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La bataille de Malte : JUIN 1940 AOÛT 1942 - Seconde guerre mondiale (Histoire)

Publié le 23/01/2019

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BRAVOURE D’UN PEUPLE

Bien que petite, rocheuse et sans véritables ressources naturelles, Malte connut une histoire mouvementée. Située au milieu de la Méditerranée et, par conséquent, au croisement des routes commerciales sillonnant la plus fréquentée des mers, il était inévitable qu’elle fût occupée souvent par de nombreuses puissances maritimes.

 

Jusqu’en 1530, elle fut successivement occupée par les Phéniciens, les Carthaginois, les Romains, les Arabes, les Normands et les Castillans ; puis elle connut deux siècles et demi de stabilité sous le gouvernement des chevaliers de Malte, anciennement Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Ceux-ci transformèrent l’île en une formidable forteresse - véritable bastion de la

Chrétienté face à l’expansion turque ; le grand siège de l’île par les Turcs, en 1565, révéla un peuple valeureux et d’une grande force d'âme. En 1798, les armées napoléoniennes prirent le pouvoir, mais, en 1800, les Anglais prirent leur suite, après que deux ans de siège les eurent forcé à se rendre. Une longue période de paix s’ouvrait à nouveau pour l’île - elle devait finir en 1940. A cette époque, la structure de la société maltaise était encore très traditionnelle, très familiale et très catholique. La langue divisait le pays, les classes aisées parlant l’italien et les classes modestes un mélange de maltais et de mauvais anglais. Lorsque les bombardements de l’Axe commencèrent, la population de Malte s’unit cependant à nouveau.

Dès l’entrée en guerre de l’Italie, le 10 juin 1940, l’importance stratégique de Malte apparut clairement. La chute de la France le 25 juin aggrava la situation des territoires britanniques en Méditerranée, les désignant comme objectifs primordiaux dans le cadre de l’expansion de l’Empire fasciste italien.

 

Les conventions d’armistice signées entre la France, l’Allemagne et l’Italie interdisaient cependant toute action des forces de l’Axe à partir des territoires français d’Afrique du Nord ou de Syrie. Ainsi les Britanniques pouvaient-ils naviguer en Méditerranée en longeant les côtes françaises entre Gibraltar et Tunis en direction d’Alexandrie sans craindre les attaques aériennes allemandes (la Luftwaffe ne pouvait intervenir à partir de ses bases situées au nord de la ligne de Démarcation). De leur côté, les Italiens étaient trop occupés par l’offensive victorieuse des Britanniques en Libye pour tenter une action sérieuse contre leurs voies de communication maritimes ou les « porte-avions » naturels que sont la Crète et Malte.

 

Mais plusieurs éléments nouveaux allaient jouer contre les Britanniques en Méditerranée. Ce fut d’abord l’intervention allemande dans les Balkans qui se solda par la chute de la Crète, puis l'arrivée de Rommel à Tripoli qui permit à l’Axe de reprendre l’initiative en Afrique. Ce fut ensuite la politique antivichyssoise de Londres, malgré l’avis des Américains, avec les attaques contre Mers el-Kébir, Dakar et aussi la Syrie (juin-juillet 1941) et Madagascar. Dès le drame de Mers el-Kébir, Vichy passa d’une attitude d’attente à une franche hostilité envers ses

 

anciens alliés britanniques. Ainsi, dès le second semestre 1940, les Britanniques durent faire face aux attaques de l’Axe venant du nord et, au sud, à la « résistance » française. Début 1941, pour les Italiens se battant en Libye, Malte devint un objectif prioritaire car, de cette base, partaient les forces britanniques qui assaillaient le trafic maritime entre la Péninsule et la Libye.

 

Situées à 320 km de la Tunisie et à 1 588 et 1 320 km, respectivement, des ports britanniques de Gibraltar et d’Alexandrie, ces îles en effet accueillaient et protégeaient des bateaux de guerre et des sous-marins dans ses ports ; en outre, les chasseurs, les bombardiers et les avions de reconnaissance de ses trois aéroports ainsi que les hydravions de la base de Kalafrana contrôlaient toute la Méditerranée. En 1940, Malte ne disposait cependant pour sa défense aérienne que de trois biplans Gladiator.

 

Le blocus de l’île commença le 11 juin 1940, à 7 h du matin - le lendemain de la déclaration de guerre de l’Italie aux Alliés. Une sirène hurla : elle signalait dix bombardiers italiens venant de la Sicile (96 km au nord).

 

Lors de ce premier raid, les bombardiers italiens purent s’échapper avant que les Gladiator les eussent rattrapés. Pendant quelques semaines, les bombardiers revinrent tous les jours. La situation s’améliora un peu, vers la fin juin, lorsque la défense de l’île s’enrichit de quatre chasseurs Hurricane, puis de douze avions-torpilleurs Swordfish

 

► Troupes britanniques, amenées par un convoi, débarquant au port de La Valette, à Malte, en janvier 1942.

 

A Entrée du cuirassé HMS Valiant, de la classe « Queen Elizabeth », à Grand Harbour. Ses superstructures sont noyées dans la vapeur dégagée en guise de salut.

dotés de charges anti-sous-marines pour attaquer les installations portuaires ennemies.

 

En novembre, Malte réaffirma son importance stratégique lorsque des avions de reconnaissance basés sur son territoire photographièrent la flotte italienne basée à Tarente. Grâce à ces informations, des Swordfish appartenant au porte-avions HMS Illustrious mirent hors de combat trois cuirassés, deux croiseurs et plusieurs autres bâtiments, et détruisirent une base d’hydravions et un dépôt de pétrole. Le mois suivant, d’autres avions de reconnaissance révélèrent la présence de 350 bombardiers et chasseurs de la Luftwaffe en Sicile.

Cette formidable armada eut bientôt l’occasion d’entrer en action au-dessus de Malte. Le 10 janvier 1941, à 18 h, l'Illustrious, meurtri, fumant et donnant de la gîte, entrait péniblement à Grand Harbour, après avoir été attaqué par des Ju-88 et des Ju-87 venant de Sicile. Pendant trois jours, des avions de reconnaissance allemands tournoyèrent au-dessus de Malte.

 

Le 16 janvier, 70 Ju-88 et Ju-87 escortés par des chasseurs italiens CR-42 passèrent à l’attaque. Un immense barrage de poussières, d’éclats d’obus et de fumée s’éleva des navires et de la côte et obscurcit le ciel au-dessus de Grand Harbour, depuis La Valette jusqu’à French Creek. Environ 700 magasins, habitations et églises furent endommagés ou détruits au cours de ce terrible bombardement.

 

Lorsque la Cinquième Flottille britannique de d troyers entra dans le port, au début de mai 1941, destroyer HMS Jersey sauta sur une mine ; le crois, HMS Gloucester fut quant à lui bombardé, mais il réu: à s’échapper. Elle put néanmoins bombarder les cô africaines avant de partir défendre la Crète le 21 mai. cours des quatre premiers mois de 1941, les sous-mar basés à Malte coulèrent 25 navires de ravitaillent, (90 000 tonnes au total) de l’Axe.

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