesarmes contre l’adversaire ? Détrompez-vous, ilfuit l’amour. » Kemp sesentit soulagé.

Lesergent n’étaitpastout àfait àjeun. « Vous croyezqu’une pépéeluiafait dumal ? (Lorsque lesergent lançaituneballe, illa rattrapait toujoursaubond.) Danscecas-là, ilvoudrait mieuxl’envoyer àla Légion étrangère, non ? – Peut-être est-cesonpassé qu’ilfuit ? » Kemp dit : « J’ai vuun film oùilétait question deça.

Etilyavait undeces salauds desergent ! – Pure invention, ditlesergent AxelDane.

Garde-à-vous, jeunehomme.

Vousavezdix- huit ans ? – Oui, monsieur. » Dane setourna verssonsubordonné. « Qu’en penses-tu ? – Merde, ditKemp.

S’ilsontlataille, ilsont l’âge. » Le sergent dit : « Entendu pourdix-huit ans.Etnous n’endémordrons pas.D’accord ? – Oui, monsieur. – Prends cetteformule etremplis-la.

Comptesurtesdoigts l’année oùtuesné etinscris- la ici.

Tache dene pas l’oublier. ». »

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