Liberté et Justice
Publié le 18/09/2011
Extrait du document
«
La nuit
Brune Vesper, lumière dorée, 0 Vesper honneur de la serée,
Vesper, dont la belle clairté luit Autant sur les astres de la nuit Oue reluit par dessus toy la lune, 0 claire image de la nuit brune En lieù du beau croissant tout ce soir
Donne lumière, et te laisse choir
Bien tard dedans la marine source.
Je ne veux larron ester la bourse
A quelque amant.
ou comme un meschant
Voleur, dévaliser un marchand :
Je veux aller outre la rivière
Voir m'amie ; mais sans ta lumière,
• .
.
...
Les bois ne paraissent plus verts, La nuit entrant dans l'Univers
Couvre le sommet des montagnes,
Déjà
l'Air orphelin arrose de ses pleurs La face des campagnes Et les larmes du soir tombent dessus les fleurs .
Le monde change de couleur,
Une générale pâleur
Efface la beauté des plaines
Et les Oiseaux surpris sur les bords des marais,
Courtisans des fontaines,
Se vont mettre à couvert dans le sein des forêts.
Quelques brins d'écarlate
et d'or
Paraissent attachés encor
A quelque pièce de nuage :
Des restes de rayons peignant tout à l'entour Le fond du paysage,
Font un troisième temps qui n'est ni nuit ni jour . ..
Le Silence vêtu de noir,
Retournant faire son devoir
Vole sur la mer
et la terre, Et l'Océan joyeux de sa tranquillité Est un liquide verre Où la face du Ciel imprime sa beauté .
Les nuits se suivent et se tiennent et pour l'entant les
nuits sont continues et elles sont le fond de son être
même.
C'est
là qu'il retombe.
Elles sont le fond même de sa vie.
Elles sont son être même.
La nuit est l'endroit, la nuit
est l'être où il se baigne, où Il se nourrit, où il se crée, où Il se fait.
Où il fait son être.
Où il se refait.
La nuit est l'endroit, la nuit est l'être où il se repose, où il se retire, où il se recueille .
Où il rentre.
Et il en sort frais.
La nuit est ma plus belle
création.
Or pourquoi l'homme n'en use-t-il pas.
On me dit qu'il
y a des hommes qui ne dorment pas la nuit .
La nuit est pour les enfants et pour ma jeune
Espérance ce qu'elle est réellement.
Ce sont les enfants
qui voient et qui savent.
C'est ma jeune espérance Oui volt et qui salt.
Ce que c'est que l'être.
Ce que c'est "Ua cet être la nuit.
C'est la nuit qui est
continue.
Les enfants savent très bien.
Les enfants volent très bien.
Et ce sont les jours qui sont discontinus .
Ce sont les
• ••
Je ne puis mon voyage achever.
Sors doncque de l'eau pour te lever, Et de ta belle nuitale flame
Esclaire au feu d'amour qui m'enflame .
RONSARD -Ode XX -Livre IV.
HYMNE A LA NUIT C'est toi qui les soucis, et les gennes mordantes Et tout le soin enclos en nos âmes dolentes Par ton présent arraches
C'est toy qui rens la vie aux verges qui languissent
Aux jardins la rousée,
et aux cieux qui noircissent Les idoles attaches (Pièces retranchées) RONSARD -Odes -Ed.
La Pleiade Il p.
711 .
Le visage du Firmament
Descendu dans cet élément
Y
fait voir sa figure peinte, Les feux du Ciel sans peur nagent dedans la mer
Et les poissons sans crainte
Glissent parmi ces feux qui semblent les aimer .
Dans le fond de ce grand miroir La Nature se plaît à voir
L'onde et la flamme si voisines Et les Astres tombés en ces pays nouveaux.
Salamandres marines,
Se baignent à plaisir dans le giron des eaux.
L'illustre Déesse des mois
Quittant
son arc et son carquois
Descend avec eux dedans l'onde.
Son Croissant est sa Barque, où l'hameçon en main,
Fait de sa tresse blonde,
Elle pêche à loisir les perles du Jourdain ...
DU BOIS HUIS -Cité par Th.
Maulnier · lntr.
à la
poésie française - Nrf p.
259 .
jours qui percent , qui rompent la nuit .
Et nullement les nuits qui interrompent le jour,
C'est le jour qui fait du bruit à la nuit.
Autrement elle dormirait.
Et la solitude,
et le silence de la nuit est si beau et si
grand
Qu'il entoure, qu'il cerne,
qu'il ensevelit les jours mêmes.
Qu'il fait une bordure auguste aux agitations des jours.
( ...
)
C 'est la nuit qui est continue, où se retrempe l'être, c'esl
la nuit qui fait un long tissu continu, Un tissu continu sans fin où les jours ne sont que des
jours.
Ne s'ouvrent que comme des jours.
C'est-à-dire comme des trous, dans une étoffe où il y a des jours .
Dans une étoffe, dans un tissu ajouré .
C'est la nuit qui est ma grande muraille noire Où les jours ne s'ouvrent que comme des fenêtres
D'une inquiète et d'une vacillante
Et peut-être d'une fausse lumière.
Ou les jours ne s'ouvrent que comme des jours .
Où les jours ne s'ouvrent que comme des lucarnes .
(PEGUY)..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Cours Philosophique: liberté, justice, technique, nature
- Peut-on concilier liberté et justice ?
- Alain : la liberté; l'État; la justice.
- Justice et liberté sont-elles séparables ?
- Locke, Traité du gouvernement civil: La liberté; la justice et le droit; la société et l'État; le bonheur; autrui (la politique).