Les choses étant ainsi, que l'on juge de ce que le docteur dut éprouver, quand, le 20 août, une dépêche de son agent arriva au Stadthaus par le fil de Malte à Antékirtta.
Publié le 01/11/2013
Extrait du document
«
et
deux soutiers ; pouréquipage, trentemarins, dontunmaître etdeux quartiers-maîtres ; pour
le service deschambres etde lacuisine, deuxchefs ettrois saïsfaisant officededomestiques, –
en tout quatre officiers etquarante-trois hommes,telétait lepersonnel dubord.
Pendant cespremières heures,lasortie dugolfe delaSidre s’accomplit dansd’assez bonnes
conditions.
Bienquelevent fûtcontraire –une brise denord-ouest assezfraîche –le capitaine
pût imprimer au Ferrato une
remarquable vitesse ;maisillui fût impossible d’utilisersa
voilure, focs,trinquettes, voilescarrées dumât demisaine, voilesauriques dugrand mâtetde
l’artimon.
Durant lanuit, ledocteur etPierre, danslesdeux chambres contiguësqu’ilsoccupaient àbord,
Pointe Pescade etCap Matifou, dansleurs cabines del’avant, purentreposer, sanss’inquiéter
des mouvements dusteam-yacht, quiroulait passablement commetouslesbons marcheurs.
Pour êtrevéridique, ilfaut direque, sile sommeil nemanqua pointauxdeux amis, ledocteur et
Pierre, enproie auxplus vives inquiétudes, prirentàpeine quelque repos.
Le lendemain, lorsquelespassagers montèrent surlepont, plusdecent vingt milles avaient été
enlevés ences douze heures depuisledépart d’Antékirtta.
Labrise venait delamême direction
avec unetendance àfraîchir.
Lesoleil s’était levésurunhorizon orageux, etl’atmosphère, déjà
lourde, laissaitprésager unelutte prochaine deséléments.
Pointe Pescade etCap Matifou souhaitèrent lebonjour audocteur etàPierre Bathory.
« Merci, mesamis, répondit ledocteur.
Avez-vous biendormi dansvoscouchettes ?
– Comme desloirs quiauraient laconscience tranquille ! répliquagaiement PointePescade.
– Et CapMatifou a-t-ilfaitson premier déjeuner ?
– Oui, monsieur ledocteur, unesoupière decafé noiravec deux kilosdebiscuit demer !
– Hum !… Unpeu dur, cebiscuit !
– Bah ! pourunhomme qui,jadis, mangeait descailloux… entresesrepas ! »
Cap Matifou remuaitdoucement sagrosse tête–manière àlui d’approuver lesréponses deson
camarade.
Cependant le Ferrato, par
l’ordre exprèsdudocteur, marchait àtoute vitesse, enfaisant jaillir
deux écumantes colonnesd’eausousletranchant deson étrave.
Se hâter d’ailleurs n’étaitqueprudent.
Déjàmême, lecapitaine Köstrik,aprèsenavoir causé
avec ledocteur, sedemandait s’iln’y aurait paslieu devenir enrelâche àMalte, donton
pourrait voirlesfeux vershuitheures dusoir.
En effet, l’étatdel’atmosphère étaitdeplus enplus menaçant.
Malgrélabrise d’ouest qui
fraîchissait avecl’abaissement dusoleil, lesnuages montaient toujoursdulevant et
s’étendaient alorssurlestrois quarts duciel.
Auras delamer, c’était unebande d’ungrislivide,
d’une matité profonde, quidevenait d’unnoird’encre lorsqu’un rayonsolaire seglissait à
travers sesdéchirures.
Déjàquelques éclairssilencieux déchiraient cettelargenuée électrique,
dont lalisière supérieure s’arrondissait enpesantes volutesauxcontours durement arrêtés.En
même temps, comme s’ilyavait lutteentre lesvents del’ouest etceux del’est qu’on nesentait
pas encore, maisdont lamer déséquilibrée éprouvaitlecontre-coup, leslames grossissaient
contre lahoule defond, s’échevelaient etcommençaient àdéferler surlepont duyacht.
Puis,
vers sixheures, toutdevint obscur souscette voûte d’épaisses nues,quicouvraient l’espace.Le
tonnerre grondait, etde vifs éclairs illuminaient ceslourdes ténèbres.
« Liberté demanœuvre ! ditledocteur aucapitaine.
– Oui ! Ille faut, monsieur ledocteur, répondit lecapitaine Köstrik.SurlaMéditerranée, c’est
tout l’unoutout l’autre ! L’estetl’ouest luttent àqui l’emportera, etl’orage aidant, jecrains
que l’avantage nereste aupremier.
Lamer vadevenir trèstrèsdure au-delà deGozzo oude
Malte, etilest possible quenous soyons gênés.Jene vous propose pasd’aller relâcher àLa
Vallette, maisdechercher unabri jusqu’au joursous lacôte occidentale del’une oudel’autre
île..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- DOUMERGUE, Gaston (1er août 1863-18 juin 1937) Président de la République (1924-1931) Avocat, il devient substitut en Cochinchine puis juge de paix en Algérie.
- FRANÇOIS DE SALES, saint (21 août 1567-28 décembre 1622) Prêtre, docteur de l'Eglise Genevoise, sa famille est de vieille noblesse paysanne, catholique et de culture française.
- La bataille de Malte : JUIN 1940 AOÛT 1942 - Seconde guerre mondiale (Histoire)
- DOUMERGUE, Gaston (1er août 1863-18 juin 1937) Président de la République (1924-1931) Avocat, il devient substitut en Cochinchine puis juge de paix en Algérie.
- FRANÇOIS DE SALES, saint (21 août 1567-28 décembre 1622) Prêtre, docteur de l'Eglise Genevoise, sa famille est de vieille noblesse paysanne, catholique et de culture française.