Devoir de Philosophie

  Les autres se retournèrent, stupéfaits, car la voix était celle de Sam.

Publié le 30/10/2013

Extrait du document

  Les autres se retournèrent, stupéfaits, car la voix était celle de Sam. Ne t'arrête pas ! dit Merry. -- C'est tout ce que je sais, balbutia Sam, rougissant. Je l'ai appris de M. Bilbon quand j'étais gosse. Il me racontait des histoires de ce genre, sachant combien j'étais toujours prêt à écouter parler des Elfes. C'est M. Bilbon qui m'a appris mes lettres. Il était très savant, ce cher vieux M. Bilbon. Et il écrivait de la poésie. C'est lui qui a écrit ce que je viens de dire. -- Il ne l'a pas composé, dit Grands-Pas. C'est un passage du lai intitulé La chute de Gil-galad, qui est en une langue ancienne. Bilbon a dû le traduire. Je n'en savais rien. -- Il y en avait beaucoup plus long, dit Sam. Tout sur le Mordor. Je n'ai pas appris cette partie-là, ça me faisait froid dans le dos. Je n'aurais jamais cru que j'irais moi-même par-là ! -- Aller à Mordor ! s'écria Pippin. J'espère qu'on n'en arrivera pas à cela ! -- Ne prononcez pas ce nom si haut ! dit Grands-Pas.   Il était déjà midi lorsqu'ils approchèrent de l'extrémité sud du sentier et virent devant eux, dans la pâle et claire lumière du soleil d'octobre, un talus gris-vert qui menait comme un pont sur la pente nord de la colline. Ils décidèrent de grimper tout de suite au sommet, pendant qu'il faisait encore grand jour. La dissimulation n'était plus possible, et ils pouvaient seulement espérer qu'aucun ennemi ou espion ne les observait. On ne voyait rien bouger sur la colline. Si Gandalf était quelque part par-là, il n'y en avait aucun signe. Sur le flanc ouest du Mont Venteux, ils trouvèrent un creux abrité, au fond duquel il y avait une combe cratériforme aux parois tapissées d'herbe. Ils laissèrent là Sam et Pippin avec le poney, leurs paquets et leurs bagages. Les trois autres poursuivirent leur chemin. Après une demi-heure de pénible grimpée, Grands-Pas atteignit le sommet ; Frodon et Merry suivaient, las et hors d'haleine. La dernière pente avait été escarpée et rocailleuse. En haut, ils trouvèrent, comme l'avait annoncé Grands-Pas, le large cercle d'un ouvrage de pierres, à présent écroulées et couvertes d'une herbe séculaire. Mais au centre, un cairn de pierres brisées avait été entassé. Elles étaient noircies comme par le feu. Alentour, le gazon était brûlé jusqu'à la racine, et dans tout l'intérieur du cercle l'herbe était roussie et desséchée, comme si des flammes avaient balayé le sommet de la colline ; mais il n'y avait pas signe de créature vivante. Debout au bord du rond de ruines, ils voyaient tout autour une vaste perspective faite pour la plupart de terres vides et sans marque distinctive, hormis quelques taches de forêts vers le sud, au-delà desquelles ils apercevaient par-ci par-là le reflet d'une eau lointaine. En dessous d'eux, sur ce côté sud, courait tel un ruban la Vieille Route, venant de l'ouest et serpentant dans ses montées et ses descentes jusqu'au point où elle disparaissait derrière une croupe sombre à l'est. Rien ne s'y mouvait. La suivant des yeux, ils virent les Montagnes : les contreforts les plus proches étaient bruns et sombres ; derrière s'élevaient des formes grises plus hautes, et plus loin encore se dressaient des cimes blanches, miroitantes parmi les nuages. -- Eh bien, nous y voilà ! dit Merry. Et ça a un aspect rien moins que réjouissant et accueillant ! Il n'y a ni eau ni abri. Et aucun signe de Gandalf. Mais je ne le blâme certes pas de ne nous avoir pas attendus - si jamais il est venu ici. -- Je me le demande, dit Grands-Pas, regardant pensivement alentour. Même s'il avait un jour ou deux de retard sur nous à Bree, il aurait pu arriver ici le premier. Il peut chevaucher très vite, quand la nécessité le presse. Il se pencha soudain pour examiner la pierre supérieure du cairn ; elle était plus plate que les autres, et plus blanche, comme si elle eût échappé au feu. Il la ramassa et l'examina, la retournant entre ses doigts. -- Cette pierre a été maniée récemment, dit-il. Que pensez-vous de ces marques ? Sur le dessus plat, Frodon vit des égratignures : -- Il semble y avoir un trait, un point et trois autres traits, dit-il. -- Le trait de gauche pourrait être un « G « en rune, avec des branches minces, dit Grands-Pas. Ce pourrait tre un signe laissé par Gandalf, encore que sans aucune certitude. Les égratignures sont fines, et elles araissent assurément fraîches. Mais ces marques pourraient avoir un sens tout différent et n'avoir aucun apport avec nous. Les Rôdeurs se servent de runes, et ils viennent parfois ici. -- Que pourraient-elles signifier, même si c'est Gandalf qui les a tracées ? demanda Merry. -- À mon avis, répondit Grands-Pas, elles représentent G 3 et sont un signe que Gandalf est venu ici le 3 ctobre, c'est-à-dire il y a trois jours maintenant. Cela montrerait aussi qu'il était pressé et menacé par un anger, de sorte qu'il n'avait pas le temps ou qu'il n'osait pas en écrire davantage plus clairement. Si tel est le as, nous devons être sur nos gardes. -- Je voudrais bien pouvoir être sûr que c'est lui qui a tracé ces marques, quel qu'en soit le sens, dit Frodon. e serait un grand réconfort de savoir qu'il est sur la route, devant ou derrière nous. -- Peut-être, dit Grands-Pas. Pour moi, je pense qu'il est venu ici et qu'il était en danger. Il y a eu des lammes qui ont grillé l'herbe ici, et maintenant me revient en mémoire la lumière que nous avons vue il y a trois uits dans le ciel de l'Est. Je suppose qu'il a dû être attaqué sur ce sommet, mais quel a été le résultat, je ne aurais le dire. Il n'est plus ici, et nous devons à présent nous occuper de nous-mêmes et nous diriger vers Fondcombe du mieux que nous pourrons. -- À quelle distance est-ce ? demanda Merry, jetant autour de lui un regard las. Le monde paraissait vaste et sauvage, vu du haut du Mont Venteux. -- Je ne sais pas si la route a jamais été mesurée en milles au-delà de l'Auberge Abandonnée, à une journée de voyage, à l'est de Bree, répondit Grands-Pas. Certains disent que c'est à telle distance, et d'autres à telle autre. C'est une route étrange, et les gens sont heureux d'arriver au terme de leur voyage, que le temps soit long ou court. Mais je sais combien cela me prendrait sur mes propres jambes, par beau temps et sans encombre : douze ours d'ici au Gué de Bruinen, où la route traverse la Sonoronne qui sort de Fondcombe. Nous avons devant ous un voyage de deux semaines au moins, car je ne pense pas que nous pourrons emprunter la Route. -- Deux semaines ! s'écria Frodon. Il peut se passer bien des choses durant ce temps-là. -- Il se peut, dit Grands-Pas. Ils restèrent un moment silencieux sur le sommet, près du bord sud. En cet endroit solitaire, Frodon prit our la première fois conscience entière de l'absence d'abri et du danger où il était. Il souhaita amèrement que sa fortune l'eût laissé dans sa Comté si tranquille et bien aimée. Il contempla d'en haut l'odieuse Route, qui ramenait vers l'ouest - vers son foyer. Il se rendit soudain compte que deux points noirs s'y mouvaient lentement, se dirigeant vers l'ouest ; il regarda à nouveau et vit que trois autres rampaient dans l'autre sens à leur rencontre. Il poussa un cri et saisit le bras de Grands-Pas. -- Regardez ! dit-il, désignant la Route du doigt. Grands-pas se jeta aussitôt à terre derrière le cercle de ruines, entraînant Frodon. Merry se laissa tomber à côté. -- Qu'est-ce donc ? demanda-t-il à voix basse. -- Je ne sais pas, mais je crains le pis, répondit Grands-Pas. Ils rampèrent vers le nord du cercle et regardèrent par un interstice entre deux pierres écornées. La lumière n'était plus brillante, car le clair matin s'était évanoui et des nuages venus de l'est avaient rattrapé le soleil qui ommençait à décliner. Tous voyaient les points noirs, mais ni Frodon ni Merry ne pouvaient en distinguer la orme en toute certitude ; quelque chose leur disait toutefois que là, loin en dessous deux, des Cavaliers Noirs 'assemblaient sur la Route par-delà le pied de la colline. -- Oui, dit Grands-Pas, à qui sa vue plus perçante ne laissait aucun doute. L'Ennemi est ici ! Ils s'éloignèrent vivement, toujours en rampant, et se glissèrent le long du flanc nord de la colline pour trouver leurs compagnons.   Sam et Peregrïn n'avaient pas perdu leur temps. Ils avaient exploré le petit vallon et les pentes voisines. Non loin, ils trouvèrent une source d'eau claire au flanc de la colline et à côté des traces de pas qui ne remontaient pas à plus d'un jour ou deux. Dans le vallon même, ils virent les traces récentes d'un feu et d'autres signes d'un campement hâtif. Il y avait des rochers éboulés au bord du vallon, du côté de la colline. Derrière, Sam tomba sur une petite réserve de bois pour le feu, en pile ordonnée. -- Je me demande si le vieux Gandalf est venu ici, dit-il à Pippin. La personne, quelle qu'elle soit, qui a mis là ce bois avait l'intention de revenir, à ce qu'il semble. Ces découvertes intéressèrent fort Grands-Pas : -- J'aurais bien voulu avoir attendu et exploré le terrain ici moi-même, dit-il, se hâtant d'aller à la source pour examiner les empreintes de pas.   -- C'est bien ce que je craignais, dit-il à son retour. Sam et Pippin ont piétiné le sol mou, et les traces sont endommagées ou brouillées. Des rôdeurs sont venus ici dernièrement. Ce sont eux qui ont laissé le bois pour le feu. Mais il y a aussi plusieurs nouvelles traces, qui n'ont pas été laissées par les Rôdeurs. Une série au moins a été empreinte il y a un jour ou deux par de lourdes bottes. Une au moins. Je ne puis avoir maintenant de certitude, mais je crois qu'il devait y avoir de nombreux pieds bottés. Il se tut et resta plongé dans une réflexion inquiète. Chacun des Hobbits eut en tête la vision des Cavaliers en manteaux et bottés. S'ils avaient déjà découvert le vallon, le plus tôt Grands-Pas les mènerait ailleurs, mieux cela vaudrait. Sam regardait le creux avec grande aversion maintenant qu'il savait que leurs ennemis étaient sur la route, à quelques milles seulement de là. -- Ne ferions-nous pas bien de déguerpir au plus vite, monsieur Grands-Pas ? demanda-t-il avec impatience. Il se fait tard, et je n'aime pas ce trou : il me serre le coeur en quelque façon. -- Oui, il faut certainement que nous décidions tout de suite de ce que nous voulons faire, répondit GrandsPas, levant les yeux pour observer l'heure et le temps. Eh bien, Sam, finit-il par dire, je n'aime pas cet endroit, moi non plus, mais je n'en vois pas d'autre que nous puissions atteindre avant la tombée de la nuit. Au moins sommes-nous hors de vue pour le moment, et, si nous bougeons, nous risquons bien plus d'être repérés par des espions. La seule chose que nous pourrions faire serait de sortir complètement de notre chemin en retournant vers le nord de ce côté de la chaîne de collines, où le pays est assez semblable à ce qu'il est ici. La Route est urveillée, mais il nous faudrait la traverser pour tenter de nous mettre à couvert dans les halliers vers le sud. Du ôté nord de la Route, au-delà des collines, le pays est plat et nu sur de nombreux milles. -- Les Cavaliers voient-ils ? demanda Merry. Je veux dire, il semble qu'ils se soient généralement servis avantage de leur nez que de leurs yeux, nous sentant, si sentir est le mot juste, au moins de jour. Mais vous ous avez fait mettre à plat ventre en les voyant en bas ; et maintenant, vous parlez d'être vus si nous bougeons. -- Je n'ai pas pris assez de précautions sur le sommet, répondit Grands-Pas. J'étais très anxieux de trouver uelque signe de Gandalf, mais ce fut une erreur d'aller à trois là-haut et de nous y tenir debout si longtemps. ar les chevaux noirs voient, et les Cavaliers peuvent employer des hommes et d'autres êtres comme espions, ainsi que nous l'avons constaté à Bree. Eux-mêmes ne voient pas comme nous le monde de la lumière, mais nos formes jettent dans leur esprit des ombres que seul détruit le soleil de midi ; et dans l'obscurité ils perçoivent aints signes et formes qui nous échappent : c'est alors qu'ils sont le plus à craindre. Et, en tout temps, ils entent le sang des êtres vivants, le désirant et le haïssant. Les sens aussi, il en est d'autres que la vue ou l'odorat. ous pouvons sentir leur présence - elle a troublé nos coeurs dès notre arrivée ici, avant même que nous ne les ussions vus ; ils sentent la nôtre encore plus vivement. Et puis, ajouta-t-il, et sa voix se réduisit à un murmure, 'Anneau les attire. -- Il n'y a donc pas moyen de leur échapper ? dit Frodon, jetant autour de lui un regard éperdu. Si je bouge, e serai vu et pourchassé ! Si je reste, je vais les attirer à moi ! Grands-Pas lui posa la main sur l'épaule : -- Il y a encore de l'espoir, dit-il. Vous n'êtes pas seul. Prenons ce bois, préparé pour un feu de signal. Il n'y a uère d'abri ou de défense ici, mais le feu servira pour les deux. Sauron peut user du feu pour ses mauvais esseins, comme il peut toutes choses, mais ces Cavaliers ne l'aiment point, et ils craignent qui le manie. En pays auvage, le feu est notre ami. -- Peut-être, marmonna Sam. C'est aussi la meilleure façon de dire « nous voici «, à part les appels.   Au plus profond de la combe et dans le coin le plus abrité, ils allumèrent un feu et préparèrent un repas. Les mbres du soir commençaient à tomber et le froid s'éleva. Ils prirent soudain conscience d'une grande faim, car ls n'avaient rien mangé depuis le petit déjeuner ; mais ils n'osèrent faire plus qu'un souper frugal. La région qui 'étendait devant eux n'offrait rien d'autre que des oiseaux et des bêtes sauvages ; c'étaient des lieux hostiles désertés par toutes les races du monde. Des Rôdeurs allaient parfois au-delà des collines, mais ils étaient peu nombreux, et ils n'y restaient pas. Les autres vagabonds étaient rares et d'espèce malfaisante : des Trolls étaient susceptibles de descendre parfois, vaguant, des vallées septentrionales des Monts Brumeux. Ce n'était que sur la Route que se rencontraient parfois des voyageurs, la plupart du temps des Nains, qui se hâtaient pour des affaires personnelles et n'avaient aucune aide et peu de mots à dispenser à des étrangers. -- Je ne vois pas comment on pourra faire durer la nourriture, dit Frodon. Nous avons été assez économes ces derniers jours, et ce souper n'a rien d'un festin ; mais nous avons consommé plus que nous ne le devrions, si nous avons encore devant nous deux semaines et peut-être davantage. -- Il y a de quoi manger dans les terres sauvages, dit Grands-Pas : des baies, des racines et des herbes ; et au besoin je suis assez habile à la chasse. Vous n'avez pas à craindre l'inanition avant la venue de l'hiver. Mais la récolte ou la capture de choses à manger est une tâche longue et fatigante, et il faut nous presser. Serrez donc vos ceintures, et pensez avec espoir aux tables de la maison d'Elrond ! Le froid s'accrut avec la venue de l'obscurité. Regardant du bord de la combe, ils ne pouvaient voir qu'une terre grise qui s'estompait rapidement dans l'ombre. Le ciel au-dessus d'eux s'était de nouveau nettoyé, et il s'emplissait lentement d'étoiles scintillantes. Frodon et ses compagnons se serrèrent autour du feu, enveloppés de tous les vêtements et couvertures qu'ils possédaient ; mais Grands-Pas se contenta d'un simple manteau et resta assis un peu à l'écart, tirant pensivement sur sa pipe. Comme la nuit tombait et que le feu commençait à répandre de brillantes lueurs, il se mit à leur conter des histoires pour préserver leur esprit de la peur. Il connaissait un grand nombre de récits et de légendes d'autrefois, sur les Elfes et les Hommes, et les exploits bons et mauvais des Temps Anciens. Ils se demandèrent quel âge il pouvait avoir et où il avait acquis tout ce savoir. -- Parlez-nous de Gil-galad, dit soudain Merry, quand Grands-Pas s'arrêta à la fin d'une histoire des royaumes elfiques. En savez-vous davantage sur cet ancien lai dont vous nous avez parlé ? -- Certes, répondit Grands-Pas. Et Frodon aussi, car il nous intéresse de près. Merry et Pippin regardèrent Frodon, qui avait les yeux fixés sur le feu. -- Je ne sais que le peu que m'en a dit Gandalf, dit lentement Frodon. Gil-galad fut le dernier des grands Rois Elfes de la Terre du Milieu. Gil-galad signifie Lumière des Étoiles dans leur langue. Avec Elendil, Ami des Elfes, il alla au pays de... -- Non ! dit Grands-Pas, l'interrompant, je ne crois pas qu'il convienne de raconter cette histoire à présent, à ortée des serviteurs de l'Ennemi. Si nous parvenons à la maison d'Elrond, vous pourrez l'entendre là, de bout en bout. -- Alors, racontez-nous quelque autre histoire des anciens temps, supplia Sam ; une histoire sur les Elfes avant l'époque de l'effacement. J'aimerais vivement en entendre davantage sur les Elfes, les ténèbres semblent tant nous presser de toutes parts. -- Je vais vous raconter l'histoire de Tinuviel, dit Grands-Pas, en résumé, car c'est une longue histoire, dont

« Fondcombe dumieux quenous pourrons. — À quelle distance est-ce ?demanda Merry,jetantautour delui un regard las. Le monde paraissait vasteetsauvage, vudu haut duMont Venteux. — Je nesais passila route ajamais étémesurée enmilles au-delà del’ Auberge Abandonnée , à une journée de voyage, àl’est deBree, répondit Grands-Pas.

Certainsdisentquec’est àtelle distance, etd’autres àtelle autre. C’est uneroute étrange, etles gens sontheureux d’arriver auterme deleur voyage, queletemps soitlong ou court.

Maisjesais combien celameprendrait surmes propres jambes, parbeau temps etsans encombre : douze jours d’iciauGué deBruinen, oùlaroute traverse laSonoronne quisort deFondcombe.

Nousavons devant nous unvoyage dedeux semaines aumoins, carjene pense pasque nous pourrons emprunter laRoute. — Deux semaines ! s’écriaFrodon.

Ilpeut sepasser biendeschoses durant cetemps-là. — Il sepeut, ditGrands-Pas. Ils restèrent unmoment silencieux surlesommet, prèsdubord sud.Encet endroit solitaire, Frodonprit pour lapremière foisconscience entièredel’absence d’abrietdu danger oùilétait.

Ilsouhaita amèrement que sa fortune l’eûtlaissé danssaComté sitranquille etbien aimée.

Ilcontempla d’enhaut l’odieuse Route,qui ramenait versl’ouest –vers sonfoyer.

Ilse rendit soudain comptequedeux points noirss’ymouvaient lentement, sedirigeant versl’ouest ; ilregarda ànouveau etvit que trois autres rampaient dansl’autre sensà leur rencontre.

Ilpoussa uncrietsaisit lebras deGrands-Pas. — Regardez ! dit-il,désignant laRoute dudoigt. Grands-pas sejeta aussitôt àterre derrière lecercle deruines, entraînant Frodon.Merryselaissa tomber à côté.

— Qu’est-ce donc ?demanda-t-il àvoix basse. — Je nesais pas, mais jecrains lepis, répondit Grands-Pas. Ils rampèrent verslenord ducercle etregardèrent paruninterstice entredeuxpierres écornées.

Lalumière n’était plusbrillante, carleclair matin s’était évanoui etdes nuages venusdel’est avaient rattrapé lesoleil qui commençait àdécliner.

Tousvoyaient lespoints noirs,maisniFrodon niMerry nepouvaient endistinguer la forme entoute certitude ; quelquechoseleurdisait toutefois quelà,loin endessous deux,desCavaliers Noirs s’assemblaient surlaRoute par-delà lepied delacolline. — Oui, ditGrands-Pas, àqui savue plus perçante nelaissait aucundoute.

L’Ennemi estici ! Ils s’éloignèrent vivement,toujoursenrampant, etse glissèrent lelong duflanc norddelacolline pour trouver leurscompagnons.   Sam etPeregrïn n’avaient pasperdu leurtemps.

Ilsavaient exploré lepetit vallon etles pentes voisines.

Non loin, ilstrouvèrent unesource d’eauclaire auflanc delacolline etàcôté destraces depas quineremontaient pas àplus d’un jouroudeux.

Danslevallon même, ilsvirent lestraces récentes d’unfeuetd’autres signesd’un campement hâtif.Ilyavait desrochers éboulés aubord duvallon, ducôté delacolline.

Derrière, Samtomba sur une petite réserve debois pour lefeu, enpile ordonnée. — Je medemande sile vieux Gandalf estvenu ici,dit-il àPippin.

Lapersonne, quellequ’elle soit,quiamis là ce bois avait l’intention derevenir, àce qu’il semble. Ces découvertes intéressèrent fortGrands-Pas : — J’aurais bienvoulu avoirattendu etexploré leterrain icimoi-même, dit-il,sehâtant d’alleràla source pour examiner lesempreintes depas.   — C’est bienceque jecraignais, dit-ilàson retour.

SametPippin ontpiétiné lesol mou, etles traces sont endommagées oubrouillées.

Desrôdeurs sontvenus icidernièrement.

Cesont euxquiont laissé lebois pour le feu.

Mais ilya aussi plusieurs nouvelles traces,quin’ont pasétélaissées parlesRôdeurs.

Unesérie aumoins a été empreinte ilya un jour oudeux pardelourdes bottes.Uneaumoins.

Jene puis avoir maintenant de certitude, maisjecrois qu’ildevait yavoir denombreux piedsbottés. Il se tut etresta plongé dansuneréflexion inquiète. Chacun desHobbits eutentête lavision desCavaliers enmanteaux etbottés.

S’ilsavaient déjàdécouvert le vallon, leplus tôtGrands-Pas lesmènerait ailleurs,mieuxcelavaudrait.

Samregardait lecreux avecgrande aversion maintenant qu’ilsavait queleurs ennemis étaientsurlaroute, àquelques millesseulement delà. — Ne ferions-nous pasbien dedéguerpir auplus vite, monsieur Grands-Pas ? demanda-t-ilavecimpatience. Il se fait tard, etjen’aime pascetrou : ilme serre lecœur enquelque façon. — Oui, ilfaut certainement quenous décidions toutdesuite deceque nous voulons faire,répondit Grands- Pas, levant lesyeux pour observer l’heureetletemps.

Ehbien, Sam, finit-il pardire, jen’aime pascetendroit, moi non plus, maisjen’en voispasd’autre quenous puissions atteindreavantlatombée delanuit.

Aumoins sommes-nous horsdevue pour lemoment, et,sinous bougeons, nousrisquons bienplusd’être repérés pardes espions.

Laseule chose quenous pourrions faireserait desortir complètement denotre chemin enretournant vers lenord dececôté delachaîne decollines, oùlepays estassez semblable àce qu’il estici.

LaRoute est surveillée, maisilnous faudrait latraverser pourtenter denous mettre àcouvert dansleshalliers verslesud.

Du côté nord delaRoute, au-delà descollines, lepays estplat etnu sur denombreux milles.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles