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LES IDEES PEDAGOGIQUES DE DIDEROT

Publié le 05/04/2011

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Plan d'une Université Une université est une école dont la porte est ouverte indistinctement à tous les enfants d'une nation et où les maîtres stipendiés par l'Etat les initient â la connaissance élémentaire de toutes les sciences. Je dis indistinctement, parce qu'il serait aussi cruel qu'absurde de condamner à l'ignorance les conditions subalternes de la société. Dans toutes, il est des connaissances dont on ne saurait être privé sans conséquence. Le nombre des chaumières et des autres édifices particuliers étant à celui des palais dans le rapport de dix mille à un, il y a dix mille à parier contre un que le génie, les talents et la vertu sortiront plutôt d'une chaumière que d'un palais... L'objet d'une école publique n'est point de faire un homme profond en quelque genre que ce soit, mais de l'initier à un grand nombre de connaissances dont l'ignorance lui serait nuisible dans tous les états de la vie, et plus ou moins honteuse dans quelques-uns... J'appliquerai à chaque partie d'enseignement le principe d'utilité... Je partage cette université en quatre facultés : i° la faculté des arts, 2° la faculté de médecine, 30 la faculté de jurisprudence, 40 la faculté de théologie. Les trois dernières facultés ayant pour objet des sciences et des professions particulières, c'est dans la première, la faculté des arts, que se trouve compris l'ensemble des études applicables à la généralité de ceux qui étudient. Cette faculté se divise en trois cours d'études à suivre parallèlement. Le premier cours divisé en huit classes comprend les sciences mathématiques, les sciences naturelles, les sciences logiques, les langues et la rhétorique. Le second cours divisé en deux classes comprend les premiers principes de la métaphysique, la morale, la religion naturelle et révélée, l'histoire, la géographie, les premiers principes de la science économique. Le troisième cours ne se compose que d'une classe où l'on enseigne le dessin et les principes de l'architecture... Je relègue l'étude des belles-lettres dans un rang fort éloigné.. Ces langues savantes (le Latin et le Grec) propres à si peu, si difficiles pour tous, doivent être renvoyées à un temps où l'esprit soit mûr et placées dans un ordre d'enseignement postérieur à celui d'un grand nombre de connaissances plus généralement utiles et plus aisées, et avec d'autant plus de raison qu'à dix-huit ans on y fait des progrès plus sûrs et plus rapides, et qu'on en sait plus et mieux dans un an et demi qu'un enfant n'en peut apprendre en six ou sept ans. Mais accordons qu'au sortir des écoles, les enfants possèdent les langues anciennes qu'on leur a montrées : que deviennent ces enfants ? Ils se répandent dans les différentes professions de la société : les uns se font commerçants ou militaires, d'autres suivent la cour ou le barreau; c'est-à-dire que les dix-neuf vingtièmes passent leur vie sans lire un auteur latin et oublient ce qu'ils ont si péniblement appris... « J'estime que l'étude des deux langues doit marcher de front...

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