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Les Chansons des rues et des bois " Aux heures mystérieuses, " Quand l'eau se change en miroir, " Rôdes-tu sous les yeuses, " L'esprit plongé dans le soir ?

Publié le 12/04/2014

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esprit
Les Chansons des rues et des bois " Aux heures mystérieuses, " Quand l'eau se change en miroir, " Rôdes-tu sous les yeuses, " L'esprit plongé dans le soir ? " Te dis-tu : -- Qu'est-ce que l'homme ? " Sonde, ami, sa nullité ; " Cherche, de quel chiffre, en somme, " Il accroît l'éternité ! " L'homme est vain. Pourquoi, poète, " Ne pas le voir tel qu'il est, " Dans le sépulcre squelette, " Et sur la terre valet ! " L'homme est nu, stérile, blême, " Plus frêle qu'un passereau ; " C'est le puits du néant même " Qui s'ouvre dans ce zéro. " Va, Dieu crée et développe " Un lion très réussi, " Un bélier, une antilope, " Sans le concours de Poissy. " Il fait l'aile de la mouche " Du doigt dont il façonna " L'immense taureau farouche " De la Sierra Morena ; " Et dans l'herbe et la rosée " Sa génisse au fier sabot " Règne, et n'est point éclipsée " Par la vache Sarlabot. " Oui, la graine dans l'espace " Vole à travers le brouillard, " Et de toi le vent se passe, " Semoir Jacquet-Robillard ! " Ce laboureur, la tempête, " N'a pas, dans les gouffres noirs, " Besoin que Grignon lui prête " Sa charrue à trois versoirs. " Germinal, dans l'atmosphère, " Soufflant sur les prés fleuris, " Sait encor mieux son affaire " Qu'un maraîcher de Paris. " Quand Dieu veut teindre de flamme III. LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ 125 Les Chansons des rues et des bois " Le scarabée ou la fleur, " Je ne vois point qu'il réclame " La lampe de l'émailleur. " L'homme peut se croire prêtre, " L'homme peut se dire roi, " Je lui laisse son peut-être, " Mais je doute, quant à moi, " Que Dieu, qui met mon image " Au lac où je prends mon bain, " Fasse faire l'étamage " Des étangs, à Saint-Gobain. " Quand Dieu pose sur l'eau sombre " L'arc-en-ciel comme un siphon, " Quand au tourbillon plein d'ombre " Il attelle le typhon, " Quand il maintient d'âge en âge " L'hiver, l'été, mai vermeil, " Janvier triste, et l'engrenage " De l'astre autour du soleil, " Quand les zodiaques roulent, " Amarrés solidement, " Sans que jamais elles croulent, " Aux poutres du firmament, " Quand tournent, rentrent et sortent " Ces effrayants cabestans " Dont les extrémités portent " Le ciel, les saisons, le temps ; " Pour combiner ces rouages " Précis comme l'absolu, " Pour que l'urne des nuages " Bascule au moment voulu, " Pour que la planète passe, " Tel jour, au point indiqué, " Pour que la mer ne s'amasse " Que jusqu'à l'ourlet du quai, " Pour que jamais la comète " Ne rencontre un univers, " Pour que l'essaim sur l'Hymète " Trouve en juin les lys ouverts, " Pour que jamais, quand approche " L'heure obscure où l'azur luit, III. LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ 126
esprit

« " Le scarabée ou la fleur, " Je ne vois point qu'il réclame " La lampe de l'émailleur.

" L'homme peut se croire prêtre, " L'homme peut se dire roi, " Je lui laisse son peut-être, " Mais je doute, quant à moi, " Que Dieu, qui met mon image " Au lac où je prends mon bain, " Fasse faire l'étamage " Des étangs, à Saint-Gobain.

" Quand Dieu pose sur l'eau sombre " L'arc-en-ciel comme un siphon, " Quand au tourbillon plein d'ombre " Il attelle le typhon, " Quand il maintient d'âge en âge " L'hiver, l'été, mai vermeil, " Janvier triste, et l'engrenage " De l'astre autour du soleil, " Quand les zodiaques roulent, " Amarrés solidement, " Sans que jamais elles croulent, " Aux poutres du firmament, " Quand tournent, rentrent et sortent " Ces effrayants cabestans " Dont les extrémités portent " Le ciel, les saisons, le temps ; " Pour combiner ces rouages " Précis comme l'absolu, " Pour que l'urne des nuages " Bascule au moment voulu, " Pour que la planète passe, " Tel jour, au point indiqué, " Pour que la mer ne s'amasse " Que jusqu'à l'ourlet du quai, " Pour que jamais la comète " Ne rencontre un univers, " Pour que l'essaim sur l'Hymète " Trouve en juin les lys ouverts, " Pour que jamais, quand approche " L'heure obscure où l'azur luit, Les Chansons des rues et des bois III.

LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ 126. »

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