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Les Index Noires Oui, monsieur Starr, répondit la jeune fille, c'est bien cela.

Publié le 12/04/2014

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Les Index Noires Oui, monsieur Starr, répondit la jeune fille, c'est bien cela. J'éprouve comme une sorte de vertige ! Tu t'y feras, Nell, répondit Harry. Tu te feras à cette immensité du monde extérieur, et peut-être oublieras-tu alors notre sombre houillère ! Jamais, Harry ! » répondit Nell. Et elle appuya sa main sur ses yeux, comme si elle eût voulu refaire dans son esprit le souvenir de tout ce qu'elle venait de quitter. Entre les maisons endormies de la ville, James Starr et ses compagnons traversèrent Leith-Walk. Ils contournèrent Calton Hill, où se dressaient dans la pénombre l'Observatoire et le monument de Nelson. Ils suivirent la rue du Régent, franchirent un pont, et arrivèrent par un léger détour à l'extrémité de la Canongate. Aucun mouvement ne se faisait encore dans la ville. Deux heures sonnaient au clocher gothique de Canongate-Church. En cet endroit, Nell s'arrêta. « Quelle est cette masse confuse ? demanda-t-elle en montrant un édifice isolé qui s'élevait au fond d'une petite place. Cette masse, Nell, répondit James Starr, c'est le palais des anciens souverains de l'Écosse, Holyrood, où se sont accomplis tant d'événements funèbres ! Là, l'historien pourrait évoquer bien des ombres royales, depuis l'ombre de l'infortunée Marie Stuart jusqu'à celle du vieux roi français Charles X ! Et pourtant, malgré ces funèbres souvenirs, lorsque le jour sera venu, Nell, tu ne trouveras pas à cette résidence un aspect trop lugubre ! Avec ses quatre grosses tours crénelées, Holyrood ne ressemble pas mal à quelque château de plaisance, auquel le bon plaisir de son propriétaire a conservé son caractère féodal ! Mais continuons notre marche. Là, dans l'enceinte même de l'ancienne abbaye d'Holyrood, se dressent ces roches superbes de Salisbury que domine l'Arthur-Seat. C'est là que nous monterons. C'est à sa cime, Nell, que tes yeux verront le soleil apparaître au-dessus de l'horizon de mer. » Ils entrèrent dans le Parc du Roi. Puis, s'élevant graduellement, ils traversèrent victoria-Drive, magnifique route circulaire, praticable aux voitures, que Walter Scott se félicite d'avoir obtenue avec quelques lignes de roman. L'Arthur-Seat n'est, à vrai dire, qu'une colline haute de sept cent cinquante pieds, dont la tête isolée domine les hauteurs environnantes. En moins d'une demi-heure, par un sentier tournant qui en rendait l'ascension facile, James Starr et ses compagnons atteignirent le crâne de ce lion auquel ressemble l'Arthur Seat, lorsqu'on l'observe du côté de l'ouest. Là, tous quatre s'assirent, et James Starr, toujours riche de citations empruntées au grand romancier écossais, se borna à dire : « Voici ce qu'a écrit Walter Scott, au huit de la Prison d'Édimbourg : « Si j'avais à choisir un lieu d'où l'on pût voir le mieux possible le lever et le coucher du soleil, ce serait cet endroit même. » « Attends donc, Nell. Le soleil ne va pas tarder à paraître, et, pour la première fois, tu pourras le contempler dans toute sa splendeur. » XVII. Un lever de soleil 81 Les Index Noires Les regards de la jeune fille étaient alors tournés vers l'est. Harry, placé près d'elle, l'observait avec une anxieuse attention. N'allait-elle pas être trop vivement impressionnée par les premiers rayons du jour ? Tous demeurèrent silencieux. Jack Ryan lui-même se tut. Déjà une petite ligne pâle, nuancée de rose, se dessinait au-dessus de l'horizon sur un fond de brumes légères. Un reste de vapeurs, égarées au Zénith, fut attaqué par le premier trait de lumière. Au pied d'Arthur-Seat, dans le calme absolu de la nuit, Édimbourg, assoupie encore, apparaissait confusément. Quelques points lumineux piquaient çà et là l'obscurité. C'étaient les étoiles matinales qu'allumaient les gens de la vieille ville. En arrière, dans l'ouest, l'horizon, coupé de silhouettes capricieuses, bornait une région accidentée de pics, auxquels chaque rayon solaire allait mettre une aigrette de feu. Cependant, le périmètre de la mer se traçait plus vivement vers l'est. La gamme des couleurs se disposait peu à peu suivant l'ordre que donne le spectre solaire. Le rouge des premières brumes allait par dégradation jusqu'au violet du zénith. De seconde en seconde, la palette prenait plus de vigueur : le rose devenait rouge, le rouge devenait feu. Le jour se faisait au point d'intersection que l'arc diurne allait fixer sur la circonférence de la mer. En ce moment, les regards de Nell couraient du pied de la colline jusqu'à la ville, dont les quartiers commençaient à se détacher par groupes. De hauts monuments, quelques clochers aigus émergeaient çà et là, et leurs linéaments se profilaient alors avec plus de netteté. Il se répandait comme une sorte de lumière cendrée dans l'espace. Enfin, un premier rayon atteignit l'il de la jeune fille. C'était ce rayon vert, qui, soir ou matin, se dégage de la mer, lorsque l'horizon est pur. Une demi-minute plus tard, Nell se redressait et tendait la main vers un point qui dominait les quartiers de la nouvelle ville. « Un feu ! dit-elle. Non, Nell, répondit Harry, ce n'est pas un feu. C'est une touche d'or que le soleil pose au sommet du monument de Walter Scott ! » Et, en effet, l'extrême pointe du clocheton, haut de deux cents pieds, brillait comme un phare de premier ordre. Le jour était fait. Le soleil déborda. Son disque semblait encore humide, comme s'il fût réellement sorti des eaux de la mer. D'abord élargi par la réfraction, il se rétrécit peu à peu, de manière à prendre la forme circulaire. Son éclat, bientôt insoutenable, était celui d'une bouche de fournaise qui eût troué le ciel. Nell dut presque aussitôt fermer les yeux. Sur leurs paupières, trop minces, il lui fallut même appliquer ses doigts, serrés étroitement. Harry voulait qu'elle se retournât vers l'horizon opposé. « Non, Harry, dit-elle. Il faut que mes yeux s'habituent à voir ce que savent voir tes yeux ! » A travers la paume de ses mains, Nell percevait encore une lueur rose, qui blanchissait à mesure que le soleil s'élevait au dessus de l'horizon. Son regard s'y faisait graduellement. Puis, ses paupières se soulevèrent, et ses yeux s'imprégnèrent enfin de la lumière du jour. La pieuse enfant tomba à genoux, s'écriant : XVII. Un lever de soleil 82

« Les regards de la jeune fille étaient alors tournés vers l'est.

Harry, placé près d'elle, l'observait avec une anxieuse attention.

N'allait-elle pas être trop vivement impressionnée par les premiers rayons du jour ? Tous demeurèrent silencieux.

Jack Ryan lui-même se tut. Déjà une petite ligne pâle, nuancée de rose, se dessinait au-dessus de l'horizon sur un fond de brumes légères.

Un reste de vapeurs, égarées au Zénith, fut attaqué par le premier trait de lumière.

Au pied d'Arthur-Seat, dans le calme absolu de la nuit, Édimbourg, assoupie encore, apparaissait confusément. Quelques points lumineux piquaient çà et là l'obscurité.

C'étaient les étoiles matinales qu'allumaient les gens de la vieille ville.

En arrière, dans l'ouest, l'horizon, coupé de silhouettes capricieuses, bornait une région accidentée de pics, auxquels chaque rayon solaire allait mettre une aigrette de feu. Cependant, le périmètre de la mer se traçait plus vivement vers l'est.

La gamme des couleurs se disposait peu à peu suivant l'ordre que donne le spectre solaire.

Le rouge des premières brumes allait par dégradation jusqu'au violet du zénith.

De seconde en seconde, la palette prenait plus de vigueur : le rose devenait rouge, le rouge devenait feu.

Le jour se faisait au point d'intersection que l'arc diurne allait fixer sur la circonférence de la mer. En ce moment, les regards de Nell couraient du pied de la colline jusqu'à la ville, dont les quartiers commençaient à se détacher par groupes.

De hauts monuments, quelques clochers aigus émergeaient çà et là, et leurs linéaments se profilaient alors avec plus de netteté.

Il se répandait comme une sorte de lumière cendrée dans l'espace.

Enfin, un premier rayon atteignit l'il de la jeune fille.

C'était ce rayon vert, qui, soir ou matin, se dégage de la mer, lorsque l'horizon est pur. Une demi-minute plus tard, Nell se redressait et tendait la main vers un point qui dominait les quartiers de la nouvelle ville. « Un feu ! dit-elle. \24 Non, Nell, répondit Harry, ce n'est pas un feu.

C'est une touche d'or que le soleil pose au sommet du monument de Walter Scott ! » Et, en effet, l'extrême pointe du clocheton, haut de deux cents pieds, brillait comme un phare de premier ordre. Le jour était fait.

Le soleil déborda.

Son disque semblait encore humide, comme s'il fût réellement sorti des eaux de la mer.

D'abord élargi par la réfraction, il se rétrécit peu à peu, de manière à prendre la forme circulaire.

Son éclat, bientôt insoutenable, était celui d'une bouche de fournaise qui eût troué le ciel. Nell dut presque aussitôt fermer les yeux.

Sur leurs paupières, trop minces, il lui fallut même appliquer ses doigts, serrés étroitement. Harry voulait qu'elle se retournât vers l'horizon opposé. « Non, Harry, dit-elle.

Il faut que mes yeux s'habituent à voir ce que savent voir tes yeux ! » A travers la paume de ses mains, Nell percevait encore une lueur rose, qui blanchissait à mesure que le soleil s'élevait au dessus de l'horizon.

Son regard s'y faisait graduellement.

Puis, ses paupières se soulevèrent, et ses yeux s'imprégnèrent enfin de la lumière du jour. La pieuse enfant tomba à genoux, s'écriant : Les Index Noires XVII.

Un lever de soleil 82. »

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